Une nouvelle étude, menée par l’Université de Bristol et publiée aujourd’hui dans Scientific Reports [21 January], a signalé une augmentation de la graisse corporelle chez les femmes dont les grands-pères ou les arrière-grands-pères ont commencé à fumer avant la puberté.
Des expériences avec des études modèles ailleurs ont montré que l’exposition des mâles à certains produits chimiques avant la reproduction peut avoir des effets sur leur progéniture. Il y a cependant eu des doutes quant à savoir si ce phénomène est présent chez l’homme et si des effets apparents peuvent être plus facilement expliqués par d’autres facteurs.
Pour étudier les effets des expositions prépubères chez l’homme, des scientifiques de l’Université de Bristol ont étudié les effets possibles du tabagisme prépubère ancestral sur les participants aux enfants des années 90, une étude portant sur plus de 14 000 personnes. Dans des recherches antérieures de 2014, ils ont découvert que si un père commençait à fumer régulièrement avant d’atteindre la puberté (avant 11 ans), alors ses fils, mais pas ses filles, avaient plus de graisse corporelle que prévu. Dans l’étude récemment publiée, ils ont étendu cette analyse aux générations précédentes en utilisant des données récemment collectées sur les grands-pères et les arrière-grands-pères des participants à l’étude obtenues par des questionnaires. Ils ont découvert une graisse corporelle plus élevée chez les femmes dont les grands-pères ou arrière-grands-pères paternels avaient commencé à fumer avant l’âge de 13 ans par rapport à celles dont les ancêtres avaient commencé à fumer plus tard dans l’enfance (13 à 16 ans). Aucun effet n’a été observé chez les descendants mâles. D’autres recherches seront nécessaires pour confirmer ces observations dans d’autres études longitudinales et pour étendre l’enquête à d’autres effets transgénérationnels et expositions ancestrales.
Cette recherche nous apporte deux résultats importants. Premièrement, qu’avant la puberté, l’exposition d’un garçon à des substances particulières peut avoir un effet sur les générations qui le suivent. Deuxièmement, l’une des raisons pour lesquelles les enfants font de l’embonpoint n’est peut-être pas tant liée à leur alimentation et à leur activité physique actuelles qu’au mode de vie de leurs ancêtres ou à la persistance de facteurs associés au fil des ans.
Si ces associations sont confirmées dans d’autres ensembles de données, ce sera l’une des premières études sur l’homme avec des données appropriées pour commencer à examiner ces associations et pour commencer à découvrir l’origine des relations intergénérationnelles potentiellement importantes. C’est avec un grand merci aux participants à l’étude sur les enfants des années 90 que nous sommes en mesure de mener une telle recherche pionnière. Il y a beaucoup à explorer. »
Professeur Jean Golding, auteur principal du rapport