Dans un article récent publié dans Nature Communications, les chercheurs ont cherché à identifier des biomarqueurs protéiques fiables pour diagnostiquer et prédire l’évolution à court et à long terme de la sclérose en plaques (SEP) en utilisant le test d’extension de proximité (PEA) en tandem avec des tests de nouvelle génération. technologie de séquençage (NGS).
Étude: La protéomique révèle des biomarqueurs pour le diagnostic, l’activité de la maladie et les conséquences de l’invalidité à long terme dans la sclérose en plaques. Crédit d’image : Nouvelle Afrique/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
La SEP est une maladie dégénérative chronique qui affecte le système nerveux central (SNC), elle modifie donc probablement la composition des fluides corporels en circulation, tels que le plasma sanguin et le liquide céphalo-rachidien (LCR).
Par conséquent, les fluctuations des taux de protéines dans le plasma et le LCR pourraient servir de biomarqueurs crédibles pour le diagnostic de la SEP, la surveillance de l’activité de la maladie et la progression du handicap neurologique.
Les chercheurs pensent que tester empiriquement les biomarqueurs de la SEP dans des échantillons appariés de LCR et de plasma provenant de patients atteints de SEP à un stade précoce et de témoins sains pourrait ouvrir la voie au lancement plus précoce de thérapies à haute efficacité. Cela pourrait retarder l’apparition et la progression de la SEP, atténuer les traitements inutiles et faciliter les stratégies de traitement personnalisées.
Historiquement, il était difficile de prédire l’invalidité liée à la SEP à l’aide des scores EDSS (Expansed Disability Status Scale) en raison de la courte durée des suivis. Alors que certaines recherches faisaient allusion à la chaîne légère des neurofilaments (NfL) dans le LCR comme biomarqueur prometteur, ces études manquaient de données corroborantes.
Conception et méthodologie de l’étude
L’étude actuelle s’est concentrée sur deux cohortes suédoises : 143 patients atteints de SEP et 43 témoins sains. Ces cohortes, appelées cohortes de découverte et de réplication, ont fourni des échantillons appariés de LCR et de plasma provenant de deux hôpitaux différents : Linköping et Karolinska University.
L’équipe a profilé 1 463 protéines dans ces échantillons à l’aide de la plateforme Olink Explore. Ils ont également mesuré les niveaux de NfL dans les échantillons de LCR et standardisé les données par souci de cohérence.
Avec une période de suivi s’étendant jusqu’à 13 ans, les chercheurs ont utilisé un test t modèle linéaire bilatéral (analyse Limma) pour l’analyse d’expression différentielle (DEA).
La DEA a révélé 52 protéines différentiellement exprimées (DEP) dans la cohorte de découverte, dont 40 étaient exprimées de manière similaire dans la cohorte de réplication. Notamment, tous les niveaux d’expression des protéines étaient plus élevés chez les patients atteints de SEP que chez les témoins.
L’étude a également utilisé le concept d’absence d’activité évidente de la maladie (NEDA-3), en s’appuyant sur trois paramètres spécifiques pour vérifier l’absence d’activité de la SEP. De plus, un score de SEP normalisé lié à l’âge (nARMSS) a été calculé pour chaque participant afin d’indiquer la progression globale du handicap.
Les modèles de régression logistique ont évalué les résultats binaires et un modèle de régression linéaire a prévu le score nARMSS à l’aide des expressions protéiques de base. Les deux modèles ont également pris en compte l’âge et le sexe comme facteurs d’influence potentiels.
Résultats
Parmi les 52 DEP identifiés dans le LCR de la cohorte de découverte, le NfL et l’interleukine-18 (IL-18) présentaient la corrélation la plus robuste. Même après deux ans, des niveaux plus faibles de NfL dans le LCR prédisaient avec précision l’absence d’activité de la maladie.
Au cours d’un suivi moyen de six ans, les scores EDSS prédisaient efficacement une invalidité à long terme. Le score nARMSS, qui tenait compte de la durée de la maladie et de l’âge, a facilité une analyse comparative de la progression du handicap entre les cohortes.
Les chercheurs ont noté que l’invalidité induite par la SEP se manifestait souvent indépendamment de l’inflammation liée aux rechutes. Il est donc primordial de comprendre le développement du handicap et d’identifier ses biomarqueurs fiables.
Compte tenu de l’inclusion d’une cohorte de réplication pour la validation des résultats, le modèle de régression linéaire a pu distinguer les patients atteints de SEP présentant des probabilités variables d’obtenir un score nARMSS élevé. Par conséquent, les biomarqueurs protéiques apparaissent comme des outils prédictifs potentiels pour discerner différentes trajectoires cliniques dans la SEP.
L’instauration précoce d’un traitement très efficace peut profondément influencer la progression à long terme de l’invalidité liée à la SEP. En outre, cela pourrait ouvrir la voie à des traitements personnalisés contre la SEP tout en évitant l’administration inutile de médicaments, compte tenu des coûts associés et des effets secondaires potentiels.
Conclusions
Cette recherche a identifié 52 biomarqueurs candidats robustes dans le LCR de patients atteints de SEP à un stade précoce par rapport à des témoins sains. Compte tenu de leur importance dans la progression de la SEP, ces biomarqueurs protéiques peuvent prévoir de manière fiable la progression de la maladie, en particulier les conséquences en matière d’invalidité, sur la base des scores nARMSS.
Dans le cadre de projets futurs, ces biomarqueurs protéiques pourraient guider les stratégies de traitement individualisées optimales pour les personnes luttant contre la sclérose en plaques.
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