La Lupus Research Alliance (LRA) est ravie d'annoncer les tout premiers lauréats du Translational Bridge Award (TBA), créé cette année pour accélérer la traduction de recherches révolutionnaires en traitements et diagnostics potentiels du lupus. Le prix vise à propulser des projets à fort potentiel issus de découvertes fondamentales financées par la LRA et présentant un fort potentiel de commercialisation ou une opportunité d'évaluation clinique. Cinq chercheurs exceptionnels ont reçu le Translational Bridge Award 2024 pour s’attaquer à des problèmes urgents, de la gestion de la douleur et de la fatigue au développement d’une alternative aux glucocorticoïdes largement utilisés.
Offrant jusqu'à 450 000 $ sur deux ans, le TBA est apparu comme une initiative clé de la feuille de route de recherche nouvellement développée par la LRA, une stratégie de recherche ambitieuse conçue pour intégrer les efforts de la LRA à toutes les étapes de la recherche sur le lupus, depuis la découverte précoce jusqu'à l'application clinique. En finançant des projets innovants, axés sur des étapes importantes et dotés d'un fort potentiel commercial ou clinique, la TBA stimule des avancées scientifiques qui peuvent être rapidement transférées du laboratoire à la clinique, au profit des personnes atteintes de cette maladie complexe.
Le nouveau Translational Bridge Award comble une lacune critique dans la recherche sur le lupus, permettant aux scientifiques de rapprocher leurs idées les plus prometteuses des personnes vivant avec le lupus. Chacun des projets sélectionnés a le potentiel de changer la façon dont le lupus est traité ou diagnostiqué, produisant ainsi un impact tangible sur la qualité de vie de millions de personnes. »
Teodora Staeva, Ph.D., vice-présidente et directrice scientifique de la LRA
Lisez ci-dessous pour découvrir ce que ces enquêteurs talentueux visent à accomplir :
Gestion innovante de la douleur et de la fatigue
Cynthia Aranow, MD, Instituts Feinstein pour la recherche médicale
Les douleurs articulaires et musculaires, ainsi que la fatigue, sont des symptômes extrêmement courants et débilitants du lupus érythémateux disséminé (LED), affectant considérablement la qualité de vie, même lorsque la maladie est relativement contrôlée. Le Dr Aranow évaluera l'utilisation d'un nouveau dispositif non toxique et non douloureux qui stimule le nerf vague – une autoroute qui transporte les informations vers et depuis le cerveau vers divers organes internes – ; pour réduire la douleur et la fatigue chez les personnes atteintes de LED. Cet appareil pourrait offrir une solution non médicamenteuse que les personnes atteintes de lupus pourraient éventuellement utiliser à la maison, révolutionnant potentiellement la façon dont ces symptômes débilitants sont gérés.
Transformer le diagnostic de la néphrite lupique
Marcus Clark, MD, Université de Chicago
La néphrite lupique (LN) est l'une des complications les plus graves du lupus, entraînant souvent des lésions et une insuffisance rénale. Les biopsies rénales constituent la référence en matière de diagnostic et d'orientation thérapeutique, mais ne sont pas suffisamment sensibles pour détecter des changements significatifs dans des structures distinctes du rein. Le Dr Clark développera un outil d’intelligence artificielle pour identifier et classer plus précisément les états et les quartiers des cellules immunitaires (groupes de cellules ayant diverses fonctions proches les unes des autres dans les tissus) et les structures distinctes dans les échantillons de biopsie rénale existants. Cela pourrait aider les médecins à mieux prédire quelles thérapies fonctionneront le mieux pour chaque patient, améliorant ainsi considérablement les résultats du traitement.
Alternatives pionnières aux glucocorticoïdes
Sarah Jones, Ph.D., Université Monash
Les glucocorticoïdes (stéroïdes), bien que largement utilisés pour contrôler l’inflammation du lupus, entraînent des effets secondaires graves qui peuvent aggraver la santé globale des patients. Le professeur agrégé Jones vise à développer un nouveau traitement qui stimulerait une protéine appelée GILZ (Glucocorticoid-Induced Leucine Zipper), qui offre les propriétés anti-inflammatoires des glucocorticoïdes sans leurs effets secondaires nocifs. Cette recherche pourrait ouvrir la voie à des traitements du lupus plus sûrs et plus efficaces, modifiant ainsi le paradigme de la prise en charge du lupus.
Faire progresser les nouvelles thérapies pour le lupus
Timothy Niewold, MD, Hôpital de chirurgie spéciale
Même si les traitements du lupus ont progressé, il reste un besoin urgent de thérapies plus sûres et plus efficaces. Le Dr Niewold et son collaborateur Vineet Gupta de l'UTMB ont développé un médicament unique en son genre appelé ONT01, qui cible une molécule appelée ITGAM. Il testera ONT01, qui a montré des résultats prometteurs sur des modèles murins, dans un essai de phase 1b visant à évaluer son innocuité chez les personnes atteintes de lupus. Cet essai pourrait ouvrir la porte à une nouvelle classe de traitements ciblant le lupus au niveau moléculaire.
Percer le mystère du brouillard cérébral dans le lupus
Zahi Touma, MD, Ph.D., Réseau universitaire de santé
De nombreuses personnes atteintes de lupus souffrent de troubles cognitifs, ou « brouillard cérébral » ; pourtant, il n’existe aucun biomarqueur fiable pour diagnostiquer ou surveiller cette maladie. Le Dr Touma a précédemment identifié deux biomarqueurs sanguins potentiels liés aux troubles cognitifs chez les personnes atteintes de lupus. Ce projet validera ces biomarqueurs chez un nouveau groupe de personnes atteintes de lupus, conduisant potentiellement à un nouveau test de diagnostic du lupus neuropsychiatrique et permettant une détection plus précoce et plus précise.