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Le problème de santé
D’origine probablement hormonale, les nausées et les vomissements sont des problèmes fréquents en début de grossesse. Ils touchent entre 30 et 50 % des femmes quel que soit leur âge. Ils ont généralement tendance à disparaître entre le troisième et le quatrième mois, mais la période de vomissement peut s’avérer beaucoup plus longue chez certaines femmes, avec même une aggravation s’accompagnant d’amaigrissement et de déshydratation. L’état général s’altère, la respiration et le pouls s’accélèrent tandis que la tension artérielle baisse et que les urines deviennent moins abondantes. Des troubles biologiques apparaissent également à la prise de sang pouvant nécessiter une hospitalisation pour protéger la maman et l’enfant. Les médicaments devant être limités à cette période, des femmes se tournent vers les INM.
L’étude de référence
L’intérêt du gingembre pour faire face aux nausées de la femme enceinte a été vérifié par une revue systématique ayant inclus quatorze essais randomisés réunissant mille trois cent trente-et-une participantes. Avec une consommation quotidienne d’un gramme de racine de gingembre frais pendant quatre jours, les résultats montrent une diminution significative des nausées et des vomissements.
Descriptif de la méthode
Alors que le gingembre (Zingiber officinale Roscoe ou Zingiber officinale) est l’une des plantes les plus utilisées dans la pharmacopée traditionnelle, l’OMS reconnaît son utilité contre les nausées du début de grossesse, sous plusieurs formes. D’abord par infusion d’une dose de deux cent cinquante milligrammes de racine séchée, quatre fois par jour. Une autre forme consiste à mâchonner des tranches de gingembre frais, sans dépasser dix grammes par jour. Il existe enfin des capsules de deux cent cinquante milligrammes, à prendre là encore quatre fois par jour. À noter aussi qu’au-delà de sa quantité nécessaire pour être efficace, la qualité du gingembre est, dans tous les cas, importante du point de vue de la sécurité.
Les mécanismes d’action
La racine de gingembre, aussi appelé rhizome, a un effet calmant pour l’estomac. Les principaux constituants du gingembre sont l’amidon (jusqu’à 50 %), les lipides (6 à 8 %), les protéines et les composés inorganiques. La poudre de gingembre est source de phosphore (168 mg/ 100 g) et est riche en magnésium (214 mg/ 100 g), potassium (1 320 mg/ 100 g), manganèse (33,3 mg/ 100 g), zinc (3,64 mg/ 100 g), fer (19,8 mg/ 100 g) et niacine (9,62 mg/ 100 g). Son action contre les nausées et les vomissements n’est pas totalement élucidée, mais quatre de ses composants (gingérol, shogaol, galanolactone et terpénoïdes) apparaissent comme ses principes actifs les plus probables.
Bénéfices
Durant le premier trimestre de grossesse, le gingembre frais ou en poudre soulage les nausées et les vomissements de quatre points sur une échelle de quarante, et élimine les vomissements chez une femme sur trois au bout de six jours. Sa tolérance est importante.
Quels sont les risques ?
Utilisé aux doses adéquates, le gingembre frais ou en poudre ne pose pas de problème, tant pour la maman que pour le bébé. La plus large étude menée à ce jour n’a montré aucune hausse de malformation ou de décès de l’enfant. Des contre-indications existent toutefois. Les futures mamans doivent s’abstenir de l’utiliser le mois avant l’accouchement, ainsi qu’en cas d’antécédents de fausses couches, de saignement vaginal et de trouble de la coagulation, en raison du risque d’hémorragie.
Conseils pratiques
Le point le plus important est que la qualité du gingembre n’est jamais spécifiée dans les études et qu’il existe de nombreuses variations sur le type de gingembre, les doses quotidiennes et la durée du traitement. Aussi, soyez attentif à la qualité des produits que vous consommez. Ajustez les doses à vos sensations. Les nausées matinales peuvent être limitées en évitant les efforts physiques avant d’avoir mangé, par exemple en prenant son petit-déjeuner au lit. Pour éviter la sensation d’estomac plein à cause de la pression du bébé, fractionnez vos repas peut également vous aider. Cela ne signifie pas grignoter à longueur de journée, mais plutôt garder son yaourt et son fruit pour un petit encas deux heures après le repas. Privilégiez par ailleurs les aliments pauvres en graisse et évitez les aliments dont les odeurs vous provoquent des nausées. Il est aussi recommandé de boire régulièrement de l’eau pétillante en petite quantité, plutôt entre les repas.
À qui s’adresser ?
Demandez conseil à votre pharmacien, ou à votre médecin si besoin. Par défaut, une sage-femme et un gynécologue obstétricien seront de bons conseils.