Dans une récente étude transversale publiée dans Santé publique BMCdes chercheurs ont examiné l’association potentielle entre le statut sérique en vitamine D et la prévalence et le nombre de dents affectées par la carie dentaire et l’hypominéralisation des incisives molaires (MIH) chez les enfants norvégiens âgés de 7 à 9 ans.
Ils n’ont pas trouvé d’association significative entre le statut en vitamine D et la prévalence et le nombre de dents affectées par la carie et le MIH parmi les participants.
Étude: L’association entre le statut sérique en vitamine D et les caries dentaires ou l’hypominéralisation des incisives molaires chez les enfants norvégiens de 7 à 9 ans : une étude transversale. Crédit d’image : modina/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
La vitamine D, un nutriment essentiel à l’absorption du calcium et à la minéralisation osseuse, peut jouer un rôle dans la santé bucco-dentaire grâce au développement des dents et à la modulation immunitaire.
Alors que les études sur la vitamine D et les caries dentaires infantiles ont donné des résultats variés, une méta-analyse récente a suggéré une association entre la carence en vitamine D et le risque de carie dentaire. De plus, les études explorant l’impact de la vitamine D sur le MIH, un défaut de développement de l’émail, sont rares.
Des études antérieures ont dichotomisé les résultats en matière de santé bucco-dentaire, entraînant une perte d’informations sur leur distribution, et seules quelques enquêtes ont appliqué des variables continues dans les analyses de régression. De plus, dans des études antérieures, diverses méthodes de mesure de la 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D) sérique peuvent affecter la cohérence des résultats.
La chromatographie liquide avec spectrométrie de masse tandem (LC-MS/MS) est considérée comme supérieure aux immunoessais pour des mesures précises du 25(OH)D.
Comprendre l’influence de la vitamine D sur la santé bucco-dentaire est particulièrement pertinent dans les régions de l’extrême nord comme la Norvège, où l’exposition au soleil est limitée. Une étude norvégienne récente a établi un lien entre les niveaux maternels de vitamine D pendant la grossesse et le MIH chez la progéniture, mais il manque des études plus approfondies sur l’impact de la vitamine D sur la santé bucco-dentaire des enfants norvégiens.
Par conséquent, la présente étude visait à explorer les associations entre les taux sériques de vitamine D mesurés par LC-MS/MS et la prévalence et la gravité des caries dentaires ou du MIH chez les enfants norvégiens.
À propos de l’étude
Dans la présente étude transversale, les données ont été obtenues à partir de l’étude TRIP (abréviation de TRaining In Pregnancy Study), un précédent essai contrôlé randomisé mesurant l’impact d’un programme d’exercices pendant la grossesse sur le diabète gestationnel.
Dans le cadre d’un suivi de l’étude, les enfants âgés de 7 à 9 ans des femmes recrutées ont été examinés pour leur santé buccale (sous-étude TRIP-tann) et osseuse (sous-étude TRIP-bein). Au total, 101 enfants d’un âge moyen de 8,1 ans ont été inclus dans l’étude, dont 53 % étaient des filles.
Le sérum 25(OH)D a été analysé en continu et catégoriquement par LC-MS/MS pour indiquer l’apport en vitamine D et l’exposition à la lumière ultraviolette. Les niveaux d’hormone parathyroïdienne (PTH), indiquant le fonctionnement du métabolisme du calcium, ont été analysés à l’aide d’un test immunoluminométrique (ILMA).
L’examen oral, réalisé par deux dentistes calibrés, impliquait l’évaluation des caries à l’aide de l’indice dmft/DMFT (abréviation de dents cariées, manquantes et obturées) à 5 niveaux. De plus, le MIH a été enregistré selon l’indice MIH et a pris en compte les défauts ≥ 1 mm sur les dents en éruption.
Des facteurs de confusion potentiels, notamment l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), la saison de la prise de sang et le niveau d’éducation de la mère, ont été obtenus à partir des dossiers d’étude et des actes de naissance.
L’analyse statistique impliquait l’utilisation de rapports de cotes (OR), de rapports de taux (RR) et de modèles d’obstacles intégrant une régression logistique et binomiale négative pour évaluer le lien potentiel entre le statut en vitamine D de l’enfant et les résultats en matière de santé bucco-dentaire.
Résultats et discussion
Bien que les taux moyens de PTH se soient révélés normaux chez tous les enfants, 27 % d’entre eux présentaient des taux de vitamine D insuffisants. Les niveaux de vitamine D étaient particulièrement faibles chez les filles dont le sang était prélevé en hiver ou au printemps et dont les mères étaient relativement moins instruites.
Alors que la prévalence des caries dentaires était de 25 % parmi les participants, celle du MIH était de 32 %. La prévalence des caries dentinaires était de 15 % et celle des opacités jaunes/brunes sur les dents MIH était de 8 %. Les enfants présentant une insuffisance en vitamine D présentaient des proportions plus élevées de caries (+11,7 %), de MIH (+8,4 %), de nombre moyen de dents affectées par MIH (+0,4) et de caries moyennes (+0,3).
Les enfants ayant un apport insuffisant en vitamine D présentaient un risque plus élevé de caries et de prévalence du MIH (par rapport à ceux ayant suffisamment de vitamine D), mais sans signification statistique.
L’analyse continue a montré que le risque de carie avait tendance à augmenter avec la diminution des niveaux de vitamine D. L’analyse MIH a indiqué moins de dents affectées chez ceux qui manquaient de vitamine D, mais les résultats n’étaient pas statistiquement significatifs.
Les chercheurs ont suggéré que l’absence d’associations significatives dans l’étude pourrait potentiellement s’expliquer par la faible prévalence des caries et l’expérience des caries chez les enfants étudiés.
Les limites de l’étude incluent sa conception transversale qui empêche l’établissement de temporalité entre les variables, ainsi que la petite taille de son échantillon, son biais de sélection potentiel, sa puissance statistique limitée pour les associations, son incapacité à explorer les relations inverses potentielles et son manque de généralisabilité. la population pédiatrique norvégienne.
Conclusion
En résumé, la prévalence et la gravité des caries dentaires et du MIH chez les enfants âgés de 7 à 9 ans en Norvège ne sont pas associées de manière significative au statut en vitamine D.
Les résultats justifient des études prospectives plus vastes, intégrant plusieurs mesures sériques de vitamine D et des examens oraux tout au long de l’enfance, pour approfondir cette relation.