Un nouveau papier dans le Journal britannique de chirurgie, publié par Oxford University Press, indique qu’il est désormais possible de diagnostiquer l’appendicite en utilisant des tomodensitogrammes à faible dose, diminuant l’exposition aux rayonnements, ce qui est d’une importance clinique significative, en particulier chez les jeunes patients.
L’appendicite est l’une des causes les plus fréquentes d’hospitalisation et les appendicectomies font partie des interventions chirurgicales les plus couramment pratiquées dans le monde. Cependant, il peut être difficile de diagnostiquer une appendicite. De telles difficultés peuvent retarder ou conduire à des interventions chirurgicales inutiles. Les tomodensitogrammes (CT) à contraste amélioré sont très utiles pour aider les médecins à poser le bon diagnostic, mais l’exposition aux rayonnements suscite des inquiétudes.
Les preuves croissantes de l’innocuité et de l’efficacité du traitement non opératoire de l’appendicite aiguë non compliquée ont établi de nouvelles exigences en matière de précision des diagnostics à la fois pour l’appendicite aiguë et la gravité de l’appendicite. Comme une appendicectomie d’urgence n’est plus considérée comme la seule alternative de traitement pour les patients atteints d’appendicite aiguë non compliquée, l’accent est passé de la seule évaluation si un patient a une appendicite ou non à la différenciation entre l’appendicite aiguë non compliquée et compliquée.
L’imagerie est devenue la norme dans le diagnostic de l’appendicite, réduisant à la fois le taux d’appendicectomie négative et les coûts de traitement globaux. Bien qu’une échographie soit souvent utilisée dans la population pédiatrique pour éviter les dangers des radiations, la tomodensitométrie est le moyen le plus précis de diagnostiquer l’appendicite chez l’adulte.
Les chercheurs ont étudié ici des patients traités entre le 4 avril 2017 et le 27 novembre 2018 à l’hôpital universitaire de Turku, en Finlande. L’hôpital a admis un total de 989 patients aux urgences soupçonnés d’appendicite aiguë. Quelque 53% pour cent ont subi des tomodensitogrammes à faible dose et 47% ont été diagnostiqués avec des tomodensitogrammes à dose standard. Les chercheurs ont découvert que la précision globale des tomodensitogrammes à faible dose et à dose standard pour identifier les patients avec et sans appendicite aiguë était de 98 % et 98,5 % respectivement. La précision pour différencier l’appendicite aiguë simple et compliquée en utilisant les différents types de tomodensitométrie était de 90,3 % et 87,6 % respectivement.
Cette étude montre que les tomodensitogrammes à faible dose et à dose standard étaient précis à la fois pour identifier l’appendicite et pour différencier les cas graves nécessitant une intervention chirurgicale et ceux pouvant être traités avec des antibiotiques seuls.
Les résultats de cette étude suggèrent que la dose de rayonnement de tomodensitométrie diagnostique peut être considérablement réduite sans nuire à la précision du diagnostic. Ces résultats encourageront, espérons-le, les médecins à mettre en œuvre des modalités de tomodensitométrie à faible dose dans les services d’urgence pour l’imagerie de l’appendicite aiguë afin d’éviter les radiations inutiles dans cette très grande population de patients. »
Paulina Salminen, auteur principal de l’article