Les deux dernières années ont vu le début de campagnes de vaccination de masse contre le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) pour contenir la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Cependant, le développement rapide et l’approbation d’utilisation d’urgence (EUA) du vaccin COVID-19 ont soulevé des inquiétudes quant à son efficacité, sa sécurité et ses conséquences à long terme. En particulier, les femmes enceintes ou celles qui planifient une grossesse hésitent à se faire vacciner.
Étude : Le risque de fausse couche après la vaccination contre la COVID-19 : une revue systématique et une méta-analyse. Crédit d’image : Blue Planet Studio/Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
Initialement, les femmes enceintes étaient exclues des études cliniques conçues pour évaluer l’efficacité des vaccins COVID-19. Par conséquent, peu de preuves étaient disponibles concernant l’innocuité des vaccins pendant la grossesse. Actuellement, la majorité des responsables de la santé ont signalé que la vaccination contre le COVID-19 est sans danger pour les femmes enceintes. Cette observation est basée sur le risque réduit de mauvais résultats de grossesse chez les femmes vaccinées contre le COVID-19 par rapport aux femmes enceintes non vaccinées.
Certaines études ont indiqué les risques potentiels de réactivité croisée des anticorps de la protéine SARS-CoV-2 spike (S) après la vaccination par l’ARNm et de la protéine syncytine-1 humaine dans le tissu trophoblastique, ce qui pourrait causer des lésions placentaires. De plus, les anticorps autoréactifs contre la syncytine-1 pourraient entraîner une fausse couche précoce. Néanmoins, la caractérisation détaillée de la structure de la protéine S et le séquençage des acides aminés ont révélé une homologie insignifiante entre les anticorps de la protéine S générés après la vaccination et la syncytine-1, ce qui indique l’innocuité du vaccin COVID-19.
À propos de l’étude
Les scientifiques ont récemment passé en revue la littérature existante pour évaluer les taux de fausses couches et de naissances vivantes chez les femmes enceintes vaccinées contre le COVID-19. Cette revue est disponible dans le Reproduction humaine journal.
Cette étude a obtenu toutes les données pertinentes jusqu’en juin 2022 de MEDLINE, Cochrane CENTRAL et EMBASE. Les auteurs ont examiné toutes les études liées aux fausses couches, aux naissances vivantes et aux grossesses en cours chez les femmes qui ont reçu des vaccins COVID-19. Les études animales et celles qui rapportaient des résultats non cliniques chez les participants humains ont été exclues.
Un total de 505 citations pertinentes ont été prises en compte, y compris des essais contrôlés randomisés (ECR) et des études observationnelles. Cependant, 21 études répondant à tous les critères ont été sélectionnées.
En combinant toutes les études, les résultats de la grossesse chez 149 685 femmes ont été étudiés. Les participants ont reçu l’un des six vaccins COVID-19 fabriqués par Pfizer-BioNTech (ARNm BNT162b2), Moderna (ARNm-1273), Janssen (Ad26.COV2.S), AstraZeneca (ChAdOx1 nCoV184 19), Sinopharm (BBIBP-CorV ) et Sinovac (CoronaVac). Dans l’ensemble, les études considérées dans la présente revue présentaient un risque de biais faible à modéré.
Résultats de l’étude
Le taux moyen de fausses couches chez les femmes enceintes recevant un vaccin COVID-19 était de 9 %. Le risque de fausse couche parmi le groupe vacciné contre le COVID-19, par rapport au groupe non vacciné, n’a montré aucune différence significative dans le taux de fausse couche entre les deux groupes. De plus, les deux groupes présentaient des taux similaires de grossesses en cours ou de naissances vivantes.
Limites
L’hétérogénéité des plans d’étude et des caractéristiques des patients, ainsi que le risque de biais, ont limité la généralisabilité de la méta-analyse actuelle. Il souligne également la nécessité d’une recherche de meilleure qualité impliquant des femmes enceintes à l’avenir. La plupart des études ont exécuté des protocoles sous-optimaux, ce qui a donné des résultats d’étude variés. Cette analyse restreinte de preuves de haute qualité. Les données de faible qualité ont également réduit la certitude des estimations regroupées, en particulier pour les résultats de la grossesse. L’incidence des mortinaissances et des grossesses extra-utérines n’a été rapportée dans aucune des études considérées.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer aux taux globaux de fausses couches pendant la pandémie, tels que le mode de conception, l’origine ethnique et l’accès aux services de maternité pendant la période de confinement. La majorité des études étaient liées à l’évaluation à court terme de l’innocuité du vaccin COVID-19. Ces études n’offrent pas d’informations sur les résultats à long terme de la grossesse.
Conclusions et perspectives d’avenir
Aucun risque élevé apparent de fausse couche n’a été observé chez les femmes enceintes qui ont reçu le vaccin COVID-19. Ce taux était cohérent avec le taux de fausses couches dans la population générale avant la pandémie de COVID-19. Cependant, la certitude de cette observation est faible en raison de la présence d’incohérences dans les données.
À l’avenir, il est nécessaire d’évaluer l’innocuité et l’efficacité à court et à long terme de tous les vaccins COVID-19 sur les femmes enceintes et leur progéniture. De plus, de vastes études de cohorte prospectives appariées témoins, ainsi que des études épidémiologiques et translationnelles, doivent être menées pour analyser l’efficacité et l’innocuité des différents programmes de vaccination contre la COVID-19, ce qui contribuera à réduire les issues maternelles et néonatales indésirables.
Les auteurs ont recommandé que les études futures suivent un système de rapport normalisé pour les critères de jugement principaux, c’est-à-dire les fausses couches, la fertilité et la grossesse. Cela réduira considérablement le gaspillage de la recherche.