Une récente Médecine BMC L’étude évalue le respect des recommandations du World Cancer Research Fund (WCRF)/American Institute for Cancer Research (AICR) et leur impact sur l’incidence du cancer au Royaume-Uni.
Étude: Adhésion aux recommandations 2018 du Fonds mondial de recherche sur le cancer (WCRF)/American Institute for Cancer Research (AICR) en matière de prévention du cancer et risque de 14 cancers liés au mode de vie dans l’étude de cohorte prospective UK Biobank. Crédit d’image : Jo Panuwat D/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Divers facteurs liés au mode de vie, notamment l’activité physique, la composition corporelle et l’alimentation, ont été associés à l’incidence de plusieurs types de cancer. Au Royaume-Uni, environ 40 % des cas de cancer sont associés à des facteurs de risque modifiables, notamment l’obésité, le tabagisme, la consommation d’alcool et un apport insuffisant en fibres alimentaires.
Le WCRF/AICR a publié dix recommandations sur la prévention du cancer, mises à jour en 2018, basées sur des modes de vie sains afin de réduire le risque de cancer et d’autres maladies non transmissibles. Bien que plusieurs études aient évalué si le respect des recommandations WCRF/AICR sur la prévention du cancer influençait l’incidence du cancer et les taux de survie, la plupart de ces études n’ont pas pris en compte les recommandations les plus récentes.
Dans la dernière version, la recommandation précédente visant à réduire la consommation de sel a été supprimée et une consommation limitée de boissons sucrées a été incluse. De plus, une précédente recommandation publiée en 2007 recommandait une consommation minimale de 25 grammes de fibres alimentaires par jour, qui a été augmentée à au moins 30 grammes par jour dans la version 2018.
Une méta-analyse et une revue systématique ont documenté une adhésion significative aux recommandations de prévention du cancer de 2007 qui réduisaient le risque de cancer colorectal, du poumon et du sein. Une plus grande adhésion aux recommandations a également réduit la mortalité globale spécifique au cancer.
Il est important de noter que différentes approches ont été utilisées pour calculer le respect des recommandations, ce qui a abouti à des résultats d’évaluation différentiels. Il est donc nécessaire de disposer d’une évaluation standardisée pour offrir cohérence et comparabilité entre les études.
Dans ce contexte, Shams-White et ses collègues ont développé en 2019 un système de notation standardisé qui a mis en œuvre sept des dix recommandations. Cependant, peu d’études ont utilisé ce système pour évaluer le respect des recommandations 2018 sur la prévention du cancer.
À propos de l’étude
L’étude de cohorte prospective actuelle de la biobanque britannique a évalué l’association entre le respect des recommandations 2018 du WCRF/AICR sur la prévention du cancer à l’aide d’un score standardisé pleinement opérationnel et le risque de cancers multiples. À cette fin, les chercheurs ont évalué comment l’alimentation, la nutrition et l’activité physique influençaient le risque de toutes les formes de cancers invasifs, ainsi que quatorze cancers spécifiques, notamment ceux affectant l’utérus, la vessie, la vésicule biliaire, colorectal, les reins, la tête et le cou. sein, poumons, prostate, pancréas, œsophage, estomac, foie et ovaires.
La cohorte de l’étude comprenait plus de 500 000 participants recrutés dans 22 centres en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse entre 2006 et 2010. La cohorte UK Biobank comprenait des participants âgés de 37 à 73 ans, dont environ 56 % de femmes.
Résultats de l’étude
Au total, 94 778 participants à la biobanque britannique ont été sélectionnés pour l’étude actuelle. Au cours d’un suivi médian après 7,9 ans, 7 296 participants ont reçu un diagnostic de cancer, le plus courant étant celui de la prostate, suivi du cancer du sein et du cancer colorectal.
Une corrélation inverse significative a été observée entre le score total d’observance et le risque de tous les cancers. Une réduction de 7 % du risque de cancer a été observée pour chaque augmentation d’un point du score, ajusté en fonction de l’âge, de l’origine ethnique, du sexe, du statut tabagique et du dénuement.
Les individus avec un score tertile de 3,75 à 4,25 points et de 4,5 à 7 points présentaient respectivement un risque 8 % et 16 % inférieur de développer tous les types de cancer. De même, une étude suédoise a indiqué une réduction de 3 % du risque de cancer pour chaque augmentation d’un point du score. Ces valeurs de réduction différentielle indiquent la nécessité de déterminer des associations en utilisant la population mondiale.
L’étude actuelle estime une réduction de 10 % du risque de cancer du sein pour chaque augmentation d’un point du score d’observance. Les personnes dont le score d’observance était compris entre 5,75 et 7 points présentaient le risque le plus faible d’incidence du cancer du sein.
Une réduction de 10 % du risque d’incidence du cancer colorectal a été observée pour chaque augmentation d’un point du score. Pour ce type de cancer, les participants appartenant aux tertiles aux scores moyens et élevés présentaient un risque plus faible d’incidence du cancer.
Une plus grande adhésion aux recommandations WCRF/AICR sur la prévention du cancer 2018 a réduit le risque de cancer de l’œsophage, du rein, de la vésicule biliaire, de l’ovaire et du foie. Conformément aux résultats de l’étude actuelle, une précédente étude EPIC indiquait également une réduction de 42 % du risque de cancer de l’œsophage, du rein et du foie suite à la version 2007 des recommandations WCRF/AICR en matière de prévention du cancer.
Conclusions
L’étude actuelle a révélé qu’une plus grande adhésion à la version 2018 des recommandations WCRF/AICR sur la prévention du cancer réduisait le risque de différents types de cancer, notamment les cancers de l’ovaire, du sein, du rein, de la vésicule biliaire, colorectal, de l’œsophage et du foie. Ces résultats soutiennent fortement les recommandations 2018 du WCRF/AICR sur la prévention du cancer visant à prévenir/réduire l’incidence du cancer au Royaume-Uni.
À l’avenir, des études similaires devraient être menées pour évaluer l’efficacité des recommandations sur d’autres populations mondiales. Cependant, ces types d’études doivent intégrer une méthodologie standardisée pour permettre la comparabilité entre les études.