Dans une récente étude publiée dans la revue Rapports scientifiques, les chercheurs ont effectué une méta-analyse pour élucider les effets de l’entraînement physique sur la réactivité de la pression artérielle (TA) liée au stress. Leurs résultats montrent que l’exercice aérobique régulier aide à réduire les réponses systoliques de la PA aux facteurs de stress chez l’adulte, en particulier chez les personnes hypertendues.
Sommaire
Exercice vs stress
La vie quotidienne est la source d’une myriade de facteurs de stress physiques, mentaux et émotionnels, qui sont tous connus pour affecter profondément notre stabilité interne (homéostasie). Des travaux antérieurs ont étudié les effets des facteurs de stress sur le système cardiovasculaire. Les variations de la PA liées au stress ont été identifiées comme des facteurs prédictifs d’hypertension future, de vieillissement rapide et de traumatisme cardiovasculaire.
Le stress est un mélange complexe et multidimensionnel de facteurs menaçant l’homéostasie. La recherche a suggéré que les facteurs de stress physiques et mentaux pourraient déclencher une augmentation de la pression artérielle via des altérations hormonales, du réseau neuronal ou du système autonome. Les praticiens de la santé prescrivent souvent l’entraînement physique comme une intervention non pharmacologique contre une tension artérielle élevée, des recherches antérieures montrant une réactivité atténuée de la tension artérielle maximale après les séances d’entraînement (exercice aigu).
La littérature, cependant, reste dépourvue de travaux sur l’exercice non aérobie et les effets de la condition physique (entraînement physique prolongé) sur les réponses de la PA aux facteurs de stress. Le présent travail vise à combler ces lacunes dans les connaissances en utilisant une approche méta-analytique pour déterminer si l’entraînement physique peut avoir des effets similaires à l’exercice aigu. L’exercice de routine et régulier peut-il être utilisé non seulement comme thérapie post-stress mais aussi comme mesure préventive contre les impacts cardiovasculaires des facteurs de stress ?
À propos de l’étude
Les chercheurs ont d’abord scanné cinq bases de données électroniques, identifiant 5 058 publications correspondant à leurs exigences essentielles en matière d’exercice et de surveillance de la pression artérielle. Ces publications ont été examinées et, parmi elles, 23 publications complètes et un résumé de conférence ont été choisis pour constituer l’ensemble de données final.
Tous les articles ont été examinés en double par des chercheurs indépendants. Les méta-analyses comprenaient 1 121 personnes conseillées entre six et 52 semaines d’exercice d’intensité modérée à élevée. La durée de l’exercice était en moyenne de 50 minutes et était répétée trois à quatre fois par semaine. Le ratio hommes/femmes était de 1,65 :1. Près de 22 % des participants étaient classés comme hypertendus, plus de 61 % étaient normotendus et les autres étaient inclassables en raison de données manquantes spécifiques à l’étude.
Le mode d’exercice le plus prescrit était l’entraînement aérobie, 21 des 23 études faisant référence au même. Cela a été suivi par l’entraînement en résistance (cinq études), le yoga (deux études) et l’entraînement isométrique sur les poignées (une étude). La conclusion presque omniprésente de toutes les études était que l’exercice est bon – 10 études ont trouvé des réductions significatives de la PA diastolique (PAD), neuf de la PA systolique (PAS) et une de la réactivité moyenne de la PA. Un seul article a trouvé une association négative entre DBP et yoga.
Le facteur de stress le plus fréquemment utilisé dans ces articles était la tâche arithmétique, contre laquelle les auteurs mettent en garde car elle ne reflète pas avec précision les facteurs de stress quotidiens.
Résultats de l’étude
Les méta-analyses ont révélé que 64 % des études montraient des résultats positifs dans lesquels l’entraînement physique diminuait la PAS ou la PAD. Les études qui montraient un pic de stress associé à un exercice élucidé par la PAS avaient des effets favorables modérés par rapport aux études qui mesuraient et rapportaient la variation de la PA de base, qui avait un impact nul.
Cela peut être une indication que l’exercice physique, plus que de réduire la réponse au stress, abaisse la TA au repos et, étant donné la même ampleur de la réponse au stress, abaisse la TA maximale.
Malgré ces résultats, la réduction de la TA reste primordiale, compte tenu de son association avec le risque de futures blessures cardiovasculaires, y compris les accidents vasculaires cérébraux. Les résultats suggèrent également que l’exercice peut avoir des effets anti-stress variables selon le type de facteur de stress – il a été démontré que les facteurs de stress physiques agissent via la vasoconstriction artériolaire. En revanche, un facteur de stress mental n’entraînerait aucun changement du volume sanguin, mais des changements significatifs du rythme cardiaque et du pouls et de la pression.
Des études antérieures ont montré que la variance dans la familiarité des patients avec les tests, l’auto-efficacité et la durée après l’exercice pendant laquelle les lectures sont notées pourraient introduire une hétérogénéité significative dans les résultats. Des travaux supplémentaires sur différents modes de stress, des enquêtes sur les exercices non aérobies, ainsi que des protocoles de test normalisés pourraient aider à faire progresser ce domaine.
Contrairement aux travaux antérieurs, la recherche actuelle n’a pas trouvé de fortes associations entre la classe d’âge et le sexe aux avantages de l’exercice. Alors que les groupes plus jeunes n’ont montré aucun effet par rapport à l’impact modéré observé dans les groupes plus âgés, les différences entre les classes d’âge plus âgées étaient insignifiantes. Cette étude a également révélé des améliorations plus significatives de la réponse au stress chez les femmes après l’exercice, par rapport à la littérature précédente, ce qui suggérait que les hommes en bénéficiaient davantage.
Enfin, malgré le peu de recherches comparant les tendances chez les patients hypersensibles et normotendus, la présente recherche a trouvé des preuves que les effets de l’exercice sont les plus importants pour ces personnes à risque. Les individus hypertendus ont un débit cardiaque plus faible et une vascularisation plus importante que leurs homologues normotendus. Les contributions relatives de l’exercice et des médicaments antihypertenseurs doivent être étudiées dans des travaux futurs.
conclusion
La présente méta-analyse fournit des preuves qui suggèrent que l’exercice aérobie peut réduire les réponses de la pression artérielle systolique aux tests de stress en laboratoire. Ces résultats sont particulièrement importants pour les personnes ayant des antécédents d’hypertension et celles de plus de 35 ans. Tout en ayant la limitation d’être limitée à des données secondaires, cette étude constitue la base de travaux futurs.
Les études futures devraient envisager d’explorer les différents aspects des caractéristiques de la population, le type de test d’effort et d’autres modalités d’exercice, en particulier l’entraînement en résistance.