Dans une étude récente publiée dans Le British Medical Journal (BMJ)les chercheurs ont évalué l’efficacité de la quatrième dose de vaccin contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Les résidents des établissements de soins de longue durée (SLD) courent un risque accru d’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) et d’issues graves. Les foyers de soins de longue durée en Ontario, au Canada, sont financés par l’État et fournissent un soutien médical et de logement ainsi que des soins personnels et infirmiers aux personnes handicapées ou atteintes de troubles neurocognitifs. Les résidents des SLD en Ontario ont été touchés de manière disproportionnée par la COVID-19, représentant environ les deux tiers des décès au cours des deux premières vagues pandémiques.
La vaccination des résidents des SLD a entraîné une diminution marquée des infections et des décès par rapport aux témoins non vaccinés. Une troisième dose de vaccin (premier rappel) a été offerte aux résidents des SLD à partir d’août 2021, et l’administration du quatrième vaccin (deuxième rappel) a commencé le 30 décembre 2021. Le Spikevax de Moderna (ARNm-1273) a été préféré pour le deuxième rappel.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont estimé l’efficacité marginale de la quatrième dose de vaccin par rapport à une troisième dose. Les auteurs ont mis en œuvre une conception de test négatif et déterminé l’efficacité marginale (quatrième contre troisième) et l’efficacité du vaccin (de la quatrième dose) chez les résidents de 626 foyers de SLD agréés en Ontario. Les sujets ont été exclus s’ils ont reçu le deuxième rappel avant le 30 décembre 2021 ou s’ils ont été testés positifs au SRAS-CoV-2 au cours des 30 derniers jours.
Seules les personnes vaccinées avec des vaccins à ARNm (BNT162b2 [Pfizer] ou ARNm-1273) pour les quatre doses ont été inclus dans l’étude. L’estimation de l’efficacité du vaccin a été limitée au SARS-CoV-2 Omicron. Des tests de défaillance de la cible du gène Spike (S) (SGTF) ou le séquençage du génome entier ont été utilisés pour identifier la variante. Les cas infectés par Delta ont été exclus. Les ensembles de données provinciaux sur les tests de dépistage de la COVID-19, la vaccination et les renseignements administratifs sur la santé ont été liés à l’aide d’identificateurs codés uniques.
Trois résultats ont été mesurés : infection (positivité au SRAS-CoV-2), infection symptomatique et résultats graves. Les résidents étaient considérés 1) cas s’ils étaient positifs au moins une fois par semaine ou 2) témoins s’ils étaient négatifs à tous les tests cette semaine-là. Les fréquences et les moyennes ont été calculées pour les variables catégorielles et continues, respectivement.
Les témoins négatifs du test ont été comparés aux cas positifs du test en utilisant des différences standardisées. Les personnes vaccinées avec une troisième dose ≥ 84 jours avant le test index (premier test positif au SRAS-CoV-2) ont été comparées à celles qui ont reçu la troisième, la deuxième, la première ou aucune dose de vaccin < 84 jours et la quatrième dose < ou ≥ 7 jours avant de tester.
Résultats
Plus de 87 % des résidents de SLD en Ontario ont été testés pour le SRAS-CoV-2 du 30 décembre 2021 au 27 avril 2022. Il y a eu 13 654 cas positifs à l’Omicron et 20 862 témoins négatifs au test. La plupart des résidents (80,1 %) ont été testés plusieurs fois au cours de la période d’étude. Plus de la moitié des cas (58,1 %) et des témoins (53,3 %) n’ont reçu que trois doses de vaccin, et une plus grande proportion de témoins (38,2 %) a reçu le deuxième rappel que les cas (28 %).
L’efficacité marginale de la quatrième dose ≥ 7 jours après la vaccination était de 19 % contre l’infection, 31 % contre l’infection symptomatique et 40 % contre les issues graves par rapport aux personnes vaccinées avec une troisième dose ≥ 84 jours avant le test index. Les estimations correspondantes par rapport aux résidents vaccinés avec une troisième dose < 84 jours avant le test index étaient de 16 % contre l'infection, 20 % contre l'infection symptomatique et 29 % contre les issues graves.
Sept jours après la quatrième dose, l’efficacité du vaccin était de 49 % contre l’infection, de 69 % contre l’infection symptomatique et de 86 % contre les issues graves. L’efficacité du vaccin d’une troisième dose administrée ≥ 84 jours avant le test était de 37 % contre l’infection, 55 % contre l’infection symptomatique et 77 % contre les issues graves. L’efficacité du vaccin était similaire entre les résidents recevant trois doses d’ARNm-1273 et ceux recevant deux doses de BNT162b2 et un vaccin d’ARNm-1273.
La plupart des résidents des SLD (95 %) ont reçu le vaccin ARNm-1273 comme deuxième rappel, et une efficacité vaccinale similaire contre l’infection et les conséquences graves a été notée pour toutes les combinaisons de vaccination. Néanmoins, l’efficacité du vaccin contre l’infection symptomatique était plus élevée chez les receveurs de quatre doses d’ARNm-1273 ou de trois doses de BNT162b2 et d’une dose d’ARNm-1273 que chez ceux qui avaient reçu deux vaccins BNT162b2 et deux vaccins d’ARNm-1273.
conclusion
Une quatrième vaccination a offert une augmentation marginale de l’efficacité par rapport à la troisième dose (reçue ≥ 84 jours avant) contre l’infection, l’infection symptomatique et les issues graves. Mais l’efficacité marginale était plus faible si la troisième dose avait été administrée moins de 84 jours auparavant. Cela suggérait largement l’intervalle de trois mois entre les troisième et quatrième doses.
L’efficacité du vaccin contre l’infection, l’infection symptomatique et les issues graves était plus élevée chez les receveurs du deuxième rappel que chez les résidents triplement vaccinés. En conclusion, un quatrième vaccin à ARNm COVID-19 a augmenté la protection contre les résultats mesurés chez les résidents des SLD pendant la phase à dominante Omicron, bien que la durée de la protection doive être étudiée.