Malgré des progrès considérables en matière de sauvetage de vies, les maladies cardiovasculaires (MCV) restent la principale cause de décès dans le monde, faisant environ 17,9 millions de morts chaque année. La plupart des décès liés aux maladies cardiovasculaires sont dus à des crises cardiaques et à des accidents vasculaires cérébraux, une proportion importante survenant prématurément chez les personnes de moins de 70 ans.
Parmi les maladies cardiovasculaires, la maladie cardiovasculaire athéroscléreuse (ASCVD) est la plus répandue. L’athérosclérose est un terme général désignant de nombreux troubles différents résultant de l’épaississement et de la perte d’élasticité de la paroi artérielle. Il s’agit d’un trouble grave et de la principale cause de morbidité et de mortalité dans la plupart des pays développés. L’athérosclérose est causée par l’hypertension artérielle, le tabagisme ou un taux de cholestérol élevé. Ces dommages entraînent la formation de plaque. La plaque peut provoquer des ASCVD, qui comprennent des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques et des lésions des artères périphériques (dans les jambes), qui peuvent toutes entraîner la mort si elles ne sont pas traitées.
Pour développer des stratégies ASCVD personnalisées, il est essentiel d’aller au-delà des facteurs de risque traditionnels. En identifiant de nouveaux acteurs physiopathologiques capables de moduler le risque individuel de maladie cardiovasculaire, celui-ci peut être pleinement exploité grâce à des algorithmes bioinformatiques intégratifs.
Approche multiomique
Les progrès récents dans les technologies omiques (les domaines scientifiques associés à la mesure de molécules biologiques à haut débit) ont conduit à des découvertes importantes, révélant des liens entre les données génétiques, épigénétiques, transcriptomiques, protéomiques et métabolomiques avec divers processus pathologiques. Cette richesse de données a alimenté le développement de la médecine personnalisée, principalement observée en oncologie, améliorant la gestion et les résultats des maladies. Il existe de plus en plus de preuves que les technologies omiques pourraient offrir de nouvelles solutions en ASCVD. Cependant, des défis subsistent dans l’application clinique des données omiques, notamment des preuves insuffisantes provenant de grandes études multicentriques, la complexité technologique, le manque de pipelines d’intégration de données et de normes dans les protocoles de laboratoire, ainsi que le manque de spécialistes compétents dans les approches omiques pour la pratique clinique quotidienne.
Présentation de COST Action AtheroNET
Le nouveau réseau pour la mise en œuvre d’approches multiomiques dans la prévention et la recherche sur les maladies cardiovasculaires athéroscléreuses (AtheroNET) vise à consolider et à connecter des experts de différents domaines dans un réseau paneuropéen et international qui se concentrera sur l’utilisation du multiomique et imaginera des technologies et l’intégration de données. grâce à des approches d’Intelligence Artificielle (IA)/Machine Learning (ML).
L’IA et l’apprentissage automatique ont le potentiel de révolutionner l’approche de la recherche et du traitement des ASCVD en permettant une médecine personnalisée, une détection précoce, des thérapies optimisées et une découverte accélérée de médicaments. À mesure que ces technologies continuent de progresser, elles devraient jouer un rôle de plus en plus important dans l’amélioration des résultats pour les patients atteints d’ASCVD. Le réseau rassemble 365 personnes originaires de 33 pays et comprend une forte proportion de jeunes chercheurs.
AtheroNET vise à relever les défis en utilisant ces nouveaux outils. Son objectif principal est de créer une plateforme où les gens peuvent travailler ensemble pour voir comment les approches omiques peuvent aider à mieux comprendre l’ASCVD. Le réseau développera de nouveaux moyens fiables de prédire et de diagnostiquer l’ASCVD, qui pourront être utilisés dans les hôpitaux et les cliniques. À terme, ces nouvelles méthodes seront combinées à des technologies d’imagerie avancées et à l’IA pour mieux prédire et gérer les risques de maladies cardiaques à court et à long terme.
La mission de pointe de COST Action AtheroNET est de promouvoir une discussion sur le rôle des technologies multiomiques et des stratégies d’IA/ML pour accélérer la recherche sur l’ASCVD. Pour y parvenir, AtheroNET comprend des chercheurs juniors, hommes et femmes, et des chercheurs seniors de haut niveau, actuellement originaires de 33 pays européens, construisant un réseau interdisciplinaire capable de poursuivre l’excellence en recherche et de former la prochaine génération de scientifiques pour le transfert de nouvelles technologies omiques de banc au chevet.
Professeur Paolo Magni, président d’AtheroNET
AtheroNET a été créé grâce à son expertise unique et complète pour répondre aux besoins urgents en matière de nouvelles approches en matière de prévention, de diagnostic et de traitement des maladies cardiovasculaires. Compte tenu de la nature multifactorielle de l’ASCVD, l’action implique des experts de différents domaines pour relever ces défis à travers des concepts de recherche et d’éducation, apportant des points de vue et une vision interdisciplinaires au réseau. En combinant la recherche fondamentale avec l’expertise clinique et la bioinformatique complexe, AtheroNET ira au-delà de l’état de l’art et, plus important encore, favorisera une nouvelle génération de scientifiques compétents pour l’utilisation des omiques dans des contextes cliniquement pertinents. Cette action COST facilitera également le travail d’harmonisation des différentes méthodologies et protocoles de recherche entre les laboratoires, en garantissant que les nouvelles découvertes sont solides, reproductibles et correctement diffusées.
Ramification
La prochaine réunion du comité de gestion (MC) d’AtheroNET, couplée à une réunion du groupe de travail, aura lieu à Valence, en Espagne, les 28 février et 1er mars 2024.
« La prochaine réunion favorisera l’excellence dans la recherche basée sur l’IA/ML pour lutter contre l’ASCVD, les discussions scientifiques, ainsi que la préparation d’activités de diffusion pour la communauté scientifique, les patients et le grand public. » explique le professeur George Kararigas, coordinateur de la communication scientifique d’AtheroNET.