Parmi les produits de comblement cutané destinés à rajeunir la peau, l’acide polylactique, commercialisé sous le nom Sculptra, a fait une percée remarquable ces dernières années. Cependant, tout comme le Botox et d’autres substances artificielles, les dangers pour la santé sont bien réels. Quoique « tendance », ce type d’injection illustre malheureusement une fois de plus les risques inhérents à la chirurgie esthétique.
Sommaire
Un polymère synthétique de nouvelle génération
L’acide polylactique ou Sculptra
Si l’injection de silicone est désormais interdite en France, les thuriféraires de la retouche artificielle regorgent d’inventivité afin de découvrir des produits de remplissage cutané destinés à un marché qui se porte à merveille.
Dans le royaume de l’apparence et de la course au rajeunissement du visage, le collagène, le Botox et l’acide hyaluronique sont les produits phares depuis de nombreuses années.
Il va dorénavant falloir compter avec l’acide polylactique, également appelé acide L-polylactique. Faisant fi des risques potentiels de la chirurgie esthétique, laboratoires, industrie pharmaceutique et chirurgiens spécialisés n’hésitent pas à mettre en avant ce produit-miracle apparu en 1999. Ces différents acteurs vantent son caractère biocompatible et biodégradable, alors que Sculptra (c’est son nom commercial) n’a justement rien de naturel !
De nouveaux risques pour la chirurgie esthétique ?
Apparu en France à l’orée des années 2000 sous le nom de New Fill, l’acide polylactique a d’abord été utilisé dans la sphère de la chirurgie réparatrice pour le traitement des lipoatrophies faciales chez les patients atteints du VIH.
En 2004, ce même acide polylactique est reconnu pour son pouvoir volumateur et ses capacités de comblement. La même année, New Fill a reçu l’approbation de la FDA américaine (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux). En 2009, l’acide polylactique est commercialisé sous le nom de Sculptra.
Si Sculptra est un polymère synthétique de la famille des alpha-hydroxy-acides utilisé depuis plus de 20 ans pour la fabrication des fils de suture chirurgicale, son utilisation en tant qu’injection antiride est plus récente et connaît ces dernières années un succès croissant, sans aucune visée médicale ou thérapeutique, malgré les risques représentés par ce type de chirurgie esthétique.
Si beaucoup de spécialistes attestent l’innocuité de Sculptra et l’acide polylactique, la réalité n’est peut-être pas aussi simple. Et même si les fervents défenseurs des injections diverses et du bistouri affirment disposer du recul nécessaire de 15 ans pour juger de la compatibilité de ce produit avec la peau du visage, de nombreuses zones d’ombre subsistent.
Mode d’administration et action
L’argument des chirurgiens qui proposent des injections de Sculptra dans le visage afin de lutter contre son vieillissement est le suivant : l’acide polylactique stimule en profondeur la synthèse naturelle de collagène et agit sur les couches profondes de la peau pour restaurer les volumes perdus au fil de l’âge.
L’injection est réalisée avec une aiguille ultra-fine et une solution anesthésiante afin d’atténuer la douleur.
Les injections d’acide polylactique permettraient de lisser et raffermir certaines zones du visage. L’argumentaire de vente précise que Sculptra est indiqué pour le traitement :
- des rides superficielles, moyennes et profondes,
- des pommettes,
- des joues creuses,
- de la restructuration du contour du visage.
Sculptra est fortement déconseillé en cas de grossesse, d’allaitement, de maladies auto-immunes, de prescription de médicaments pour éclaircir le sang, de troubles de cicatrisation.
Si Sculptra tend à tonifier les zones de visage injectées, il est recommandé de procéder à plusieurs traitements, qui s’avèrent même obligatoires afin d’obtenir le résultat escompté. Leur rythme varie en général de 1 à 3 séances sur une période de 2 à 3 mois, en fonction des résultats souhaités.
À raison de 700 € ou 800 € le soin, on peut comprendre la position des cliniques et cabinets spécialisés qui préconisent cette durée de protocole… Alors que dans le même temps, pour une somme dérisoire en comparaison, un massage facial naturel fait office de lifting du visage avéré !
Cette analyse n’a d’ailleurs rien de surprenant lorsque l’on se penche sur les tarifs moyens pratiqués dans le monde de la chirurgie esthétique. Botox, acide hyaluronique, collagène ne sont pas à la portée du porte-monnaie de tout le monde. « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches », disait Victor Hugo…
Les dangers représentés par l’acide polylactique et Sculptra
La chirurgie esthétique via l’acide polylactique n’est pourtant pas sans risque. Si le praticien détermine mal la profondeur de l’injection et la quantité de produit à administrer, de nombreux effets secondaires apparaissent.
Voici répertoriés les principaux risques de cette chirurgie esthétique et les grands inconvénients liés à l’injection de Sculptra :
- douleur importante lors de l’intervention : les piqûres sont courtes mais nombreuses ;
- apparition d’ecchymoses et de rougeurs ;
- formation de granulomes ;
- perte de sensibilité de la peau ;
- nécrose possible de la zone injectée ;
- allergie au produit.
Le résultat antivieillissement n’est pas immédiat ; il apparaît seulement après 2 à 3 mois environ. Les effets de l’acide polylactique durent 2 ans, au grand maximum. De plus, aucune étude scientifique ne mentionne l’état de la peau ni son éventuelle perte de tonicité après leur estompement.
Enfin, l’injection de Sculptra entraîne des contraintes de massage du visage dans les 5 jours suivant le traitement (5 fois/jour à raison de 5 minutes chaque fois). Cette recommandation doit être suivie scrupuleusement afin de favoriser une bonne répartition de l’acide et une production uniforme de collagène.
Soit dit en passant, un masseur expérimenté vous permettra d’obtenir d’aussi bons résultats, qui plus est sans recours à l’acide polylactique !
Si vous recherchez une méthode pour supprimer les rides, redonner un coup d’éclat à votre visage et paraître plus jeune, l’acide polylactique n’est sans doute pas la solution la plus indiquée, bien que ce type d’injection se soit démocratisé. Il paraît plus opportun de tester des remèdes anti-âge naturels, telles l’alimentation anti-radicaux libres, une bonne hydratation ou la musculation du visage, méthodes qui vous éviteront les dangers et risques de la chirurgie esthétique.