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Le problème de santé
Le tabac cause soixante mille décès par an en France, soit plus d’une mort sur neuf. Au-delà de cette issue fatale et prématurée, ses méfaits sont innombrables : cancer du poumon, cancer du sein, bronchopneumopathie chronique obstructive, maladie cardiovasculaire, accident vasculaire cérébral mais aussi altération de la peau, du moral et de la libido. Autant de raisons d’arrêter de fumer.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales pour arrêter de fumer. Ses auteurs ont identifié cent quatre-vingt-quatorze essais randomisés effectués auprès de soixante-douze mille deux cent soixante-treize fumeurs avec des interventions intégrant des techniques comportementales et motivationnelles, un praticien, une prestation, un protocole spécifique et un étayage théorique. Les résultats démontrent que les interventions comportementales augmentent les taux d’arrêt du tabac après six mois, de façon variable selon leur contenu. Pour être efficace, elles doivent fournir des conseils pratiques sur l’arrêt du tabac, une personnalisation des actions thérapeutiques, des stratégies motivationnelles et un contenu centré sur la manière d’arrêter de fumer. Les bénéfices ne changent pas en fonction de l’âge ou du sexe, et l’effet est légèrement meilleur en l’absence de traitement pharmacologique.
Descriptif de la méthode
Une thérapie cognitivo-comportementale est une psychothérapie individuelle en face à face, axée sur l’arrêt du tabac. Le patient se concentre sur l’apprentissage de pensées rationnelles, de compétences et de comportements pertinents en lien avec ses motivations et ses objectifs propres. Cela permet d’élaborer des solutions concrètes et éprouvées pour faire face au manque, de détourner l’attention du cerveau et de casser des habitudes solidement ancrées. La thérapie dure de trois à six mois, incluant dix à vingt-cinq séances de quarante-cinq minutes.
Les mécanismes d’action
La thérapie suit trois processus. D’abord, un comportement qui se maintient est un comportement renforcé. S’il n’est plus renforcé, il devient moins fréquent ou s’arrête. Mais quand une personne fume si elle se sent stressée, son tabagisme augmente lors d’une situation stressante. Le patient apprend donc à éviter ces situations et à les gérer autrement que par le fait d’allumer automatiquement une cigarette. Un comportement tant répété ne se désapprenant pas facilement, il convient ensuite d’aider le fumeur à adopter un nouveau comportement qui changera ses habitudes. Enfin, un tel changement ne peut s’établir qu’avec une forte motivation. Elle est indispensable chez le fumeur, mais aussi dans son entourage. Au final, en permettant de penser l’arrêt du tabagisme à long terme dans la perspective d’une meilleure qualité de vie et d’une meilleure santé, l’accent est mis sur la connaissance pour développer ses capacités à atteindre son objectif.
Bénéfices
Une thérapie cognitivo-comportementale individuelle accroît les chances d’arrêter de fumer d’environ 50 %. Elle augmente votre confiance à y parvenir et vous aide à comprendre toutes les ambivalences, fréquentes chez de nombreux fumeurs, à propos de cet arrêt. Par exemple : « J’ai envie d’arrêter de fumer mais, en même temps, c’est un plaisir dans ma vie. » En identifiant ce qui déclenche votre envie de fumer, vous pouvez trouver les moyens de les éviter ou de réagir différemment. Vous apprenez comment faire face au stress et à cette envie en étant observateur actif de vos pensées négatives telles que « Je ne pourrai jamais arrêter » ou « À quoi bon arrêter maintenant ». Avec le thérapeute, vous développez des réponses qui vont devenir quasi-automatiques. Ainsi, vous remplacez vos schémas de pensée toxiques par des schémas sains.
Quels sont les risques ?
Cette thérapie ne présente aucun risque. Vous êtes seulement contraint de participer aux séances qui suivent une progression logique.
Conseils pratiques
Vous impliquer pleinement est indispensable car un engagement personnel est exigé lors des séances et en dehors. La thérapie peut également être associée à d’autres stratégies comme les médicaments, l’activité physique et l’incitation des proches si vous êtes un fumeur invétéré.
À qui s’adresser ?
Médecin tabacologue, psychologue clinicien et infirmier peuvent dispenser cette INM après avoir reçu une formation spécifique. Pour vous renseigner et trouver un professionnel, contactez l’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive ou Tabac Info Service.