Dans une récente étude publiée dans la revue Eurosurveillanceles chercheurs ont estimé l’efficacité des vaccins bivalents à acide ribonucléique messager (ARNm) ciblant le sous-variant Omicron BA.1 du coronavirus 2 (SRAS-CoV-2) du syndrome respiratoire aigu sévère et la souche originale Wuhan-Hu1 contre les infections à Omicron dans la population vaccinée du Pays-Bas entre le 26 septembre et le 19 décembre 2022.
Les participants adultes de cette étude ont auto-déclaré une infection par le SRAS-CoV-2, très probablement causée par la sous-variante Omicron BA.1 qui était prédominante aux Pays-Bas pendant la période d’étude. Ces adultes avaient reçu une primo-vaccination contre le COVID-19 et une ou deux doses de rappel monovalentes avant le début de l’étude.
Étude : Efficacité de la vaccination de rappel par ARNm bivalent contre l’infection par le SRAS-CoV-2 Omicron, Pays-Bas, septembre à décembre 2022. Crédit d’image : M HAZWAN H / Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
Les données sont rares sur les estimations de l’efficacité de la vaccination bivalente contre les (ré)infections par le SRAS-CoV-2, en particulier par rapport aux vaccins monovalents actuellement utilisés. Une étude américaine a récemment documenté que le vaccin bivalent ciblé Omicron conférait une protection plus élevée chez les individus de différents groupes d’âge que la vaccination monovalente (46 % contre 38 %). Cependant, cette étude a testé les vaccins bivalents nouvellement développés ciblant la glycoprotéine de pointe (S) des sous-variants Omicron BA.4/BA.5. De plus, les chercheurs n’ont pas stratifié ces estimations en fonction des antécédents de COVID-19 de l’individu.
De même, une préimpression des pays nordiques a documenté une efficacité > 75 % du vaccin bivalent ciblé Omicron BA.1 contre l’hospitalisation chez les personnes âgées de 50 ans ou plus. Selon les données de surveillance néerlandaises, le vaccin bivalent a réduit le risque relatif de réinfection de 58 % chez les plus de 60 ans.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont recruté deux cohortes comprenant des participants vaccinés âgés de 18 à 59 ans et de 60 à 85 ans à partir d’une étude de cohorte prospective en cours appelée VASCO. Ils ont utilisé des modèles de risque proportionnel de Cox pour estimer l’efficacité de la vaccination bivalente par rapport aux vaccinations de rappel primaires et monovalentes (une et deux doses). Le modèle d’étude a été ajusté en fonction de l’âge, du sexe, de l’éducation et de la présence d’une condition médicale à risque. L’équipe a présenté ces estimations globales stratifiées par l’histoire COVID-19 de chaque participant.
Résultats
L’étude a analysé 32 542 et 12 988 participants âgés de 18 à 85 ans et de 18 à 59 ans, respectivement. Parmi eux, 5 504 dans la première et 11 900 dans la deuxième cohorte ont reçu un vaccin bivalent après le 19 septembre 2022. Les bénéficiaires des rappels bivalents étaient plus âgés et plus vulnérables en raison d’une condition médicale. Par ailleurs, 58,2 % d’entre eux avaient reçu deux rappels monovalents. Ainsi, leur âge moyen était de 51 ans contre 48 ans chez les 18 à 59 ans. De plus, 26,5% et 39,2% des personnes des deux groupes d’âge avaient une condition médicale à risque.
Pendant la majeure partie de la période d’étude, l’incidence de la (ré)infection par le SRAS-CoV-2 était plus faible chez les participants qui ont reçu un vaccin de rappel bivalent ciblé Omicron BA.1 que chez ceux qui n’en ont pas reçu. Il avait une efficacité vaccinale relative (EV) de 31 % et 14 % chez les 18 à 59 ans et les 60 à 85 ans, respectivement, en tenant compte des antécédents d’infection de chaque participant.
Conformément aux résultats antérieurs, les données de l’étude ont montré qu’une infection antérieure par Omicron conférait plus de protection que la vaccination bivalente, bien que le temps écoulé depuis l’infection par rapport à la vaccination soit plus long. Plusieurs études antérieures ont établi que l’immunité hybride confère une protection plus élevée contre les percées d’infection qu’une vaccination ou une infection seule.
Les chercheurs ont fourni gratuitement à tous les participants de la cohorte VASCO des tests antigéniques du SRAS-CoV-2. Bien que les bénéficiaires d’une dose de rappel bivalent aient eu une intention légèrement plus significative de tester, cela n’a probablement pas affecté les estimations de l’étude. Cependant, la fréquence des tests et les différences d’exposition au SRAS-CoV-2 dues au comportement n’ont pas confondu les résultats de l’étude ou n’ont eu qu’un effet limité.
conclusion
La présente étude a montré que la vaccination de rappel bivalente réduisait légèrement les hospitalisations liées au COVID-19, en particulier chez les personnes âgées ou celles à risque plus élevé en raison de comorbidités préexistantes. Cependant, ces effets bénéfiques chez les receveurs d’une primo-vaccination et d’une/deux vaccinations de rappel monovalentes et chez ceux ayant déjà été infectés par Omicron étaient limités.