Une étude récente publiée dans la revue Éducation et conseils aux patients visant à déterminer l’inadéquation entre le soutien réel reçu et le niveau souhaité pour les patients diabétiques. L’étude a également évalué l’impact de cette inadéquation sur les résultats de santé des patients.
Étude : Les personnes atteintes de diabète reçoivent-elles le soutien dont elles ont besoin ? Les déficits entre le soutien souhaité et le soutien reçu de la famille et des amis sont liés à une moins bonne santé. Crédit d’image : Dragana Gordic/Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
On a constaté que le soutien social avait des effets atténuants sur la morbidité et la mortalité dans la gestion des maladies chroniques, comme le diabète. Le soutien à l’autogestion permet aux individus de gérer leurs maladies pour promouvoir une meilleure santé. La recherche a montré les effets bénéfiques du soutien du partenaire ou du conjoint, comme une plus grande activité physique. Cependant, les préférences en matière de soutien social réel sont souvent ignorées, ce qui crée des décalages entre le soutien nécessaire et reçu. Le désir de soutien des individus affecte leur bien-être psychologique (p. ex., anxiété et dépression) et physique (p. ex., activités de soins personnels).
Les recherches examinant les implications de l’inadéquation du soutien chez les personnes diabétiques sont rares. Des travaux supplémentaires devraient être menés pour comprendre si le moteur d’une mauvaise santé biophysique et psychologique pourrait être l’inadéquation entre le soutien souhaité et le soutien reçu.
À propos de l’étude
Le premier objectif de la présente étude est de déterminer le niveau d’inadéquation du soutien chez les patients diabétiques. Il vise également à analyser la relation entre l’inadéquation du soutien et la santé biophysique et psychosociale. L’hypothèse de travail est que les personnes atteintes de diabète ayant des déficits de soutien plus importants seront moins bien loties en termes de résultats de santé biophysiques, psychosociaux et d’auto-soins.
L’étude est transversale et utilise des données d’enquête et des dossiers médicaux de patients atteints de diabète de type 1 et de type 2. Les mesures biophysiques comprenaient la pression artérielle diastolique, la pression artérielle systolique, l’indice de masse corporelle, les triglycérides, l’HbA1c et les lipoprotéines de haute et basse densité.
Les résultats de l’enquête psychosociale et d’auto-soins comprenaient l’auto-soin du diabète, l’auto-efficacité du diabète et la détresse liée au diabète. L’inadéquation du soutien était un score de différence (c’est-à-dire le soutien reçu soustrait du soutien souhaité). Des statistiques descriptives ont été calculées pour les caractéristiques cliniques, les données démographiques et les critères de jugement principaux. Des régressions linéaires multiples ont été estimées.
Principales conclusions
Environ 42 % à 52 % des participants ont connu une inadéquation de l’assistance dans six domaines. Des perceptions de déficits de soutien dans la gestion du diabète ont été signalées par 23 % à 34 % des participants. De plus, les déficits de soutien étaient corrélés à de moins bons résultats psychosociaux et biophysiques.
Les déficits de soutien signalés étaient plus importants chez les femmes et les participants sous insuline. Les excédents de soutien, c’est-à-dire recevoir plus de soutien que nécessaire, n’étaient liés à aucun résultat clé de l’étude. Les personnes ayant des déficits de soutien plus importants ont signalé une détresse liée au diabète plus importante, des niveaux de triglycérides plus élevés et une auto-efficacité du diabète plus faible. Ces résultats tenaient compte des caractéristiques démographiques et cliniques, minimisant ainsi le rôle des facteurs de confusion.
Pour assurer la robustesse, des régressions supplémentaires ont été estimées en contrôlant l’utilisation d’insuline. Les résultats étaient similaires à ceux mentionnés ci-dessus avec un ajout : un déficit de soutien plus élevé corrélé à un IMC plus élevé.
Pris ensemble, les résultats mettent en évidence que les patients diabétiques présentant des déficits de soutien perçus pourraient être plus à risque de subir des effets indésirables sur la santé biophysique et psychosociale. Les auteurs ont donc insisté sur l’alignement du soutien souhaité et reçu dans la gestion du diabète. De plus, il est également essentiel de s’aligner sur les concepts d’adaptation dyadiques trouvés dans les cadres théoriques.
Cette étude contribue à la littérature sur le soutien social en se concentrant sur les inadéquations plutôt que sur le soutien perçu. Cela aide à établir les corrélations entre les déficits de soutien et les excédents de soutien et les résultats de santé globaux chez les patients diabétiques.
Conclusion
Cette étude met en lumière l’existence d’un décalage entre le soutien dont les patients diabétiques ont besoin et le soutien réel dont ils bénéficient. De plus, les corrélations significatives entre la santé biophysique et psychosociale et les déficits de soutien ont été examinées dans cet article. Les résultats ont des implications pour la conception appropriée des programmes d’intervention afin de garantir que les patients diabétiques reçoivent un soutien adéquat et de haute qualité pour gérer efficacement la maladie.