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Les problèmes de santé
La prévalence des symptômes neuropsychiatriques est très élevée chez les résidents des maisons de retraite souffrant de démence, notamment ceux atteints par la maladie d’Alzheimer. La dépression et l’agitation sont les plus courants, touchant de 50 à 70 % des personnes avec l’avancée de la maladie.
Les études de référence
Un essai randomisé a évalué l’efficacité d’une intervention collective assistée par un chien éduqué sur la dépression, l’agitation et la qualité de vie avec cinquante-huit résidents de maisons médicalisées, âgés de plus de soixante-cinq ans et atteints de troubles cognitifs ou de démence. Un effet significatif a été trouvé chez les participants souffrant de démence sévère. Un autre essai l’a confirmé auprès de trois cent trente-quatre résidents d’EHPAD. Ses résultats indiquent des améliorations aux niveaux affectif, relationnel et comportemental.
Descriptif de la méthode
Le programme de cynothérapie se déroule sur huit mois et est animé par un professionnel de la santé comme un psychologue ou un infirmier. Il comprend deux sessions hebdomadaires de quarante-cinq minutes en groupes de dix personnes accompagnées d’un chien et de son maître si le chien n’appartient pas à l’établissement. Les quatre premières séances servent à créer un lien positif avec l’animal. Les suivantes se concentrent sur des domaines précis. Le praticien joue sur les affects en cherchant à augmenter la motivation et favoriser les relations sociales à travers les interactions avec le chien. Il travaille le comportement en incitant la participation ou le contrôle des humeurs en miroir avec l’animal. Des séances fonctionnelles mobilisent la coordination et la motricité globale lors d’exercices ludiques. Chaque séance est préparée, intégrée dans une progression logique et requiert un matériel simple tel qu’une double laisse assurant la sécurité du malade, une poche à croquettes pour ses récompenses et quelques plots pour tracer des parcours. Enfin, les dernières séances sont consacrées à la phase de séparation avec l’animal, si ce dernier ne vit pas dans la résidence.
Les mécanismes d’action
Sur le plan affectif, les rencontres avec un animal développent un lien d’attachement et diminuent le sentiment d’isolement et l’anxiété, tout en renforçant l’estime de soi car le participant se montre capable de s’en occuper. Au niveau cognitif, la mémoire est stimulée par l’évocation de souvenirs d’animaux de compagnie, mais elle s’exerce déjà en se rappelant du nom du chien et de ses caractéristiques. La communication verbale et non-verbale est également mise en avant. Donner de petites attentions et des gestes d’affection au chien sollicite la motricité fine. Se promener avec lui fait travailler la motricité globale et l’autonomie. Pour les patients atteints plus sévèrement, le chien permet une stimulation visuelle, tactile et auditive.
Bénéfices
Les activités assistées par un animal peuvent diminuer les symptômes dépressifs ainsi que la fréquence et la gravité de l’agitation et de l’agressivité des personnes âgées atteintes de démence, en particulier celles à un stade avancé. Leur qualité de vie en est améliorée.
Quels sont les risques ?
Les effets secondaires sont insuffisamment rapportés dans les études, mais les risques semblent limités pour les résidents de maisons médicalisées, si ce n’est les questions d’hygiène de l’animal à surveiller. Des contre-indications existent comme une agressivité incontrôlable envers le chien ou le thérapeute, une allergie aux poils, une phobie ou une aversion des animaux, un problème médical incompatible avec l’accompagnement d’une bête. Une surdité totale n’est pas contre-indiquée, mais constitue un frein car elle rend difficile l’intégration des consignes. En revanche, les personnes alitées ou avec de grandes difficultés à se déplacer peuvent bénéficier de la thérapie.
Conseils pratiques
Un chien de petite taille favorise la qualité du contact avec le malade qui, en confiance, souhaite pouvoir le sentir, l’embrasser, le toucher et lui parler. Le bien-être de l’animal est par ailleurs primordial. Il n’a pas à intervenir sous la contrainte, tout comme le patient qui doit être volontaire pour cette thérapie.
À qui s’adresser ?
Un cynothérapeute formé à l’INM, et doté d’un chien éduqué spécifiquement.