Les infections à coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) peuvent avoir une grande variété de manifestations chez l’être humain, allant d’une contamination asymptomatiques à une contamination avec de légers symptômes, mais aussi des pathologies graves telles que la pneumonie et la détresse respiratoire aiguë qui peuvent potentiellement être mortelles.
Il est donc essentiel d’identifier les biomarqueurs qui prédisent une maladie grave aux premiers stades de l’infection. Trouver les biomarqueurs pour prédire les résultats de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) aidera à améliorer le pronostic et le traitement.
Une équipe de chercheurs de diverses universités et instituts en Espagne a récemment publié un article dans lequel ils émettent l’hypothèse que les taux sériques de zinc ont une influence significative sur la progression du COVID-19 et peuvent donc être un biomarqueur utile pour prédire une maladie grave aux premiers stades de l’infection au COVID-19.
Sommaire
Le rôle du zinc dans notre système immunitaire
Le zinc est un oligo-élément de notre corps qui joue divers rôles essentiels au maintien de divers processus biologiques de base. Le zinc agit comme une molécule de signalisation, un cofacteur et un élément structurel. L’un des rôles les plus critiques du zinc dans le corps humain est son effet sur notre système immunitaire. Les niveaux de zinc affectent à la fois l’immunité innée et adaptative. Le zinc équilibre nos réponses immunitaires et entraîne une action antivirale directe contre certains virus.
La carence en zinc est causée par un faible apport en zinc ou par une malabsorption du zinc. Il est courant dans la population âgée et chez les personnes atteintes de maladies sous-jacentes, deux groupes plus sujets au COVID-19 sévère. Par conséquent, la carence en zinc provoque un déséquilibre immunitaire qui peut finalement conduire à un problème de santé publique majeur qui affecte encore plus les personnes à risque.
Une étude révèle une forte corrélation entre les taux sériques de zinc et le COVID-19 sévère
L’équipe de chercheurs a mené une étude rétrospective et observationnelle impliquant 249 patients COVID-19 admis à l’hôpital del Mar. Ils ont étudié la gravité du COVID-19 et la progression de la maladie chez les patients admis. Ils ont également analysé en parallèle la réplication du virus SARS-CoV-2 dans la lignée cellulaire Vero E6 à diverses concentrations de zinc.
Les résultats de leur étude ont montré une corrélation entre le résultat du COVID-19 et les niveaux de zinc sérique. Les patients dont le taux de zinc sérique était inférieur à 50 mcg / dl, qui définit le seuil de carence en zinc et le développement de symptômes cliniques associés, présentaient au moment de l’admission une présentation clinique plus mauvaise, prenaient plus de temps pour atteindre la stabilité et présentaient également une mortalité plus élevée. Les résultats in vitro de l’étude montrent que des niveaux plus faibles de zinc favorisent l’expansion virale dans les cellules infectées par le SRAS-CoV-2.
« Ces résultats confirmeraient que le mauvais résultat clinique observé chez les patients à faible SZC est causé par l’effet de la ZD sur les deux, induisant un déséquilibre immunitaire et augmentant la charge virale en favorisant l’expansion virale dans la cellule infectée. »
La supplémentation en zinc dans les groupes à risque peut aider à réduire la gravité du COVID-19
L’association entre les taux sériques de zinc et la santé humaine est bien connue. La carence en zinc reste une préoccupation nutritionnelle majeure dans de nombreux pays en raison d’une mauvaise nutrition entraînant un faible apport en zinc. De plus, même dans les pays développés, la carence en zinc est répandue chez 15 à 31% de la population âgée.
Selon les auteurs, leurs travaux visent à attirer l’attention clinique sur les concentrations sériques de zinc chez les patients atteints de COVID-19. Leur analyse montre une forte corrélation entre les faibles niveaux de zinc sérique et la gravité du COVID-19 et la mortalité. Ils pensent que la raison derrière cela pourrait être une combinaison d’un déséquilibre du système immunitaire et d’une meilleure réplication virale chez les patients présentant une carence en zinc. Par conséquent, ils proposent les niveaux de zinc sérique comme nouveau biomarqueur qui peut aider à prédire les résultats du COVID-19.
Les chercheurs estiment qu’il est urgent de commencer à compléter les patients ayant une carence en zinc avec du zinc lors de l’admission pour ramener leurs niveaux de zinc à la normale. Ils ont également recommandé une supplémentation prophylactique en zinc dans les groupes à risque, tels que les personnes âgées, pour atténuer la gravité du COVID-19.
Les auteurs encouragent les futures études qui effectuent des essais cliniques randomisés pour évaluer les effets de la supplémentation en zinc comme prophylaxie potentielle et aussi comme approche thérapeutique chez les personnes à risque de carence en zinc.
« Il devrait également être recommandé de promouvoir des programmes de supplémentation en zinc ciblant les personnes à risque de carence en zinc, telles que les personnes âgées, afin de réduire la gravité du COVID-19. »
Source :
Les faibles niveaux de zinc à l’admission clinique sont associés à de mauvais résultats dans COVID-19 Marina Vogel, Marc Tallo-Parra, Victor Herrera-Fernandez, Gemma Perez-Vilaro, Miguel Chillon, Xavier Nogues, Silvia Gomez-Zorrilla, Inmaculada Lopez-Montesinos, Judit Villar , Maria Luisa Sorli-Redo, Juan Pablo Horcajada, Natalia Garcia-Giralt, Julio Pascual, Juana Diez, Ruben Vicente, Robert Guerri-Fernandez medRxiv 2020.10.07.20208645; doi: https://doi.org/10.1101/2020.10.07.20208645, https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.10.07.20208645v1
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