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Le problème de santé
Avec le vieillissement, la force musculaire, la souplesse et la coordination déclinent, donc on perd plus facilement l’équilibre. Des chutes surviennent. C’est le principal motif d’admission aux urgences des plus de soixante-cinq ans. Une personne sur trois tombe chaque année, et une sur deux passés quatre-vingts ans. Première cause de décès par accident, la chute provoque des blessures, des fractures osseuses, des séquelles, des douleurs… Mécaniquement, la peur de tomber s’installe et restreint l’activité physique quotidienne des seniors, entraînant perte de confiance en soi et d’autonomie.
L’étude de référence
Une revue systématique a évalué les effets de programmes d’activité physique dans la prévention des chutes chez les personnes de plus de soixante ans vivant en résidence. Cela pouvait concerner toute forme d’exercice supervisé par un professionnel durant une période donnée. Incluant trois mille huit cent vingt-quatre participants, dix-huit essais randomisés ont été retenus avant de constater un effet significatif du tai-chi. Il réduit le nombre de personnes qui chutent de 20 %, et le taux annuel de chutes de 31 %. Les auteurs précisent que le style Yang est supérieur au style Sun, et que le bénéfice contre la chute augmente avec la fréquence hebdomadaire de pratique.
Descriptif de la méthode
Discipline née en Chine il y a plusieurs siècles, le tai-chi fait appel au corps et à l’esprit. Il consiste à effectuer des mouvements lents et contrôlés en se concentrant sur la respiration en vue d’améliorer sa conscience de soi et sa maîtrise du corps dans l’espace. Chaque mouvement doit être maintenu dans une posture précise pendant un bref moment. Très accessible, le style Yang est axé sur la coordination. Il améliore votre capacité à bouger et à réaliser vos activités quotidiennes. Un essai randomisé a montré l’utilité d’un programme de douze semaines comprenant au moins trois séances hebdomadaires.
Les mécanismes d’action
Le tai-chi permet d’améliorer l’équilibre, la coordination et la souplesse, tout en augmentant la force musculaire. Ses mouvement lents et répétitifs stimulent des connexions neuronales tant au niveau des membres que du cerveau. La respiration devient plus efficace, l’attention progresse, dans cette discipline où le corps devient le vecteur d’une introspection. Pratiqué en cours collectif, le tai-chi joue par ailleurs un rôle de soutien social.
Bénéfices
En réduisant la perte d’autonomie physique avec l’âge, le tai-chi Yang prévient les chutes accidentelles et leurs conséquences. Différentes études l’ont démontré, de même que son utilité pour augmenter la stabilité du corps en position debout. Les postures et les mouvements accroissent la force musculaire et la capacité de réaction en cas de déséquilibre. En provoquant des transferts du poids du corps d’une jambe à l’autre dans différentes directions, le tai-chi vous redonne confiance pour vous déplacer. La peur de tomber diminue. Au-delà de l’impact sur la santé et la qualité de vie, la diminution du nombre de chutes présente un bénéfice économique certain en prévenant hospitalisations et chirurgies.
Quels sont les risques ?
Il a été démontré que le tai-chi est une pratique sûre, y compris pour les personnes ayant une faible densité osseuse exposées à un risque majoré de fracture.
Conseils pratiques
Si le tai-chi de style Yang est un exercice corporel complet, vous pouvez toutefois préférer la danse à la même fréquence et la même intensité. Les bénéfices sont équivalents. Une heure de marche quotidienne complètera parfaitement cette INM à partir de soixante-cinq ans.
À qui s’adresser ?
Aucun organisme officiel n’accrédite les professeurs de tai-chi à ce jour. Cependant, un diplôme d’État en Arts énergétiques et martiaux chinois est délivré par la fédération française de ces disciplines. Il est également possible à un enseignant en activité physique adaptée (APA) de proposer des séances de tai-chi de style Yang.