L’hypotonie musculaire est une diminution pathologique ou non du tonus musculaire. Elle associe une diminution de la résistance à la mobilisation passive et une extension du ballant.
L’hypotonie du nourrisson se traduit par une faiblesse musculaire, que ce soit au niveau axial (muscles du tronc), au niveau périphérique (muscles des bras, des jambes) ou les deux. Elle peut être responsable, dans les formes les plus graves, de troubles respiratoires et de troubles de la déglutition.
Le Bébé est donc mou. Il peine à redresser la tête et met même plus de temps que les autres pour pouvoir la tenir sans appui. Un peu plus tard, le bébé hypotonique éprouvera des difficultés pour accomplir des activités motrices qui font appel aux muscles. Aussi, il sera plus lent pour s’assoir, pour ramper ou pour marcher
L’hypotonie peut être axiale (muscles du tronc) et retarder la tenue de la tête, puis la station assise, ou prédominer au niveau des membres.
L’hypotonie peut être transitoire, à l’occasion d’une maladie aigue quelle qu’elle soit, ou être constante. Dans ce cas, l’examen du médecin permet d’apprécier le degré d’hypotonie en se référant au tonus et aux acquisitions motrices, tenue de la tête, station assise, marche…, habituelles à l’âge de l’enfant.
L’évaluation de la force musculaire, des réflexes, du type d’hypotonie, axiale, périphérique ou globale, permet d’avoir une orientation sur la pathologie en cause.
L’hypotonie, dans le cas de nos enfants, est d’origine centrale, c’est-à-dire en rapport avec une pathologie touchant le cerveau, le cervelet ou la moelle épinière. Ainsi, les enfants présentent un retard les diverses compétences que le nourrisson acquière dans les premiers mois de vie (acquisitions cognitives).
Comment diagnostiquer l’hypotonie
L’examen détaillé du bébé hypotonique repose sur l’analyse de son tonus au repos, de son tonus passif (résistance à la flexion/extension du coude et du genou) et de son tonus actif(mouvements contre la gravité). Ainsi, au repos, un nourrisson hypotonique allongé sur le dos gardera souvent ses membres en extension.
L’extension de ses hanches donnera à ses membres inférieurs un aspect « jambes de grenouille ».
Le tonus actif s’évalue par le « tiré assis », la suspension sous les aisselles et la suspension ventrale, des mouvements qui mettent le nourrisson face à la gravité. Un nourrisson hypotonique ne « résistera » pas contre la gravité, il se laissera aller. Il ne retira pas non plus vigoureusement un membre après une stimulation douloureuse. Chez l’enfant plus grand, on évaluera la force lors de la manipulation d’objets un peu lourds et le passage de la position allongée à la position assise sans l’aide des bras.
Rééducation
L’essentiel de la prise en charge consiste à prévenir les complications et à s’adapter aux déficiences.
La prise en charge en kinésithérapie est essentielle pour conserver de bonnes amplitudes articulaires et stimuler les niveaux d’évolution motrice (retournements, station assise, 4 pattes, marche à genoux, station debout puis déplacement).
Selon les déficiences, ergothérapie, psychomotricité, orthophonie, orthoptie, accompagnement psychologique peuvent être indiqués.
L’appareillage et les aides techniques peuvent être utiles, à titre de posture pour lutter contre les rétractions ou à titre fonctionnel.
Exemples de posture :
- Orthèse de posture du pied à 0° de flexion dorsale, portée la nuit.
- Coque moulée de verticalisation en abduction où l’enfant est installé pendant la journée, environ 1 heure, à un moment choisi.
Exemple d’appareillage de fonction : Orthèse de pied en fibre de carbone, à mettre dans des chaussures du commerce pour lutter contre l’équin à la marche.
Exemple d’aide technique : cadre de marche antérieur ou postérieur, fauteuil roulant manuel pour assurer les longs trajets chez les enfants dont la marche n’est qu’une marche d’intérieur.
Les modes de traitement sont centrés chez le tout petit sur le schéma d’évolution motrice, voire sur les réflexes archaïques.
Ils s’adaptent pour les plus grands par l’utilisation de sollicitations ludiques. Il est souvent difficile de contourner les implacables postures afin d’éviter les rétractions, sources de mal entendus entre thérapeutes-patient et de prévenir les attitudes vicieuses.
La kinésithérapie peut être associée à des plâtres correcteurs pour éviter l’aggravation très rapide des attitudes vicieuses. Elle vise à prévenir les complications respiratoires par la mise en place de techniques de prévention, de désencombrement rhinopharyngé et bronchique.
Selon l’atteinte ou non des muscles respiratoires, les modalités de la rééducation seront actives, actives aidées ou passives.
Les remontrances non dites des patients se confondent avec un sentiment de culpabilité dans les retards d’acquisition à la marche.
Les comparaisons inévitables renforcent les sentiments confus et toujours culpabilisants. Ceci exige du kinésithérapeute de rester dans une neutralité de rigueur surtout s’il n’en connaît pas le pronostic afin d’éviter tout enthousiasme débordant ou reproche injustifié. Un grand professionnalisme limite voire évite les transferts inévitables liés à la maladie d’évolution lente.