Une étude révèle qu'un nombre de pas quotidien plus élevé est lié à une diminution des symptômes dépressifs, avec plus de 7 000 pas par jour réduisant le risque de dépression chez les adultes
Dans une étude récente publiée dans Réseau JAMA ouvertune équipe de chercheurs espagnols et sud-américains a étudié le lien entre le nombre de pas quotidiens, mesuré objectivement à l'aide d'appareils portables, et la dépression chez les adultes.
En analysant les données de 33 études observationnelles, les chercheurs ont examiné si l'augmentation de l'activité physique par la marche était associée à une réduction des symptômes dépressifs. Ils ont donné un aperçu de son rôle potentiel dans les stratégies de santé mentale.
Sommaire
Arrière-plan
La dépression constitue un problème de santé mentale majeur pour de nombreuses personnes dans le monde. Elle affecte la qualité de vie et pose d’importants défis en matière de prévention et de traitement. Bien que l’on pense que divers facteurs biologiques et liés au mode de vie contribuent à la dépression, une attention croissante a été accordée aux comportements modifiables tels que l’activité physique.
Des études antérieures ont systématiquement souligné les effets protecteurs de l’activité physique contre la dépression. Les activités d’intensité légère, notamment la marche, offrent un moyen accessible de promouvoir le bien-être mental. Cependant, quantifier l’activité physique et la lier aux résultats en matière de santé mentale s’est avéré difficile en raison du recours à des données autodéclarées.
Les appareils portables offrent désormais une solution pratique pour suivre les pas quotidiens, qui constituent un indicateur simple de l'activité. Bien que les données démontrent déjà les avantages d’un nombre de pas plus élevé pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de mortalité, les recherches axées sur les résultats en matière de santé mentale, en particulier la dépression, restent limitées.
À propos de l'étude
La présente étude a utilisé une approche de revue systématique et de méta-analyse pour étudier la relation entre le nombre de pas quotidiens, mesuré objectivement à l'aide d'appareils portables, et la dépression chez les adultes. Les chercheurs ont suivi les directives de déclaration établies et ont mené une recherche complète dans plusieurs bases de données, notamment PubMed et Scopus, pour identifier les études observationnelles jusqu'en mai 2024.
Les critères d'éligibilité comprenaient des études mesurant les pas quotidiens à l'aide d'accéléromètres, de podomètres ou de smartphones et évaluant la dépression soit de manière diagnostique, soit au moyen d'échelles de symptômes. Au total, 33 études, comprenant 27 études transversales et six études longitudinales, composées à la fois d'études de panel et de cohortes, ont été incluses, couvrant plus de 96 000 participants dans le monde.
Après l'extraction des données, le nombre de pas quotidiens a été classé en niveaux d'activité et les résultats de la dépression ont été analysés en tant que variables continues et catégorielles. Les chercheurs ont également harmonisé les données d'exposition en suivant un système de classification reconnu pour le nombre de pas.
Les analyses statistiques incluaient des tailles d'effet regroupées, telles que les coefficients de corrélation et les risques relatifs. De plus, l'étude a également mené des analyses de sous-groupes pour explorer les variations selon l'âge, le sexe et le type d'appareil, tandis que des analyses de sensibilité et des évaluations des biais de publication ont été réalisées pour garantir la robustesse des résultats.
L'étude a synthétisé des données provenant de diverses populations et utilisé des méthodes de mesure par étapes, et des évaluations de qualité ont été attribuées à chaque étude incluse. Les données longitudinales ont permis aux chercheurs d'examiner les associations de risques au fil du temps, complétant ainsi les analyses transversales. L'approche globale visait à clarifier si le nombre de pas quotidiens produisait un effet protecteur contre la dépression, jetant ainsi les bases d'applications potentielles en santé publique.
Résultats
L’étude a révélé qu’un nombre de pas quotidien plus élevé est significativement lié à une réduction des symptômes dépressifs. Dans les analyses transversales, marcher 5 000 pas ou plus par jour était associé à moins de symptômes dépressifs que marcher moins de 5 000 pas.
En outre, des augmentations progressives de l'activité ont montré des avantages supplémentaires, avec un nombre de pas supérieur à 7 500 lié à une réduction encore plus importante des symptômes de dépression. Les données prospectives de la cohorte ont révélé que les personnes faisant 7 000 pas ou plus par jour présentaient un risque nettement plus faible de développer une dépression que celles qui faisaient moins de pas. Plus précisément, chaque 1 000 pas supplémentaires par jour correspondait à une réduction de 9 % du risque de dépression.
L'ampleur de l'effet variait selon les catégories de pas, les associations les plus fortes étant observées chez les participants effectuant au moins 10 000 pas par jour. En outre, les analyses de sous-groupes ont mis en évidence des avantages constants dans différents groupes d'âge et sexes, soulignant l'applicabilité universelle de la marche en tant qu'intervention en matière de santé mentale. Les résultats suggèrent une relation linéaire, des niveaux d’activité plus élevés produisant des effets protecteurs plus importants.
De plus, les analyses de sensibilité ont confirmé la robustesse des résultats et ont indiqué un biais minime. Cependant, les variations dans le type d’appareil et les méthodes de mesure ont introduit une certaine hétérogénéité. Dans l’ensemble, la recherche a démontré le potentiel de l’activité physique par étapes pour atténuer le risque de dépression et a mis en évidence la marche comme une stratégie accessible et évolutive pour la promotion de la santé mentale.
Conclusions
Pour résumer, l’étude a rapporté une forte association entre l’augmentation du nombre de pas quotidiens et la réduction du risque de dépression chez les adultes. Les chercheurs ont découvert que la marche offrait d’importants avantages pour la santé mentale et pouvait constituer un outil efficace dans les stratégies de santé publique. Ces résultats ont également souligné l'importance d'intégrer des objectifs d'activité physique dans les interventions en matière de santé mentale.