Selon des chercheurs de l’Université du Michigan, de l’Université de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology, les adultes LGBT restent nettement plus susceptibles que les autres de déclarer se passer de soins de santé en raison du coût, malgré la réduction des lacunes dans la couverture elle-même.
Ces disparités dans l’accès aux soins ont persisté malgré le potentiel d’améliorations envisagé par l’extension de la couverture d’assurance de la loi sur les soins abordables (ACA) et la décision de la Cour suprême de 2015 sur l’égalité du mariage.
Le paysage de l’assurance maladie a radicalement changé, avec notamment des améliorations significatives en matière d’équité en matière de santé. Pourtant, les moteurs de ce changement devraient également avoir réduit les obstacles pour les personnes LGBT, affirment les auteurs dans une étude publiée dans le numéro de juin de Health Affairs.
Il est très impressionnant qu’en si peu de temps, la disparité de la couverture d’assurance maladie entre les adultes non LGBT et LGBT ait complètement disparu.
Thomas Buchmueller, économiste de la santé à la Ross School of Business de l’UM et auteur correspondant de l’étude
« Bien que les choses se soient beaucoup améliorées, un nombre important de personnes ont encore du mal à payer les soins de santé. Nous devons donc encore nous concentrer sur la manière d’améliorer la qualité de la couverture d’assurance et d’infléchir la courbe des coûts des soins de santé.
Les chercheurs ont analysé les données 2013-19 pour les adultes âgés de 18 à 64 ans de l’enquête de surveillance de la réforme de la santé, une enquête transversale représentative à l’échelle nationale menée par l’Institut urbain. L’échantillon comprenait 135 990 observations.
L’étude note une caractéristique cruciale de l’enquête généralement absente des enquêtes précédentes : elle comprend trois questions sur l’orientation sexuelle et une ou deux questions sur l’identification du sexe, selon l’année de l’enquête. Il a comparé les résultats pour les adultes LGBT et non LGBT au cours de trois périodes distinctes : avant le début de l’extension de la couverture de l’ACA (2013), au début de la période post-ACA (2014-16) et à la fin de la période post-ACA (2017-19). .
Avant les modifications de la politique fédérale, les adultes LGBT étaient moins susceptibles que les autres d’avoir une source habituelle de soins et étaient plus susceptibles de déclarer qu’ils n’avaient pas de soins pour des raisons financières. À la fin de la période d’étude, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence statistiquement significative dans les taux de couverture d’assurance globaux pour les adultes LGBT et non LGBT ; pourtant, des lacunes persistantes dans l’accès aux soins de santé subsistaient.
Les chercheurs proposent quelques raisons possibles pour l’écart d’accès : les adultes LGBT auraient pu s’inscrire à des régimes moins généreux avec un partage des coûts plus élevé, et ils sont confrontés à de plus grands défis liés aux préjugés, à la discrimination et à la stigmatisation – des obstacles non résolus par la seule amélioration de la couverture d’assurance.
Les co-auteurs de l’étude étaient Andrew Bolibol de Harvard, Sarah Miller de la Ross School of Business de l’UM et Benjamin Lewis du MIT.