Dans une étude récente publiée dans PLoS ONEles chercheurs ont évalué l’impact du doublement des cas de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) sur les paramètres de santé.
Arrière plan
En biosciences et en épidémiologie, le doublement d’une statistique significative, la durée pendant laquelle elle se produit et son effet sur d’autres métriques sont des concepts cruciaux. Le temps de doublement est l’un de ces facteurs qui a été largement étudié et utilisé pour divers phénomènes, notamment les épidémies de maladies infectieuses, la croissance tumorale, la taille de la population et in vitro la croissance cellulaire. Le temps de doublement est souvent utilisé pour estimer les caractéristiques des épidémies de maladies infectieuses, en particulier pendant la phase initiale d’une épidémie, et pour mesurer le risque imposé par les épidémies de maladies infectieuses.
Cette étude présente une mesure relativement simple mais utile pour évaluer la menace pour la santé publique causée par une épidémie, appelée « effet de doublement », et exprimée mathématiquement en tant que risque relatif.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont démontré une nouvelle méthode pour quantifier l’impact du doublement des cas de COVID-19 sur les hospitalisations et les décès.
L’analyse initiale a modélisé l’association entre les nouvelles infections confirmées au COVID-19 et les nouvelles hospitalisations. L’équipe a mené la même évaluation pour les situations suivantes : l’impact du doublement du nombre de cas positifs au COVID-19 sur les taux de mortalité et l’impact du doublement du nombre d’hospitalisations sur les taux de mortalité.
En générant le modèle de dédoublement de base Yt, le total hebdomadaire des cas confirmés aux instants t − 6, t − 5 à t, et Ht était le total hebdomadaire des patients récemment hospitalisés aux instants t − 6, t − 5 à t. À l’aide d’une régression binomiale négative, le nombre d’hospitalisations a été modélisé. Ce modèle a compensé la surdispersion des données de comptage généralement observée dans les données sur les flambées épidémiques.
Le nombre estimé d’hospitalisations augmente du facteur multiplicatif exp(bêta) lorsque le nombre de cas double, phénomène connu sous le nom d’« effet de doublement ». Étant donné que de nombreux pays sont inclus dans l’étude, cette dernière perspective est particulièrement pertinente pour les décideurs, qui peuvent l’utiliser pour examiner le scénario actuel dans leur pays et le relier aux progrès dans d’autres pays, comme les pays voisins. Un modèle à coefficient variable, également connu sous le nom de modèle localement paramétrique, a des régresseurs linéaires, mais leurs coefficients sont autorisés à changer progressivement avec d’autres variables, également appelées modificateurs d’effet.
Résultats
Parmi les pays d’Europe du Nord-Ouest, le Royaume-Uni présentait le risque relatif le plus élevé, avec une augmentation de 70% des hospitalisations à partir de septembre 2020 si la proportion d’infections confirmées au COVID-19 double. Ce risque a été réduit à 60 % en mai 2021 et est ensuite resté stable. Le Danemark et la Norvège avaient un risque de doublement réduit, les hospitalisations augmentant d’environ 50% lorsque le nombre d’infections doublait. La trajectoire du risque relatif dans le temps n’est pas aussi constante qu’au Royaume-Uni, probablement parce que la population est plus petite et que le nombre d’hospitalisations est plus faible. Au cours de la première année de la pandémie de COVID-19, les Pays-Bas et la Belgique ont connu une augmentation de 50 % à 60 % des hospitalisations en raison d’un doublement du nombre d’infections, avec des risques relatifs accrus.
La Croatie présentait le niveau de risque le plus élevé du groupe des pays d’Europe de l’Est, avec une augmentation de 50 % à 70 %. En comparaison, le risque relatif de l’Estonie variait de 40 % à 60 %. En juin 2021, le risque relatif en République tchèque a été réduit mais a augmenté en octobre 2021. Les caractéristiques de risque relatif pour les pays d’Europe du Nord-Ouest étaient comparables, avec un risque plus élevé en janvier 2021, un risque réduit de mai à juin 2021, et une légère hausse en décembre 2021. Il en va de même pour l’Estonie, la Croatie, la Lettonie et la République tchèque. Supposons que l’Afrique du Sud ait un risque relatif significativement plus élevé dans le scénario cas-hospitalisations que les autres pays européens. Dans ce cas, le profil de l’Afrique du Sud se rapproche de celui des autres pays dans le scénario cas-mortalité.
Enfin, l’analyse hospitalisation-mortalité a montré le même schéma que l’analyse cas-hospitalisations ; cependant, les risques relatifs pour toutes les nations semblent avoir été moins stables au fil du temps. Dans tous les pays analysés, le nombre d’hospitalisations et de décès est bien inférieur à la fréquence des cas et des hospitalisations.
Dans l’ensemble, l’étude a proposé une approche de modélisation qui a facilité le calcul de l’effet épidémiologique du doublement du nombre de cas d’hospitalisations et de mortalité liés au COVID-19, ainsi qu’une caractérisation de l’évolution de ces mesures pour de nombreux pays dans le temps.