Le deuxième cycle d'une campagne de vaccination d'urgence contre la polio devrait démarrer le 14 octobre 2024 à Gaza, pour vacciner environ 591 700 enfants de moins de dix ans avec une deuxième dose du nouveau vaccin oral contre la polio de type 2 (nOPV2).
Cela fait suite à un premier cycle, qui a été mis en œuvre avec succès du 1er au 12 septembre 2024 et qui a permis de vacciner 559 161 enfants, soit environ 95 % des enfants éligibles au niveau du gouvernorat, selon un suivi post-campagne mené de manière indépendante. Comme pour le premier tour, le deuxième tour comportera trois phases, chacune comprenant trois jours de campagne et une journée de rattrapage.
Un minimum de deux doses de nVPO2 sont nécessaires pour interrompre la transmission du poliovirus. Cependant, cela ne sera possible que si au moins 90 % de tous les enfants sont vaccinés dans toutes les communautés et quartiers. Dans ce cycle, la vitamine A sera co-administrée parallèlement au vaccin contre la polio, pour contribuer à renforcer l’immunité globale des enfants âgés de deux à neuf ans.
La campagne, menée par le ministère palestinien de la Santé en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et d'autres partenaires, fait partie des efforts d'urgence visant à stopper l'épidémie de poliomyélite à Gaza, qui a été détectée le 16 juillet 2024, et à empêcher la propagation du poliovirus.
Une fois de plus, une planification, une coordination et une mise en œuvre méticuleuses permettront à un vaste réseau d’équipes de vacciner dans des établissements de santé et des postes de proximité sélectionnés. Les équipes mobiles s'adresseront activement aux familles vivant dans des abris, des tentes et des camps pour personnes déplacées à l'intérieur du pays. Des équipes locales seront déployées dans les zones qui nécessitent une coordination particulière pour atteindre les enfants, y compris ceux qui n'ont pas pu recevoir le vaccin lors du premier cycle.
Le premier cycle a démontré que des défis logistiques écrasants – ; y compris en opérant au milieu d'infrastructures dévastées et de mouvements de population constants – ; peut être surmontée grâce à un personnel de santé extraordinairement résilient et dévoué et à une forte demande communautaire en faveur de la vaccination contre la polio si toutes les parties respectent les pauses humanitaires prévues.
Plus de 800 mobilisateurs sociaux s'adresseront aux familles pour les sensibiliser à l'importance de prendre la deuxième dose ainsi qu'aux dates et lieux. Les spots radio, les services de messages courts (SMS) et toutes les chaînes numériques disponibles à Gaza amplifieront également ces messages. Cette sensibilisation se poursuivra jusqu'à la fin du cycle.
En outre, les besoins logistiques et programmatiques, tels que la formation des agents de santé et communautaires, la fourniture de fournitures adéquates, l'enregistrement des données par des observateurs indépendants et la démarcation des zones couvertes par les équipes mobiles, ont été rationalisés pour le deuxième cycle.
Pour couvrir les deux cycles, 1,6 million de doses de vaccins ont été livrées au cours des deux derniers mois ainsi que 20 réfrigérateurs, 10 congélateurs, 100 glacières et 800 porte-vaccins – ; tout le matériel nécessaire au maintien des vaccins à une température comprise entre 2 et 8 °C.
Une fois de plus, une pause humanitaire sera une condition préalable à la mise en œuvre réussie d’un deuxième cycle, en particulier pour garantir que tous les agents de lutte contre la poliomyélite puissent opérer dans un environnement sûr et sécurisé, et que les communautés et les familles puissent faire vacciner leurs enfants sans crainte.
Une contrainte importante à la campagne contre la polio sera encore une fois d'atteindre les enfants vivant dans des zones situées en dehors des pauses humanitaires, qui n'ont pas été couvertes lors du dernier cycle. Cela nécessite une coordination et des approbations pour permettre la supervision et le suivi du programme, ce qui contribuerait de manière significative à garantir que tous les enfants, quel que soit leur emplacement, soient vaccinés.
L'OMS et l'UNICEF renouvellent leur demande urgente à toutes les parties au conflit de mettre en œuvre les pauses humanitaires nécessaires à Gaza pour ce deuxième cycle. Cela est particulièrement critique alors que les nouveaux ordres d’évacuation dans le nord de Gaza menacent l’accès aux hôpitaux et la protection des établissements de santé et des agents de santé et communautaires. Les équipes de vaccination doivent être protégées et autorisées à mener les campagnes en toute sécurité. Nous exhortons toutes les parties à assurer leur protection ainsi que celle des établissements de santé et des enfants.