Une étude récente publiée dans le Lancet Santé planétaire Journal a approfondi le paysage institutionnel existant pour la prévention des pandémies.
Cela a été fait dans le contexte des négociations sur un traité sur la pandémie et de la prévention des retombées zoonotiques du commerce des espèces sauvages pour la consommation humaine.
Étude: Gouvernance mondiale pour la prévention des pandémies et le commerce des espèces sauvages. Crédit d’image : wk1003mike/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Pendant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), la gouvernance s’est concentrée sur les actions préventives contre les pandémies, principalement axées sur le confinement, la surveillance des épidémies et la réponse.
Cependant, une attention insuffisante a été accordée à l’opérationnalisation de ces idées par le biais de structures de gouvernance pour le commerce des espèces sauvages. Un changement immédiat vers la prévention des débordements zoonotiques est essentiel pour prévenir de futures épidémies.
À propos de l’étude
Le commerce national et international d’espèces sauvages destinées à la consommation humaine est un moteur de zoonoses, avec le potentiel de provoquer des pandémies.
De récents appels à changer le commerce des espèces sauvages ont été lancés pendant la pandémie de COVID-19, mais moins d’attention a été accordée aux structures de gouvernance, telles que la gouvernance de la santé, la gouvernance alimentaire, la gouvernance commerciale et la gouvernance de la biodiversité.
À la lumière des négociations potentielles d’un soi-disant traité sur la pandémie, la présente étude propose des principes de conception institutionnelle, qui pourraient faciliter la coordination entre les domaines politiques pour prévenir les retombées zoonotiques du commerce d’espèces sauvages pour la consommation humaine.
Le commerce d’espèces sauvages pour la consommation humaine a été choisi car il s’agit d’une cause possible de la pandémie de COVID-19. D’autres facteurs zoonotiques de pandémies, tels que le changement d’affectation des terres et la production d’animaux domestiques, ont été exclus de cette étude.
Le paysage institutionnel actuel
La gouvernance dans les domaines de la santé, de l’alimentation, du commerce et de la biodiversité est apparue au début des années 1900 et s’est cimentée avec la création des Nations Unies après la seconde guerre mondiale.
Les principaux domaines institutionnels sont l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cas du commerce international, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la sécurité alimentaire, l’OMS et l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) pour la santé publique.
Enfin, pour la biodiversité, les institutions sont la Convention sur la diversité biologique, la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
La voie à suivre pour la prévention de la pandémie
Malgré les réglementations sanitaires internationales et le partenariat quadripartite sur une seule santé, un nouveau traité sur la pandémie est à l’étude, ce que le gouvernement chilien a proposé pour la première fois en avril 2020.
Les principes de conception institutionnelle pour la prévention des retombées zoonotiques pourraient être codifiés en quatre objectifs, à savoir la compréhension des risques, l’évaluation des risques, la réduction des risques et l’habilitation du financement.
Compréhension des risques : Améliorer la connaissance des zoonoses est fondamental pour prévenir les pandémies. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour réduire l’incertitude quant au risque relatif de propagation zoonotique.
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques a proposé la création d’une plateforme scientifique pertinente pour les politiques.
Cette plateforme devrait améliorer la connaissance des risques de zoonoses, développer un cadre de suivi et d’évaluation des risques, mener une évaluation d’impact des interventions et parvenir à un consensus sur la perception et l’acceptation du risque.
Évaluation des risques : Des données de base sur chaque pays sont nécessaires pour évaluer le risque. À cette fin, tout arrangement institutionnel international devrait encourager l’auto-déclaration sur l’ensemble des réseaux et des chaînes d’approvisionnement du commerce des espèces sauvages, ainsi que sur les cadres réglementaires et les financements disponibles correspondants.
L’indice de sécurité sanitaire mondiale pourrait être utilisé pour évaluer les risques liés au commerce d’espèces sauvages pour la consommation humaine en incluant des mesures plus spécifiques de la plate-forme scientifique pertinente pour les politiques.
Réduction des risques : Pour le commerce légal des espèces sauvages, qui est intrinsèquement non réglementé, des cadres de gouvernance améliorés sont nécessaires, y compris des incitations et des sanctions.
Certaines prescriptions pourraient impliquer la réduction de la demande et de l’offre de taxons à haut risque zoonotique, une meilleure gestion des chaînes d’approvisionnement et des interdictions fondées sur des preuves du commerce de certains types de viande sauvage pour la consommation humaine.
Les preuves doivent être obtenues à partir de la plate-forme scientifique pertinente pour les politiques afin de garantir l’efficacité.
Activation du financement : Le financement pour lutter contre les pandémies est inadéquat, insuffisant et fragile. Un financement stable supplémentaire sera nécessaire pour poursuivre chacun des trois objectifs mentionnés précédemment.
Début 2021, deux initiatives clés ont été créées : le Groupe d’experts du G20 sur le financement de l’indivis mondial pour la préparation et la réponse aux pandémies et le Groupe de travail de l’OMS sur le financement durable.
Un mécanisme mondial de financement en cas de pandémie pourrait également être créé. Cela bénéficierait des contributions des pays donateurs et tirerait les enseignements du Fonds pour l’environnement mondial.
conclusion
Les pandémies mettent en évidence de multiples défaillances institutionnelles, qui nécessitent une réponse de gouvernance forte. La communauté internationale doit agir rapidement alors que les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sont encore tangibles.
Pendant les crises, les ressources sont principalement déployées pour les atténuer, ce n’est donc peut-être pas le moment idéal pour le renforcement des institutions.
Cependant, les épisodes d’entre-crise ne doivent pas être sous-utilisés pour renforcer les cadres existants et en développer de nouveaux.
Dans cet esprit, la présente étude préconise d’utiliser l’impulsion donnée par la pandémie actuelle pour renforcer le système international de prévention des pandémies. Cela pourrait être un processus itératif et coopératif, et il n’est pas nécessaire de développer tous les détails dans un avenir immédiat.