Dans une étude publiée dans Frontières en pédiatrieles chercheurs ont examiné les moyens de développer les pratiques d’allaitement à l’ère de la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Sommaire
Arrière-plan
L’allaitement maternel et la lactation ont été affectés par la pandémie de COVID-19 dans le monde, et les premières pratiques cliniques pendant la pandémie étaient principalement anti-allaitement et non fondées sur des preuves. La transmission verticale du coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) entre la mère et l’enfant était particulièrement préoccupante. Cependant, à mesure que la pandémie évoluait et progressait, les preuves ont reconfirmé la valeur de l’allaitement maternel et du lait maternel.
Il n’y avait aucune preuve de transmission verticale du virus par le lait maternel lors de l’épidémie de SRAS de 2003. De même, aucune particule active de SARS-CoV-2 n’a été détectée dans le lait maternel, mais un nombre limité d’infections congénitales au COVID-19 a été enregistré. De plus, des anticorps contre le SRAS-CoV-2 ont été détectés dans le lait maternel et chez les femmes allaitantes après la vaccination, modifiant notre perception du risque de l’allaitement pour les nouveau-nés.
Dans la mini-revue actuelle, les chercheurs ont discuté des moyens de protéger et de développer des pratiques et des protocoles pour soutenir l’allaitement pendant la COVID-19. Plusieurs études ont rapporté que les services de soutien à l’allaitement ont été compromis en raison des changements apportés aux politiques hospitalières et de santé publique pendant la pandémie de COVID-19. À la lumière de cela, une feuille de route complète de soutien à l’action pour l’allaitement doit être établie avec une pratique clinique mise à jour compte tenu des obstacles causés par le COVID-19.
Accompagnement personnalisé pendant la période prénatale
On craint de plus en plus qu’avec la poursuite de la pandémie, les normes de qualité des soins ne restent perturbées au fil du temps au détriment des pratiques favorisant l’allaitement. Ainsi, les prestataires de soins de santé doivent s’adapter aux changements dynamiques de la pandémie dans le contexte du sauvetage et du développement de pratiques et de protocoles soutenant l’allaitement. Les chercheurs ont estimé que la période de soins prénatals devrait être utilisée au maximum pour fournir des informations personnalisées sur les pratiques d’allaitement. Des études ont observé une amélioration de l’intention d’allaiter lorsque des programmes standardisés d’éducation à l’allaitement maternel prénatal ont été développés.
Une revue systématique a noté qu’une éducation informelle basée sur les besoins par un professionnel de la santé était efficace pour promouvoir l’initiation à l’allaitement. Le soutien par les pairs en face à face pourrait fournir des conseils pratiques et un soutien émotionnel. La pandémie de COVID-19 a perturbé les interactions entre pairs compte tenu des multiples épisodes de confinements nationaux ou locaux, bien que les services de télémédecine aient rapidement résolu ce problème.
L’élaboration d’un plan complet d’allaitement est essentiel car il constitue la jonction entre la préparation maternelle et la préparation en ce qui concerne le soutien post-partum. En tant que tels, les facteurs de risque de lactation maternelle tels que l’accouchement prématuré, l’obésité maternelle, le diabète gestationnel, la primiparité et la césarienne doivent être pris en compte et inclus dans le plan par les prestataires de soins de santé. La gestion de ces facteurs avec des pratiques qui améliorent l’initiation de la lactation pourrait augmenter le taux d’utilisation du lait à la sortie.
Soins et soutien pendant la période postnatale et post-congé
Outre les améliorations apportées à l’éducation prénatale, le professionnel de la santé et la mère doivent reconnaître qu’une gestion active est nécessaire pendant la période postnatale pour initier la lactation. Alors que les pratiques et les protocoles fondés sur des preuves pour l’initiation et le maintien de la lactation sont bien établis, il est essentiel de s’adapter à ces protocoles au milieu des restrictions institutionnelles de COVID-19.
Certaines des étapes recommandées pour initier la lactation sont affectées par le soutien post-partum réduit pour la lactation et les sorties accélérées de l’hôpital. Il convient de noter que le statut infectieux suspecté ou connu de la mère n’oblige pas nécessairement à séparer le nourrisson de sa mère. Cela ne devrait pas empêcher la pratique de protocoles fondés sur des preuves pour l’initiation de la lactation, étant donné la présence d’anticorps anti-SARS-CoV-2 dans le lait produit par des femmes infectées.
Des interventions supplémentaires pour les mères présentant des facteurs de risque connus d’initiation à la lactation doivent également être envisagées du point de vue de la COVID-19 et traitées en conséquence. Par exemple, l’utilisation du tire-lait pour soutenir l’initiation à la lactation est bien connue, ce qui devrait être pris en compte dans le cadre de la COVID-19. Des protocoles destinés à faciliter l’installation et le nettoyage de la pompe doivent être établis, ainsi que des procédures de stockage et d’utilisation du lait collecté.
En plus des pratiques de soins hospitaliers, des soins post-congé sont également nécessaires, compte tenu des délais de sortie raccourcis et de la formation et du personnel réduits pour le soutien à la lactation. Par conséquent, les nouvelles familles devraient recevoir des informations complètes sur les ressources disponibles dans la communauté. Les services de télésanté peuvent être adoptés pour combler l’écart de suivi, agissant comme un service de soutien 24 heures sur 24. Néanmoins, les défis spécifiques post-congé peuvent être résolus personnellement si cela est justifié.
conclusion
Les auteurs ont suggéré que les futurs parents pourraient être éduqués sur l’importance de l’allaitement et de l’initiation à la lactation pendant la période prénatale, lorsqu’ils pourraient mieux absorber et traiter les informations.
Les professionnels de la santé doivent également veiller à ce que des plans ou des protocoles de secours soient élaborés à l’avance, y compris pour les mères ayant des difficultés d’allaitement. Ils ont suggéré que le soutien post-congé soit remodelé, en adoptant de nouvelles modalités d’interaction sans compromettre les exigences en matière de santé mentale et d’allaitement. Dans l’ensemble, les mesures discutées par les auteures représentent un cadre de pratique plus contemporain et adapté mettant l’accent sur la nécessité de soutenir l’allaitement et l’utilisation du lait maternel.