Des recherches révèlent qu’un régime cétogène non seulement rétablit les cycles menstruels, mais augmente également considérablement les taux de grossesse chez les femmes atteintes du SOPK, offrant ainsi de l’espoir à celles qui luttent contre l’infertilité.
Étude : Le régime cétogène améliore la fertilité des patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques : un bref rapport. Crédit image : Lightspring / Shutterstock
Dans une étude récente publiée dans la revue Les frontières de la nutritionles chercheurs ont étudié les effets d’un régime cétogène (RC) sur la restauration des cycles menstruels réguliers et de la fertilité chez les personnes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Leurs résultats indiquent que le KD a considérablement amélioré la régularité menstruelle, avec un taux de grossesse de 55,6 % parmi celles désirant une grossesse, ce qui suggère qu'il pourrait s'agir d'une approche prometteuse pour améliorer la fertilité chez les femmes atteintes du SOPK.
Sommaire
Arrière-plan
Le SOPK est une maladie courante qui touche jusqu’à 20 % des femmes en âge de procréer et constitue l’une des principales causes d’infertilité due à une ovulation irrégulière.
L’obésité, étroitement liée au SOPK, touche jusqu’à 75 % des femmes atteintes de cette maladie et contribue aux déséquilibres hormonaux qui empêchent l’ovulation.
Le régime alimentaire et les traitements de sensibilisation à l’insuline peuvent améliorer la fertilité, et le KD, connu pour sa capacité à favoriser la perte de poids et à améliorer la santé métabolique, a attiré l’attention en tant que traitement potentiel du SOPK.
Bien que de petites études aient montré que le KD peut aider à la perte de poids et à l’équilibre hormonal chez les femmes atteintes du SOPK, son impact sur la fertilité n’a pas été bien étudié.
À propos de l'étude
Cette étude visait à examiner l'utilisation d'un KD pour aider les femmes atteintes du SOPK à rétablir des menstruations régulières et à obtenir une grossesse. La recherche a utilisé les dossiers médicaux du système électronique d'une clinique et a inclus des femmes inscrites au programme de gestion du poids de la clinique de 2017 à 2019.
Le programme proposait des rendez-vous de groupe mensuels où les patients recevaient des conseils de diététiciens, de spécialistes de l’exercice et d’endocrinologues.
Le régime cétogène consistait à limiter l'apport en glucides à 20 grammes par jour, avec des recommandations spécifiques en matière de protéines et de lipides. Les femmes suivaient ce régime pendant trois mois ou plus, à moins qu'elles ne tombent enceintes avant cette date.
L'étude a exclu les femmes qui n'avaient pas suivi le régime pendant au moins trois mois, celles qui utilisaient une contraception et les femmes ménopausées. Au total, 30 femmes répondaient aux critères de l'étude.
Les participantes ont subi des examens mensuels pour surveiller leur poids, leur état de santé général et leurs cycles menstruels. De la metformine et des médicaments inducteurs d'ovulation ont été proposés aux femmes qui en avaient besoin.
L'étude a principalement porté sur le retour à la régularité des cycles menstruels et sur les taux de grossesse, avec une attention particulière portée au temps nécessaire à la conception et aux éventuelles variations de poids. Des tests statistiques ont été utilisés pour comparer les résultats entre différents groupes de femmes en fonction de leurs traitements.
Résultats
L'âge moyen des participantes était de 31 ans et leur indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 43,4. Parmi les participantes, 60 % prenaient de la metformine et 60 % exprimaient également le désir de devenir enceintes.
Après six mois, 92 % des femmes ont retrouvé des cycles menstruels réguliers ; après 15 mois, toutes avaient des cycles réguliers. En moyenne, les participantes ont perdu 7,1 kg pendant cette période.
Parmi les 18 femmes qui souhaitaient concevoir, 55,6 % sont tombées enceintes, et 63 % ont réussi à obtenir une grossesse dans les 12 mois. Celles qui sont tombées enceintes et celles qui ne l'ont pas fait ont toutes deux connu une perte de poids similaire.
L’utilisation de la metformine n’a pas eu d’effet significatif sur le retour de menstruations régulières, bien que toutes les femmes, qu’elles prennent ou non de la metformine, aient finalement retrouvé une régularité menstruelle.
Il est intéressant de noter que toutes les femmes qui n’ont pas pris de metformine sont parvenues à une grossesse, contre 38,5 % dans le groupe sous metformine. Les agents d’induction de l’ovulation n’ont pas montré d’amélioration significative des taux de grossesse.
Parmi les femmes pour lesquelles on dispose de données sur l’hormone antimüllérienne (AMH), celles dont le taux d’AMH était plus faible ont eu du mal à concevoir, même avec des traitements de fertilité. Cela met en évidence le rôle potentiel de l’AMH dans les résultats de grossesse chez les femmes atteintes du SOPK.
Conclusions
Cette étude souligne que la contraception hormonale peut améliorer la régularité des menstruations et augmenter les taux de grossesse chez les femmes atteintes du SOPK. Par rapport aux recherches précédentes, les taux de grossesse étaient nettement plus élevés, avec et sans l'utilisation d'agents inducteurs de l'ovulation.
Les résultats suggèrent que la perte de poids et l’amélioration de la résistance à l’insuline, facilitées par le KD, sont des facteurs clés pour améliorer la fertilité de cette population.
L’étude apporte des informations précieuses, car elle est l’une des premières à examiner les effets de la KD sur la fertilité des femmes atteintes du SOPK. Elle a également montré que même une perte de poids minime associée à une amélioration de la résistance à l’insuline pouvait augmenter les taux de grossesse.
Cependant, la taille de l'échantillon était relativement petite et les effets à long terme du régime cétogène sur la fertilité n'ont pas été évalués. De plus, l'étude n'a pas comparé en détail le régime cétogène à d'autres régimes, ni évalué les effets indésirables potentiels à long terme du régime cétogène chez les femmes atteintes du SOPK.
Des études plus approfondies avec des échantillons plus importants sont nécessaires pour confirmer l’impact à long terme du KD sur la fertilité et pour comparer les effets du KD avec d’autres approches diététiques.
De plus, l’exploration des mécanismes physiologiques, tels que l’amélioration de la résistance à l’insuline et la régulation des hormones de reproduction, pourrait fournir des informations plus approfondies sur la manière dont le KD influence la fertilité.