Pour améliorer la compréhension de la santé mentale, les diagnostics basés sur les symptômes d’aujourd’hui doivent être complétés par des critères biologiques tenant compte des différences entre les individus et les sexes. Un important projet de recherche financé par l’UE, coordonné par l’université d’Uppsala, poursuivra une voie interdisciplinaire vers de meilleures stratégies pour protéger les personnes vulnérables contre la maladie mentale.
Les maladies mentales représentent un fardeau important pour la société, l’économie et les personnes touchées. Le projet de recherche Renforcer la résilience contre la maladie mentale pendant les étapes de la vie endocriniennes (RE-MEND) se concentrera sur quatre étapes critiques de la vie au cours desquelles la susceptibilité d’un individu à la maladie mentale est fortement influencée par les changements de la signalisation hormonale : début de la vie, puberté, péripartum, et la transition vers la vieillesse.
L’un des principaux objectifs est d’intégrer les données de grandes études de cohorte longitudinales basées sur la population, permettant de découvrir les risques précoces ainsi que les facteurs de protection qui influencent les états mentaux de la population générale à ces étapes de la vie.
Si nous comprenons comment le génome et l’environnement d’un individu interagissent pour le rendre plus sensible ou résilient aux problèmes de santé mentale, nous pouvons prévenir au lieu de traiter les troubles mentaux. »
Joëlle Rüegg, coordinatrice de RE-MEND et professeur de toxicologie environnementale, Université d’Uppsala
Une caractéristique importante du projet est qu’il intégrera les aspects biologiques, médicaux et sociaux. Par exemple, les découvertes dans les données humaines seront complétées par des études expérimentales pour établir des liens corrélatifs et causatifs menant à une compréhension mécaniste de la santé et de la maladie mentales. En outre, les scientifiques de la communication étudieront comment les découvertes du projet peuvent être utilisées pour changer les pratiques médicales et réduire la stigmatisation des personnes concernées.
« L’interdisciplinarité est essentielle pour résoudre les défis d’aujourd’hui tels que la montée des troubles mentaux », ajoute Rüegg.
La collaboration de l’UE ouvre la voie à des biomarqueurs validés pour évaluer l’état de santé mentale d’une personne, sa prédisposition à la maladie et des mesures préventives et thérapeutiques personnalisées. L’objectif de RE-MEND est de produire de meilleures stratégies pour protéger les personnes vulnérables contre la maladie mentale pendant les étapes sensibles de la vie et de réduire la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale.