Dans une analyse de plus de 65 000 nourrissons du Japon, les enfants exposés à des chats de compagnie ou à des chiens d’intérieur pendant le développement fœtal ou la petite enfance avaient tendance à avoir moins d’allergies alimentaires que les autres enfants, selon une étude publiée le 29 mars 2023 dans la revue en libre accès PLOS ONE par Hisao Okabe du Centre régional de Fukushima pour l’étude de l’environnement et des enfants au Japon, Japon, et ses collègues.
Dans certains pays à revenu élevé, plus d’un enfant sur dix est diagnostiqué avec des allergies alimentaires, et l’incidence des allergies alimentaires chez les enfants continue d’augmenter. Des recherches antérieures ont suggéré un lien potentiel entre l’exposition des chiens ou des animaux de ferme pendant la grossesse et la petite enfance et la réduction des allergies alimentaires.
Dans cette étude, Okabe et ses collègues ont utilisé les données de la Japan Environment and Children’s Study (une étude prospective de cohorte de naissance à l’échelle nationale) pour étudier 66 215 enfants pour lesquels des données sur l’exposition à divers animaux de compagnie et allergies alimentaires étaient disponibles. Environ 22 % ont été exposés à des animaux domestiques pendant la période fœtale (le plus souvent des chiens et des chats d’intérieur). Parmi les enfants exposés à des chiens et des chats d’intérieur, il y avait une incidence significativement réduite d’allergies alimentaires, bien qu’il n’y ait pas de différence significative pour les enfants dans les ménages avec des chiens d’extérieur. Les enfants exposés à des chiens d’intérieur étaient significativement moins susceptibles d’être spécifiquement allergiques aux œufs, au lait et aux noix ; les enfants exposés aux chats étaient significativement moins susceptibles d’avoir des allergies aux œufs, au blé et au soja. De manière peut-être surprenante, les enfants exposés aux hamsters (0,9% du groupe total étudié) avaient une incidence significativement plus élevée d’allergies aux noix.
Les données utilisées ici ont été autodéclarées (complétées par les données des dossiers médicaux recueillies au cours du premier trimestre de la grossesse, à l’accouchement et lors du contrôle d’un mois), et reposent donc sur le rappel précis des participants. De plus, cette étude ne peut pas déterminer si le lien entre l’exposition aux animaux de compagnie et l’incidence des allergies alimentaires est causal. Pourtant, les auteurs suggèrent que ces résultats peuvent aider à orienter les recherches futures sur les mécanismes à l’origine des allergies alimentaires infantiles.