Une nouvelle recherche publiée en ligne dans l’International Journal of Mental Health and Addiction a révélé que les Canadiens ayant des antécédents de toxicomanie sont beaucoup moins susceptibles d’avoir une santé mentale florissante et sont plus susceptibles d’avoir une maladie mentale.
Les chercheurs ont comparé un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 460 Canadiens ayant des antécédents de dépendance aux drogues illicites (à l’exclusion du cannabis) à 20 305 Canadiens sans antécédents de dépendance aux drogues illicites à l’aide de données tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes-Santé mentale de Statistique Canada.
Alors que 80 % des personnes ayant des antécédents de toxicomanie étaient en rémission, plus de la moitié (52,1 %) souffraient toujours de maladie mentale. De plus, seulement 37,9 % étaient en excellente santé mentale, ce qui est nettement inférieur aux 74,1 % de Canadiens sans antécédents de toxicomanie qui avaient une excellente santé mentale.
Pour être considérés en excellente santé mentale, les participants devaient déclarer : 1) être indemnes de maladie mentale au cours de l’année précédente (c.-à-d. dépendance à une substance, troubles psychiatriques, suicidalité); 2) un bonheur ou une satisfaction de vie presque quotidien au cours du dernier mois ; et 3) des niveaux élevés de bien-être social et psychologique au cours du dernier mois.
La rémission de la dépendance est un facteur important dans le processus de rétablissement, mais nous voulons également considérer les résultats en matière de santé mentale au-delà de l’abstinence. Nous voulons réfléchir à la façon dont nous pouvons soutenir le bien-être psychologique et social des personnes qui se remettent d’une dépendance à la drogue.. »
Andie MacNeil, premier auteur de l’étude et titulaire d’une maîtrise en travail social, Université de Toronto
La présente étude a révélé plusieurs facteurs associés à une excellente santé mentale chez les personnes en rémission de la toxicomanie, notamment l’âge avancé et le soutien social.
« En vieillissant, les gens subissent souvent une baisse de leur impulsivité et des responsabilités accrues dans leur vie personnelle et professionnelle », explique l’auteur principal Esme Fuller-Thomson, professeure à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto et directrice de l’Institute for Parcours de vie et vieillissement. « Les personnes âgées s’éloignent souvent des cercles sociaux et des contextes où la consommation de drogues est plus répandue, ce qui peut à son tour aider à soutenir leur rétablissement. »
Des études postsecondaires, le fait d’être marié et l’absence d’antécédents au cours de la vie de trouble dépressif majeur ou de trouble d’anxiété généralisée étaient parmi les autres facteurs associés à la fois à la rémission de la toxicomanie et à une excellente santé mentale.
Bien que l’enquête de Statistique Canada utilisée pour l’étude n’ait pas recueilli d’information sur les interventions que les participants ont pu utiliser pour soutenir leur rétablissement, d’autres recherches indiquent que diverses approches psychosociales (telles que l’entrevue motivationnelle, la thérapie cognitivo-comportementale) et les approches pharmacologiques (telles que les agonistes opioïdes Therapy) peut aider les individus à réduire leur consommation de drogues et à se remettre de la dépendance.
La toxicomanie est une crise majeure de santé publique, les surdoses de drogue représentant désormais l’une des principales causes de décès chez les adultes de moins de 50 ans aux États-Unis. Bien que les opioïdes aient tendance à être la principale substance à l’origine des décès par surdose, il y a eu une augmentation significative des décès liés à la cocaïne et aux psychostimulants ces dernières années. Aux États-Unis, la consommation de drogues illicites a un coût estimé à 193 milliards de dollars par an en raison des dépenses de santé, des frais de justice pénale et de la perte de productivité.
« Considérant l’énorme perte de vie due à la toxicomanie et ses conséquences économiques associées, il faut une meilleure compréhension des facteurs associés à la fois à la rémission et aux aspects plus larges du rétablissement, tels que le bien-être mental », déclare MacNeil.