Une étude récente menée sur les habitants d’Amsterdam, aux Pays-Bas, décrit que les personnes atteintes de la maladie à coronavirus bénigne 2019 (COVID-19) ont une meilleure qualité de vie liée à la santé après un an d’apparition de la maladie que celles atteintes de COVID-19 modéré ou sévère. L’étude a été publiée dans la revue Médecine BMC.
Sommaire
Arrière plan
La pandémie de COVID-19 causée par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) a gravement affecté la santé physique et mentale des personnes touchées dans le monde. Il a été constaté qu’une proportion importante de personnes touchées par le COVID-19 avaient des conséquences à long terme sur la santé, même un an après le diagnostic initial.
Les études portant sur la qualité de vie liée à la santé chez les patients atteints de COVID-19 ont principalement observé un mauvais fonctionnement physique, mental et social chez les participants après le début de la maladie. En revanche, quelques études ont documenté une récupération physique et fonctionnelle satisfaisante chez les participants. Cependant, ces études ont été menées sur des patients hospitalisés atteints de COVID-19 sévère.
Dans la présente étude, les scientifiques ont exploré l’impact du COVID-19 léger, modéré et sévère sur le fonctionnement physique, mental et social (qualité de vie liée à la santé) des patients après 1 et 12 mois d’apparition de la maladie. Ils ont également évalué l’impact des mesures de contrôle liées à la pandémie sur la qualité de vie liée à la santé.
Étudier le design
L’étude a été menée sur des adultes à Amsterdam, aux Pays-Bas, qui avaient un COVID-19 confirmé en laboratoire avec une gamme de gravité (légère, modérée ou sévère). L’enquête sur la santé en 36 points du formulaire abrégé de l’étude sur les résultats médicaux a été réalisée pour évaluer la qualité de vie liée à la santé un mois et 12 mois après l’apparition de la maladie.
L’enquête comprenait 36 éléments axés spécifiquement sur huit domaines différents, notamment le fonctionnement physique, social et émotionnel, la santé mentale, la quantité d’énergie et de douleur et les perceptions générales de la santé.
Impact de la gravité de la COVID-19 sur la qualité de vie liée à la santé
Au total, 269 participants ont répondu au sondage sur la qualité de vie liée à la santé.
Compte tenu de la gravité de la maladie, les participants atteints de COVID-19 léger ont présenté une qualité de vie liée à la santé nettement meilleure que ceux atteints de COVID-19 modéré ou sévère. Cependant, le niveau d’état de santé était significativement plus élevé à 12 mois qu’au premier mois après l’apparition de la maladie.
Compte tenu du statut migratoire, les participants d’origine néerlandaise avaient une qualité de santé nettement meilleure dans les domaines du fonctionnement physique et social et des niveaux d’énergie et de douleur que ceux issus de l’immigration de pays à revenu élevé ou à revenu faible/intermédiaire. Dans les domaines de la santé générale et mentale, les participants d’origine néerlandaise et ceux des pays à revenu faible/intermédiaire avaient une qualité de vie nettement supérieure à celle des participants des pays à revenu élevé.
Les participants avec trois comorbidités à haut risque ou plus avaient la pire qualité de vie liée à la santé que ceux avec moins de trois comorbidités. Plus précisément, l’immunosuppression et les maladies psychiatriques avaient respectivement l’impact le plus élevé sur le fonctionnement physique et la santé générale.
La qualité de vie liée à la santé évaluée chez les participants au mois un après l’apparition de la maladie a révélé un écart significatif par rapport aux normes de référence au niveau de la population. L’écart le plus élevé et le plus faible ont été observés pour le fonctionnement social et la douleur corporelle, respectivement.
En ce qui concerne la santé générale, les participants atteints de COVID-19 léger étaient dans les normes de référence. En revanche, les participants atteints de COVID-19 modéré ou sévère avaient une qualité de santé significativement inférieure.
La qualité de vie liée à la santé évaluée au mois 12 a révélé que les participants atteints d’une maladie bénigne avaient un fonctionnement physique, émotionnel et social, un niveau d’énergie et un état de santé général similaires aux normes de référence. Cependant, aucune amélioration de la qualité de la santé n’a été observée pour les participants atteints de COVID-19 modéré ou sévère.
Impact des restrictions liées à la pandémie sur la qualité de vie liée à la santé
Les participants qui ont répondu à l’enquête pendant la période de restrictions liées à la pandémie ont signalé moins de troubles de la santé mentale et moins de limitation du fonctionnement social et physique que ceux qui ont répondu à l’enquête pendant la période sans restriction.
Importance de l’étude
L’étude démontre que les personnes atteintes de COVID-19 léger sont capables de retrouver des niveaux normaux de fonctionnement physique, social et émotionnel un an après le diagnostic initial de la maladie. Cependant, les personnes atteintes initialement de COVID-19 modéré ou sévère connaissent une détérioration de la qualité de vie liée à la santé même un an après le début de la maladie.
Les personnes issues de l’immigration ou présentant un nombre plus élevé de comorbidités à haut risque sont plus susceptibles de subir une détérioration de leur qualité de vie liée à la santé.