Dans une revue systématique récente publiée dans Enjeux actuels en biologie moléculaire, des chercheurs du Portugal ont examiné et discuté du rôle de l'ocytocine (OT) dans le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), de son association avec les symptômes du SOPK et de l'effet de l'administration d'OT.
Ils ont découvert que le SOPK est associé à une réduction des taux sériques d’OT et que les altérations des taux d’OT sont liées à des problèmes de fertilité et au poids corporel, ce qui suggère un rôle potentiel du dysfonctionnement de l’OT dans le développement du SOPK.
Étude: Le rôle de l'ocytocine dans le syndrome des ovaires polykystiques : une revue systématique. Crédit d’image : MMD Creative/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Le SOPK est un trouble endocrinien complexe et répandu chez les femmes en âge de procréer qui affecte leur qualité de vie. Elle se caractérise par des ovaires polykystiques, un excès d'androgènes et un dysfonctionnement ovulatoire, conduisant souvent à l'infertilité et à divers problèmes métaboliques, reproductifs et psychologiques.
Le SOPK est lié à des taux élevés d’androgènes et à des ratios anormaux LH/FSH (hormone lutéinisante/hormone folliculo-stimulante), contribuant à l’infertilité anovulatoire et à des risques accrus pendant la grossesse.
Biochimiquement, l'OT est un peptide long de neuf acides aminés impliqué dans les fonctions cognitives, émotionnelles et reproductives. Bien qu’ils soient générés dans l’hypothalamus et sécrétés par l’hypophyse postérieure, les récepteurs OT (OXTR) se trouvent dans diverses parties du corps, notamment les ovaires et la prostate.
L'OT est vital pour diverses fonctions reproductives et comportementales chez l'homme, notamment la grossesse, l'accouchement, l'allaitement, les liens, le comportement prosocial, la prise de décision, l'activité physique et l'orgasme.
Des études antérieures suggèrent que les niveaux d'OT sont plus faibles chez les femmes atteintes du SOPK, ce qui pourrait avoir un impact sur l'humeur et le poids. Des études animales indiquent qu'une carence en OT peut potentiellement conduire à l'obésité, et que l'administration d'OT peut réduire le poids et améliorer le tonus musculaire.
Malgré ces résultats, le rôle exact de l’ergothérapie dans le SOPK reste flou. Dans la présente revue systématique, les chercheurs ont cherché à clarifier le rôle de l'OT dans le SOPK en examinant toutes les études pertinentes sur les animaux et les humains.
Plus précisément, il s'est concentré sur (i) l'identification des altérations potentielles des taux plasmatiques basaux d'OT dans le SOPK, (ii) la compréhension de la manière dont les changements dans les taux d'OT peuvent être liés aux symptômes du SOPK, et (iii) l'étude des effets de l'administration d'OT sur le SOPK.
À propos de l'étude
Des bases de données, notamment PubMed, Scopus et Web of Science, ont été minutieusement consultées pour identifier les études pertinentes. L'examen a porté sur huit études, dont des études expérimentales, des essais cliniques randomisés, des études pilotes cliniques, des études cas-témoins et des études de génétique des populations.
Cinq des études incluses ont été menées sur des humains (n = 609 femmes), tandis que trois ont été menées sur des animaux. Elle a exclu les études sur d'autres maladies endocriniennes, les études sur les hommes, les revues et les méta-analyses.
Résultats et discussion
La valeur kappa de Cohen s'est avérée être de 0,742, ce qui indique un accord significatif entre les deux évaluateurs individuels. Les études humaines ont principalement exploré la relation entre l’administration d’OT et la fertilité.
Deux essais cliniques ont révélé que l'OT intranasale n'améliorait pas la fertilité chez les patients atteints du SOPK, probablement en raison d'un dosage ou de méthodes d'administration inadéquats.
Ces études n’ont pas mesuré les taux sanguins ou salivaires d’OT. Une étude a révélé des taux d'OT plus faibles chez les patients atteints du SOPK par rapport aux témoins non atteints du SOPK et a lié ces niveaux inférieurs à des déséquilibres hormonaux dans l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien (HPO).
Une étude cas-témoins a également associé des niveaux plus élevés d’OT à de meilleurs taux de grossesse chez les femmes atteintes du SOPK. Une étude génétique a examiné les polymorphismes génétiques chez OXTR chez les patients atteints du SOPK et ont trouvé cinq variantes liées au SOPK, suggérant une influence génétique sur l'expression d'OXTR.
Les études animales ont utilisé des modèles de rats pour évaluer les effets de l'OT sur les troubles métaboliques et la fonction utérine. Une étude a révélé que l’administration d’OT régulait les contractions utérines chez les rats atteints du SOPK, tandis qu’une autre a rapporté que l’administration aiguë d’OT pouvait réduire le poids corporel et la consommation alimentaire chez les rats atteints du SOPK.
Il a été constaté que l’administration chronique d’OT diminuait la consommation alimentaire et le poids corporel chez les rats atteints du SOPK et chez les rats témoins. Une autre étude a révélé que l’administration d’OT réduisait le poids corporel, la graisse viscérale et la taille des adipocytes dans un modèle de SOPK de rat induit par la dihydrotestostérone (DHT).
Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que l’OT pourrait influencer les fonctions métaboliques et reproductrices du SOPK, mais des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre son potentiel thérapeutique.
En outre, l'examen a mis en évidence des lacunes dans les recherches actuelles dans le domaine, telles que la nécessité d'études évaluant l'impact de l'ergothérapie sur le comportement prosocial, les relations de couple et la satisfaction sexuelle dans le SOPK.
Différents schémas posologiques et modes d'administration d'OT se sont également révélés insuffisamment étudiés, ce qui souligne la nécessité de recherches plus approfondies.
Conclusion
En conclusion, la présente revue a examiné de manière approfondie les études explorant l'effet des niveaux d'OT ou de l'administration d'OT sur le SOPK. La plupart des études ont souligné le rôle de l'OT dans les problèmes de fertilité, une seule étude établissant un lien entre des niveaux plus élevés d'OT et des taux de grossesse accrus.
De manière constante, les niveaux basaux d'OT étaient réduits chez les femmes atteintes du SOPK, ce qui suggère qu'un faible OT, associé à de faibles niveaux de FSH, contribue à l'anovulation dans le SOPK.
De plus, les mécanismes moléculaires potentiels impliquant des OXTR modifiés et des variantes génétiques du SOPK ont été discutés. Ces informations sont cruciales pour potentiellement développer des traitements ciblés et améliorer la qualité de vie des femmes atteintes du SOPK à l’avenir.