De nouvelles recherches montrent que la consommation de fruits entiers et de légumes aux couleurs vives, en particulier les variétés rouges et oranges, réduit considérablement le risque de fragilité chez les adultes, aidant les gens à maintenir leur force et leur vitalité à mesure qu'ils vieillissent.
Étude : Relation entre consommation de fruits et légumes et fragilité : données de la NHANES 2007-2018. Crédit photo : drdigitaldesign / Shutterstock
Une étude publiée dans la revue Hélios révèle que la consommation de fruits et de légumes est associée à un risque réduit de fragilité.
Sommaire
Arrière-plan
La fragilité est un état clinique caractérisé par une vulnérabilité accrue au stress. Elle se caractérise par une diminution de la force physique, de la fatigue, une mobilité réduite et une baisse de la qualité de vie globale. De nombreux aspects sont associés à la fragilité, notamment la force musculaire, la fonction cognitive et le fonctionnement du système immunitaire.
L’intensité de la fragilité est mesurée à l’aide d’un score de fragilité, qui est calculé à l’aide d’indicateurs multidimensionnels, notamment la stabilité de la marche, la force de préhension, la fonction cognitive et le niveau d’activité physique.
L’alimentation joue un rôle important dans le maintien de la santé physique et mentale. Il a été démontré que les aliments sains, notamment les fruits et les légumes, réduisent le risque de maladies infectieuses et non transmissibles, telles que le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires et les maladies neurologiques et psychologiques.
Les fruits et légumes sont de riches sources de vitamines, de minéraux, d’antioxydants et d’autres nutriments essentiels nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Les recherches montrent qu’un apport adéquat peut ralentir la progression de la fragilité et améliorer divers aspects de la santé, comme la qualité de vie.
Dans cette étude, les scientifiques ont étudié si la consommation de fruits et de légumes pouvait réduire le risque de fragilité chez les adultes aux États-Unis.
Conception de l'étude
L'étude a utilisé les données épidémiologiques de 13 935 participants adultes à l'Enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) entre 2007 et 2018. La NHANES est une étude transversale représentative à l'échelle nationale menée régulièrement depuis 1960 pour évaluer l'état de santé et nutritionnel des enfants et des adultes aux États-Unis.
La consommation moyenne de fruits et légumes des participants sur deux jours a été déterminée à l'aide de deux questionnaires distincts de rappel alimentaire de 24 heures. Un modèle d'indice de fragilité a été utilisé pour évaluer les niveaux de fragilité des participants. Le modèle comprenait 49 éléments répartis en sept catégories principales : cognition, dépendance, dépression, comorbidités, hôpital et soins infirmiers, anthropométrie et résultats de laboratoire.
Des analyses statistiques appropriées ont été menées pour déterminer l'association entre la consommation de fruits et légumes et le risque de fragilité dans différents sous-groupes démographiques, notamment le sexe, le niveau de revenu, l'IMC et la race/l'origine ethnique. L'analyse a utilisé des splines cubiques restreintes (RCS) pour identifier les relations non linéaires entre la consommation et le risque de fragilité.
Observations importantes
La population étudiée comprenait 13 935 participants. Parmi eux, 2 224 étaient classés comme fragiles et 11 711 comme non fragiles. Ces deux groupes présentaient des différences significatives au niveau des caractéristiques sociodémographiques, notamment le sexe, la race, l'état matrimonial, le niveau d'éducation et l'indice de masse corporelle (IMC).
L’analyse, contrôlant les facteurs de confusion potentiels (âge, sexe, niveau d’éducation, niveau d’activité physique, situation financière, consommation de tabac et d’alcool et IMC), a révélé que les fruits et légumes sous toutes leurs formes peuvent réduire considérablement le risque de fragilité.
L’étude a révélé que l’effet protecteur de la consommation de fruits et légumes variait selon les groupes démographiques. Par exemple, les femmes et les participants en sous-poids présentaient une association plus forte entre une consommation élevée de fruits et légumes et une réduction de la fragilité par rapport aux autres sous-groupes.
En ce qui concerne les fruits entiers ou granulaires, à l’exclusion des oranges, des melons et des baies, les groupes à consommation moyenne ou élevée présentaient un risque de fragilité significativement plus faible que le groupe à faible consommation.
L'analyse des sous-groupes, prenant en compte toutes les catégories de consommation de fruits et légumes (consommation totale de fruits, consommation de fruits entiers, consommation de jus, consommation d'autres fruits, consommation de légumes rouges-oranges et consommation totale de légumes), a révélé des associations significatives entre la consommation de fruits et légumes et le risque de fragilité selon le sexe, les revenus, la consommation d'alcool, le niveau d'éducation et les groupes raciaux.
Une analyse plus poussée utilisant la méthode RCS a démontré que la relation entre la consommation et la fragilité n'était pas linéaire, avec une réduction du risque de fragilité observée jusqu'à un certain seuil de consommation, au-delà duquel le risque commençait à augmenter. Cette tendance était particulièrement évidente pour la consommation globale de fruits, à l'exception des légumes rouges et oranges, qui continuaient à réduire le risque de fragilité à mesure que la consommation augmentait.
Importance de l'étude
L’étude révèle qu’une consommation adéquate de fruits et de légumes peut réduire considérablement le risque de fragilité. L’étude souligne notamment que la consommation de légumes féculents peut augmenter le risque de fragilité.
De plus, l’IMC modifie la relation entre la consommation de fruits et légumes et la fragilité, les personnes en sous-poids présentant un bénéfice plus prononcé d’une consommation plus élevée que les personnes ayant un IMC normal ou plus élevé. L’étude actuelle révèle cependant qu’une augmentation de la consommation de légumes et de fruits réduit considérablement l’incidence de la fragilité chez tous les participants, quel que soit leur IMC. Cette association est plus prononcée chez les participants en sous-poids.
Parmi les différentes catégories de fruits consommés, l’étude révèle que la consommation de fruits entiers a un meilleur effet de réduction du risque de fragilité que la consommation de jus de fruits. De même, une réduction significative du risque a été observée avec une consommation accrue de légumes rouges et oranges, notamment de carottes, de poivrons rouges et de poivrons doux.
Dans l’ensemble, l’étude fournit une base scientifique pour l’élaboration de stratégies nutritionnelles efficaces pour la prévention et la gestion de la fragilité. Ces stratégies doivent tenir compte des caractéristiques démographiques individuelles, telles que le sexe et l’IMC, afin de maximiser les effets protecteurs de la consommation de fruits et de légumes. Elles doivent également privilégier la consommation de fruits entiers plutôt que de jus de fruits et de légumes rouges et oranges plutôt que de légumes féculents.
Comme l’ont mentionné les scientifiques, les résultats de l’étude actuelle soulignent la nécessité de mener des recherches approfondies sur les liens entre l’alimentation et la fragilité. D’autres études cliniques sont nécessaires pour valider ces résultats et comprendre les mécanismes par lesquels les fruits et légumes peuvent réduire le risque de fragilité.