Une étude publiée sur le medRxiv* Le serveur de prépublication a examiné les manifestations cliniques des infections à coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2), la gravité de la maladie et l’hospitalisation connexe chez les nourrissons au Canada.
Les caractéristiques cliniques et les facteurs de risque de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) chez les adultes et les enfants plus âgés ont été bien étudiés et signalés tout au long de la pandémie. Cependant, les recherches sur les caractéristiques du COVID-19 chez les jeunes enfants et les nourrissons sont rares. Jusqu’à présent, divers rapports décrivent que les nourrissons présentent un risque plus élevé de gravité du COVID-19 par rapport aux enfants plus âgés, tandis que certains rapports, en revanche, détaillent des caractéristiques similaires dans tous les groupes d’âge.
Sommaire
À propos de l’étude
La présente étude a rapporté les caractéristiques du SRAS-CoV-2, la gravité de la maladie et les manifestations associées aux hospitalisations liées à la COVID-19 chez les nourrissons infectés par la COVID-19 au Canada. Cette étude nationale a utilisé les données du Programme canadien de surveillance pédiatrique, qui a rapporté les patients hospitalisés et externes dans les cliniques ainsi que dans les services d’urgence.
L’étude a impliqué trois groupes de populations de nourrissons – ceux âgés de moins d’un an avec des hospitalisations liées au SRAS-CoV-2 ; les enfants infectés par le COVID-19 aigu mais non hospitalisés ; et les enfants infectés par le COVID-19 hospitalisés pour des conditions non liées au COVID-19. Les chercheurs ont recueilli des données démographiques, l’épidémiologie des cas impliqués, les manifestations cliniques et de laboratoire, les mesures thérapeutiques et les résultats des cas sélectionnés pour l’étude. Ces cas ont été détectés lors des différentes vagues de la pandémie de COVID-19 au Canada entre mars 2020 et juin 2020 ; septembre 2020 et janvier 2021 ; et mars 2021 et mai 2021.
Les nourrissons infectés ont été classés en nouveau-nés de moins d’un mois, en nourrissons âgés de un à trois mois, de quatre à six mois et de sept à 12 mois.
La gravité de la maladie a été évaluée sur la base de l’échelle du groupe de travail sur la caractérisation clinique et la gestion de la COVID-19 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et classée en groupes de soins asymptomatiques, de soins ambulatoires, de maladie bénigne, de maladie modérée et de maladie grave.
Résultats
Les résultats de l’étude ont montré que l’âge médian des nourrissons traités en ambulatoire était de 160 jours, tandis que celui des nourrissons hospitalisés pour COVID-19 était de 37 jours. Au total, 531 nourrissons âgés de moins d’un an ont été signalés entre le 8 avril 2020 et le 31 mai 2021, parmi lesquels 37,7 % des patients ont été hospitalisés tandis que 62,5 % n’ont pas été hospitalisés. Environ 15 % des patients étaient des nouveau-nés dont 13 patients âgés de moins de sept jours et 67 patients âgés de huit à 28 jours. Environ 58,5% des patients avaient signalé un contact étroit avec un patient positif au SRAS-CoV-2. Il s’agissait soit des parents du patient dans 79,2 % des cas, d’un frère ou d’une sœur dans 14,7 % des cas, de tout autre parent dans 16,4 % des cas, ou de membres extérieurs à la famille dans 4,2 % des cas.
Dans les cas signalés, 12,4 % des nourrissons présentaient des symptômes du SRAS-CoV-2, la fièvre étant le symptôme le plus courant chez 66,5 % des patients, suivi du coryza chez 47,1 %, de la toux chez 37,3 % et d’un apport oral réduit chez 25,0 % des malades. L’infection des voies respiratoires supérieures (URTI) était le syndrome clinique le plus fréquent chez 60,5 % des patients, tandis que le syndrome gastro-intestinal était présent chez 30,3 % des patients, la bronchite chez 3,8 % des patients et la pneumonie chez 2,6 % des patients. Au total, 11,1 % des cas déclarés avaient au moins une comorbidité dont 3,8 % de cas avec une cardiopathie congénitale, 3,6 % avec une maladie neurologique et neurodéveloppementale et 1,9 % avec une maladie pulmonaire chronique. Plus d’une comorbidité a été observée dans 2,6 % des cas infantiles.
Dans le groupe des nourrissons hospitalisés, une hospitalisation liée à la COVID-19 a été signalée dans 70,9 % des cas, tandis que 29,1 % des hospitalisations étaient liées à des conditions non liées à la COVID-19. Un rapport de cotes ajusté (aOR) de 3,78 a été observé pour les hospitalisations de nouveau-nés liées au COVID-19, tandis que les nourrissons âgés de quatre à six mois et de sept à 12 mois avaient un aOR de 0,24 et 0,13, respectivement. Les patients présentant une ou plusieurs comorbidités ont signalé un risque plus élevé d’hospitalisations liées au COVID-19 par rapport aux patients sans comorbidités connues.
Parmi les hospitalisations liées au COVID-19, 78,7 % des nourrissons souffraient d’une maladie bénigne, 7,1 % d’une maladie modérée et 14,2 % d’une maladie grave. Au total, 9,9 % des nourrissons ont dû être admis en unité de soins intensifs (USI) en raison d’une infection au COVID-19, tandis que moins de cinq nourrissons avaient besoin d’une ventilation non invasive et cinq nourrissons avaient besoin d’une ventilation mécanique. Une assistance respiratoire était requise par 26,5 % des nouveau-nés hospitalisés pour des affections liées au COVID-19, tandis que 11,0 % des nourrissons hospitalisés âgés de un à 12 mois avaient besoin d’une assistance respiratoire.
Conclusion
Les résultats de l’étude montrent que les cas de manifestations graves de COVID-19 ont été moins fréquemment signalés chez les nourrissons que chez les adultes et les adolescents.
Cependant, les nouveau-nés âgés de moins d’un mois présentaient un risque accru d’hospitalisation liée au COVID-19 et avaient également besoin d’une assistance respiratoire plus souvent que les nourrissons plus âgés.
Le manque de vaccins contre le SRAS-CoV-2 pour les nourrissons et les nouveau-nés nécessite l’acceptation et l’administration des vaccins chez les femmes enceintes pour prévenir l’infection chez les nourrissons.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies.