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Augmentation par prothèses
« Ça fait des années que j’y pense, mais je sais c’est bête… Et puis, ça me fait peur… »
S’informer, obtenir des réponses à ses questions, exprimer son désir (ou ce que l’on ne veut pas), vous permettra de satisfaire un besoin et non un caprice, de passer au-delà des idées reçues et de dépasser le « qu’en dira-t-on ? ».
La volonté d’augmentation du volume des seins n’est pas une question d’âge.
Le volume des seins est variable dans la vie d’une femme : de l’absence de pousse mammaire à la puberté (hypoplasie), au faible volume secondaire à une fonte glandulaire après grossesse, ménopause ou perte de poids importante (hypotrophie).
Tout type de femme peut souffrir du déséquilibre de sa silhouette, qui l’impacte dans son amour-propre et dans sa confiance face aux autres.
L’augmentation du volume des seins par prothèses donne une grande satisfaction aux patientes car le résultat est assez immédiat (avec une taille établie au préalable par elles-mêmes) et par la faible longueur des cicatrices. C’est l’intervention que réalise le plus le Dr Delbaere.
En France, l’augmentation est jugée réussie quand elle est imperceptible au regard et au toucher. Au contraire du continent américain, où la visibilité de l’implant, et notamment dans le décolleté, est souvent mise en valeur.
La tendance actuelle évolue vers plus de sécurité et plus de naturel. Les prothèses les plus fréquemment posées, sont pré-remplies de gel de silicone car sont plus naturelles au toucher que celles en sérum (avec un taux de changement plus faible).
L’affaire PIP a terni l’image des implants avec un doute quant à la qualité de ceux-ci: un comble car les prothèses n’ont jamais été aussi sûres qu’aujourd’hui (gel qui ne se liquéfie pas, et membrane plus résistante). Les laboratoires autorisés en France, ont tous depuis redonné des gages de leur fiabilité et de leur qualité. Le choix d’un implant se fait en fonction de nombreux critères: l’anatomie de la personne, le volume ou la forme du sein désiré, laqualité ou quantité de peau…
Lors des consultations pré-opératoires, le volume et la forme des implants, l’emplacement des cicatrices (autour des aréoles, sous les seins, sous les bras), le site de pose des prothèses (devant ou derrière le muscle pectoral) seront discutés ensemble pour une entière acceptation et satisfaction de cette intervention.
Le volume est défini ensemble : le chirurgien esthétique conseillera le volume qui correspond à une attente très naturelle, ou plus visible. L’essai de prothèses en consultation est indispensable : c’est une étape souvent très troublante, mais également très motivante.
La forme des implants peut être ronde (plus ou moins épaisses : entre la galette ou le dôme), ou anatomique (en forme de goutte). La forme anatomique est intéressante pour augmenter le bas du sein, sans remplir trop le décolleté (cependant, il existe un risque de rotation des implants qui en font limiter les indications).
Les cicatrices sont choisies en fonction de la morphologie des seins et du désir de la patiente. La voie axillaire (sous les bras) est moins pratiquée car les cicatrices peuvent être visibles (suivant la bonne ou mauvaise qualité de cicatrisation de la patiente) et lors des changements de prothèses, il est souvent difficile de faire le travail nécessaire par cette ouverture. Si les seins sont tombants (cf cure de ptose mammaire), il est parfois nécessaire de faire des cicatrices supplémentaires : autour des aréoles, avec parfois des extensions sous le sein (en T inversé).
La position devant ou derrière le muscle dépend de l’épaisseur du sein au niveau du décolleté : si trop faible, le bord supérieur de l’implant mammaire sera visible, il est alors conseillé de mettre l’implant derrière le muscle.
Les prothèses ne doivent plus être changées tous les dix ans, comme il était préconisé avant.
Devenues plus résistantes, elles se rompent beaucoup moins, et le gel reste pâteux et ne s’écoule pas dans la loge.
Ainsi, les prothèses sont remplacées plutôt pour une altération du résultat esthétique, que pour le matériel. Cela dépendra surtout du phénomène de « coque ».
En effet, dès son implantation, la prothèse va être entourée et isolée par le corps, par une membrane ou capsule péri-prothétique, qui est fine et élastique. Avec le temps, cette capsule peut s’épaissir ou se contracter, déformant la prothèse et entraînant une dureté des seins. C’est le phénomène de « coque », qui peut évoluer vers des douleurs (assez rares).
Habituellement, la coque se constitue progressivement avec les années ; il existe de rares cas de coques précoces (aléas imprévisible de cette intervention).
Cette intervention est essentiellement pratiquée dans un cadre esthétique.
Les modalités de l’intervention
La pose de prothèses est réalisée sous anesthésie générale.
La durée de l’intervention varie de 1 à 2 heures.
La sortie de la clinique se fait le lendemain ou le surlendemain.
Il y a parfois un drain de chaque côté, retiré lors de la sortie.
Le pansement est également refait lors de la sortie, remplacé par un soutien gorge médical (qui sera porté jour et nuit 6 semaines). Les soins de cicatrices sont faits ensuite par la patiente (simples). Durée des soins :15 jours.
Il faut prévoir 8 à 15 jours de convalescence, suivant la taille, et la position des implants et en fonction du métier exercé. Il est conseillé de ne pas lever les bras au-delà des épaules dans les 4 à 6 semaines qui suivent pour éviter un déplacement latéral des prothèses.
Le tabagisme est proscrit entre 2 mois pré-opératoire et 1 mois après.
Le résultat définitif est évalué à 6 mois environ (les seins passeront par une phase d’œdème puis le sein se « placera » progressivement).
Complications et inconvénients
Les complications possibles et gênantes sont surtout précoces.
Comme pour toute opération chirurgicale, même s’ils sont très rares, un hématome et une infection peuvent survenir.
- L’hématome peut nécessiter une reprise opératoire dans les 24 H : les implants sont laissés en place mais le risque de coque est un peu augmenté.
- L’infection est en revanche, une complication majeure car elle nécessite quasi-systématiquement le retrait de l’implant. Une nouvelle prothèse sera posée 6 mois plus tard. Le risque de coque est augmenté. L’infection est très rare et combattue le plus drastiquement possible à toutes les étapes de l’intervention.
Les autres complications sont mineures et sont plutôt des aléas que des complications :
- troubles de la cicatrisation,
- visibilité des cicatrices (dépend de la qualité de cicatrisation de la patiente),
- troubles de la sensibilité de la peau et de l’aréole (dépend de l’abord choisi et souvent transitoires).
Les inconvénients de l’intervention sont surtout liés aux implants : parfois palpables à certains endroits (si patiente maigre), avec des plis, et sur le long terme, des coques et une altération du résultat par élongation naturelle de la peau (chute des seins).
Ces éléments entraînent la nécessité de changement des prothèses, dont la fréquence n’est pas établie d’avance.
L’alternative aux prothèses peut être l’injection de graisse.
Nous rappelons que les injections d’acide hyaluronique (Macrolane®) ne sont plus autorisées dans le sein, en France, depuis août 2011, car elles génèrent des images radio-opaques à la mammographie, gênant leur lecture.
Augmentation par graisse
L’augmentation par graisse est aussi nommée : augmentation par greffes de cellules graisseuses, par greffes d’adipocytes, lipomodelage, lipofilling, liposculpture, ou procédure de Coleman.
Ce qui est de trop est mis là où ça manque : les seins sont augmentés, les rondeurs atténuées…
Cette intervention permet d’augmenter les seins de façon globale ou plus localisée.
Le résultat est très naturel car le sein contient de la graisse.
Les cellules graisseuses sont déposées (tels des fins fils) dans tous les espaces du sein, par strates successives.
La graisse provient de la même patiente, et est prélevée lors de la même intervention, comme une lipoaspiration.
La graisse est revascularisée sur place et le résultat définitif est jugé à 3 mois.
La prise de graisse varie entre 60 à 90 % de ce qui a été déposé, et est stable dans le temps si la patiente maîtrise son poids.
L’importance de l’augmentation dépend des zones graisseuses disponibles (site donneur), de l’épaisseur initiale du sein (site receveur).
Ce geste est complètement imperceptible pour autrui :
- de part l’absence de cicatrices sur le sein,
- de part le fait que la palpation est strictement normale.
Cette intervention permet (enfin) du sur-mesure notamment dans des cas où les prothèses n’étaient pas une réelle solution. Elle peut permettre :
- De corriger un décolleté très creux : le sein ne change pas de taille mais son aspect est plus rond et le décolleté « habillé » est plus rempli et plus jeune.
- D’améliorer une asymétrie de volume ou de forme des seins : les injections permettent d’augmenter les segments déficients et peuvent modeler une forme (l’ovale peut devenir rond…).
- D’augmenter les seins de façon globale discrète et pérenne, sans les inconvénients du matériel prothétique : les résultats sont bluffants.
En complément d’autres interventions, elle peut être associée à :
- Une remontée des seins : pour les augmenter ou arrondir leur forme,
- La pose d’implants : pour masquer les creux entre les côtes dans le décolleté par exemple.
Par rapport aux prothèses :
- Les avantages sont l’absence de matériel étranger, qui peut se palper et doit se changer, l’absence de cicatrices et la possibilité d’augmenter des parties du sein seulement, et un remodelage de la silhouette globale.
- Les inconvénients sont la prise aléatoire de la graisse et donc l’impossibilité de garantir un volume défini à l’avance (mais le geste peut être refait autant que nécessaire), la difficulté d’obtenir des augmentations importantes.
Cette technique est peu adaptée aux patientes très minces.
Le poids doit rester assez stable dans les suites.
Malgré tous ces avantages, la technique, réalisée depuis plus de 15 ans en France, ne peut pas être considérée comme anodine car elle est concerne un organe (le sein) dont le taux de cancer est le plus élevé (une femme sur neuf).
La graisse ne crée pas le cancer. Mais apporterait-elle dans son sillage, des éléments nutritifs qui pourraient être utiles à la croissance d’un cancer déjà en place ?
Pour limiter le risque de mauvaises coïncidences, notre société savante de chirurgie plastique a validé cette technique d’injection de graisse dans le sein, avait limité la technique aux patientes de moins de 35 ans.
Depuis mars 2015, la HAS a autorisé la pratique de cette technique à tout âge.
Cependant, nous restons prudents et ne pratiquons pas si les seins sont :
- difficiles à examiner (durs),
- à analyser radiologiquement (des examens sont prescrits systématiquement avant l’intervention),
- s’il y a des antécédents de cancer du sein dans la famille (branches proches).
Les modalités de l’intervention
Les greffes de graisse se font sous anesthésie générale.
La durée de l’intervention varie de 1 à 2 heures.
La sortie de la clinique se fait le jour-même ou le lendemain.
Il n’y a ni drains et ni soins de cicatrices.
Il faut prévoir 8 à 15 jours de convalescence, suivant l’importance de l’augmentation.
Le tabagisme est proscrit entre 2 mois pré-opératoire et 1 mois après.
Le résultat définitif est évalué à 6 mois environ (les seins passeront par une phase d’œdème puis le sein se « placera » progressivement).
Complications et inconvénients
Les inconvénients à court terme sont surtout de larges ecchymoses au niveau des sites de prélèvement de graisse et une fatigue pendant 15-21 jours.
Et à moyen terme, un risque de déception si la graisse ne prend pas bien (facteur non maîtrisable).
C’est la révolution du début du XXIe siècle en chirurgie plastique et esthétique. Comme toutes les révolutions débutantes, des réserves sont émises. Mais les avantages de cette technique correspondent plus aux attentes actuelles des patientes : du naturel, en toute sécurité et pour longtemps.
Cette technique ne vient pas remplacer les prothèses, mais offre une autre solution pour des demandes plus modérées, plus localisées ou plus complexes.