Une fausse couche, ou une fausse couche précoce, peut avoir des effets émotionnels dévastateurs, mais elle est mal gérée au Canada. Une revue publiée dans JAMC (Journal de l'Association médicale canadienne) https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.231489 fournit des conseils aux médecins sur la façon de diagnostiquer et de gérer cette maladie et appelle à l'orientation vers des cliniques ambulatoires d'évaluation précoce de la grossesse (EPAC) ainsi qu'à une approche compatissante.
Le 15 octobre est le jour du souvenir de la grossesse et de la perte du nourrisson.
Les données suggèrent que 15 à 20 % de toutes les grossesses confirmées aboutissent à une fausse couche, dont environ la moitié sont causées par des anomalies chromosomiques, un risque qui augmente avec l'âge. Ces premières pertes, bien que courantes, peuvent être dévastatrices.
« Les prestataires doivent garder à l'esprit les effets psychologiques considérables d'une fausse couche précoce et ne pas sous-estimer la compassion en tant que pierre angulaire de l'évaluation, de la prise en charge et du suivi », écrit le Dr Modupe Tunde-Byass, obstétricien/gynécologue à l'Hôpital général de North York et professeur agrégé à l'Université de Toronto, Toronto, Ontario, avec coauteurs.
De nombreuses femmes enceintes souffrant de saignements et de crampes demandent des soins aux urgences. Cependant, pour les personnes ne présentant pas de symptômes de rupture de grossesse extra-utérine ou d’hémorragie utérine majeure, se faire soigner dans un service d’urgence surpeuplé signifie souvent de longs délais, assis sur une chaise de salle d’attente, pour consulter un prestataire de soins de santé.
« Bien que le service des urgences soit l'endroit le plus sûr et le plus rapide pour qu'une personne enceinte soit traitée pour une hémorragie utérine massive ou une suspicion de grossesse extra-utérine rompue, les patientes enceintes qui ne sont pas gravement malades reçoivent souvent des soins sous-optimaux dans les situations d'urgence », écrit le Dr Catherine. Varner, médecin urgentiste et rédacteur en chef adjoint, JAMC dans un éditorial https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.241402.
Les auteurs des deux articles recommandent l'orientation, le cas échéant, vers un EPAC ambulatoire composé de professionnels de la santé qualifiés pour prodiguer des soins complets et compatissants à cette cohorte de patients spécifique.
« Des recherches menées en Ontario et en Colombie-Britannique ont montré que les EPAC peuvent améliorer l'expérience des patients et qu'ils améliorent les résultats cliniques, réduisent les évaluations répétées aux urgences et conduisent à une meilleure satisfaction des patients », écrit le Dr Tunde-Byass.
Cependant, ces services sont à la traîne.
Étant donné que les systèmes de santé se concentrent actuellement sur les innovations en matière de soins de santé visant à fournir les bons soins, au bon moment, par le bon prestataire et au bon endroit, la priorité accordée aux patientes connaissant une fausse couche précoce semble mériter une attention particulière, compte tenu de leur risque de fausse couche. effets physiques et psychologiques durables liés aux modèles de soins existants. Il est temps d'investir dans des cliniques d'évaluation précoce de la grossesse qui sont mieux équipées pour offrir une expérience plus adaptée et centrée sur la patiente et une meilleure compréhension des complications et des pertes de grossesse précoces que celles que l'on peut trouver dans un service d'urgence surpeuplé.
Dr Catherine Varner, médecin urgentiste