Dans une étude récente publiée dans le Maladies infectieuses cliniques Journal, les chercheurs ont réalisé une étude de cohorte rétrospective entre le 15 mars et le 15 octobre 2022, parmi des patients externes à haut risque infectés par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SARS-CoV-2) au Québec, Canada.
L’étude visait à évaluer si le traitement au nirmatrelvir/ritonavir réduisait le risque d’hospitalisation liée à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Étude: Efficacité réelle du nirmatrelvir/ritonavir sur la prévention des hospitalisations associées au Covid-19 : une étude de cohorte basée sur la population dans la province de Québec, Canada. Crédit d’image : cryptographe/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Des études antérieures, comme l’essai renommé EPIC-HR, ont établi que la combinaison de nirmatrelvir/ritonavir profitait aux patients ambulatoires non hospitalisés même pendant l’ère de prédominance de la variante la plus mortelle préoccupante (VOC) du SRAS-CoV-2, Delta.
Tous les participants à l’essai n’étaient pas vaccinés et ont reçu le médicament dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes ou le diagnostic de COVID-19, ce qui a réduit le risque d’hospitalisation et de décès de 89 %.
Après l’émergence d’Omicron fin 2021, les cas de COVID-19 ont augmenté dans le monde entier, même parmi les populations à forte couverture vaccinale et à immunité préexistante.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont entrepris d’évaluer l’efficacité du traitement par nirmatrelvir/ritonavir pendant la poussée d’Omicron BA.2 et BA.4/5 dans des contextes réels, c’est-à-dire dans la province de Québec au Canada.
Plus précisément, ils ont utilisé un modèle de régression de Poisson pour évaluer le risque relatif d’hospitalisation liée au COVID-19 dans les 30 jours suivant la date de l’index de l’étude, qui variait pour deux groupes.
C’était la date de la première prescription de nirmatrelvir/ritonavir pour le groupe de traitement et du premier test positif au COVID-19 pour le groupe témoin.
Ils ont utilisé les bases de données clinico-administratives québécoises pour recruter les deux cohortes d’étude, des patients externes atteints de la COVID-19 (groupe de traitement) et des individus appariés sur le score de propension (groupe témoin), afin de comparer l’efficacité du nirmatrelvir/ritonavir dans les deux groupes.
Les individus du groupe de traitement ont reçu au moins une dose du médicament à l’étude pendant l’étude, contrairement au groupe témoin.
Les variables de l’étude comprenaient des caractéristiques sociodémographiques, par exemple l’âge, le sexe, le statut vaccinal contre la COVID-19, le nombre de doses de vaccin et le temps écoulé depuis la dernière dose de vaccin, pour n’en nommer que quelques-unes.
L’équipe a également enregistré 226 problèmes de santé pour chaque participant à l’étude en utilisant une classification de cas basée sur la méthodologie de regroupement de population (POP Grouper).
Enfin, ils ont calculé le nombre nécessaire à traiter (NNT) avec un intervalle de confiance (IC) à 95 % en utilisant des données brutes d’hospitalisation. Dans leur analyse de sensibilité à l’aide d’un modèle de régression multivariable, l’équipe a considéré à la fois les hospitalisations dont la cause principale était le COVID-19 et les hospitalisations et les décès liés au COVID-19 comme résultats.
Résultats
L’analyse de l’étude a porté sur 16 601 et 242 341 patients ambulatoires dans les groupes de traitement et de contrôle. Le suivi de chaque ambulatoire s’est poursuivi jusqu’au 14 novembre 2022, soit pendant 30 jours minimum.
Sur 16 601 patients ambulatoires ayant reçu un traitement par nirmatrelvir/ritonavir, 57 % étaient des femmes, 67 % avaient ≥ 60 ans et 73 % avaient au moins un problème de santé, par exemple une immunosuppression, un cancer, qui augmentait le risque de complications.
Finalement, 2,1 % des toxicomanes ont cherché à être admis à l’hôpital, et le taux d’hospitalisation était le plus élevé chez les patients ambulatoires plus âgés.
Au cours de l’étude, les sous-lignées Omicron BA.2 et BA.4/5 étaient prédominantes dans la province de Québec. Pourtant, le traitement par nirmatrelvir/ritonavir a réduit le risque d’hospitalisation liée au COVID-19 chez les patients ambulatoires à haut risque d’évolution vers une maladie grave, quel que soit leur statut vaccinal.
Curieusement, ce traitement était plus bénéfique pour ceux dont la primo-vaccination était incomplète que pour ceux qui avaient reçu une primo-vaccination complète {risque relatif (RR) 0,04 [95%CI]NST = 8 vs RR : 0,93 [95%CI]}.
Fait encourageant, cela a fonctionné pour les personnes gravement immunodéprimées (RR : 0,66 [95%CI]NNT = 16) quel que soit le moment de leur vaccination et les personnes âgées de 70 ans et plus (RR : 0,50 [95%CI]NST=10).
Cependant, le temps écoulé depuis la vaccination était une considération importante pour les autres patients ambulatoires à haut risque, soulignant la nécessité de prendre en temps opportun les rappels du vaccin COVID-19.
Par rapport à cette étude, les résultats d’efficacité observés pour le traitement par nirmatrelvir/ritonavir chez les patients ambulatoires n’ayant pas terminé une série de primovaccination étaient légèrement supérieurs dans l’essai EPIC-HR (RR 69 % contre 89 %).
Selon les auteurs, la raison de cet écart était due aux différentes populations d’étude, conceptions d’étude et variantes du SRAS-CoV-2 examinées dans les deux études. Notamment, cette étude avait une représentation plus élevée d’adultes plus âgés et de personnes gravement immunodéprimées.
conclusion
Pour résumer, les résultats de l’étude ont montré que le traitement par nirmatrelvir/ritonavir réduisait considérablement les hospitalisations liées au COVID-19 pendant l’ère prédominante d’Omicron dans des contextes réels, en particulier chez les patients externes à haut risque infectés. Plus important encore, les résultats de l’étude suggèrent qu’un statut vaccinal à jour, c’est-à-dire recevoir une injection de rappel à six mois, reste une méthode efficace pour prévenir les maladies graves.