Une nouvelle recherche a été publiée qui identifie des étapes positives vers une meilleure compréhension de la résistance aux antimicrobiens (RAM), en particulier dans la pneumonie nosocomiale (HAP).
Les antimicrobiens, ou résistance aux antibiotiques, constituent un problème mondial croissant, mais on sait peu de choses sur la manière de doser les antibiotiques afin de minimiser le développement de bactéries résistantes chez les patients. Cependant, l’Université de Liverpool joue un rôle clé en contribuant aux efforts internationaux visant à mieux comprendre la RAM.
Dans un article publié aujourd’hui (jeudi 18 janvier), le Dr Christopher Darlow, du groupe Antimicrobien Pharmacologie & Thérapeutique (APT) de l’Université de Liverpool, détaille un nouveau modèle animal expérimental de HAP. Le modèle teste à la fois l’effet du méropénème – un antibiotique couramment utilisé pour traiter la PAD – et détermine de manière cruciale comment apparaît la résistance au méropénème.
Les infections pulmonaires sont assez courantes dans les hôpitaux, l’HAP étant responsable d’environ 10 % des décès à l’hôpital. En raison des types de bactéries responsables de l’HAP et du grand nombre de bactéries présentes dans les poumons pendant l’HAP, le développement d’une résistance aux antibiotiques administrés pour la traiter est courant. Cela s’explique en partie par le fait que les doses d’antibiotiques sont déterminées par les développeurs de médicaments pour traiter efficacement la PAD, mais sans tenir compte de la dose nécessaire pour prévenir l’émergence d’une résistance.
L’équipe du groupe APT, dont fait partie le Dr Darlow, a développé un nouveau modèle expérimental de HAP et l’a utilisé pour tester les effets du méropénem. Ce modèle a permis à l’équipe de détecter à la fois la quantité de bactéries dans les poumons au moment où l’antibiotique est administré (c’est-à-dire si l’antibiotique agit pour traiter l’infection) et également de détecter l’émergence de résistances, notamment en mesurant les mutations dans les gènes de les bactéries qui conduisent cela.
Dans ce travail, l’équipe a démontré que des doses trop faibles de méropénem traitent effectivement la HAP, mais provoquent également une plus grande émergence de résistances. À l’inverse, la résistance peut être réduite en augmentant la dose de méropénem ou en administrant simultanément un deuxième type d’antibiotique (amikacine). Les deux stratégies peuvent être utilisées en milieu clinique pour réduire la résistance aux antimicrobiens. L’équipe a également cartographié la façon dont la bactérie mute et s’adapte pour développer cette résistance, donnant ainsi un aperçu des mécanismes sous-jacents.
Grâce à ce travail, nous avons mis en évidence le problème du développement de résistance dans les HAP lorsqu’elles sont traitées par le méropénem et démontré des stratégies potentielles pour l’éviter, par exemple en augmentant le méropénème ou en utilisant un deuxième antibiotique en association. Au-delà des implications pour les HAP, il s’agit également d’une nouvelle plate-forme expérimentale permettant d’évaluer la capacité des antibiotiques (nouveaux et anciens) à provoquer le développement d’une résistance et d’identifier des stratégies pour atténuer ce phénomène. Nous espérons utiliser cette plateforme pour d’autres antibiotiques à l’avenir afin d’améliorer l’utilisation des antibiotiques et de prévenir le développement d’une résistance aux antibiotiques. »
Dr Christopher Darlow, du groupe Pharmacologie et thérapeutique antimicrobiennes (APT) de l’Université de Liverpool
Cette recherche pionnière est réalisée par le biais du Infection Innovation Consortium : iiCON, un programme collaboratif mondial de R&D sur les maladies infectieuses dirigé par la Liverpool School of Tropical Medicine, dont l’Université de Liverpool est un partenaire principal.