Dans une étude récente publiée dans Nutrients, un groupe de chercheurs a exploré les effets causals des acides gras polyinsaturés (AGPI) sur le risque d’arthrose du genou et de la hanche (OA) à l’aide de données de randomisation mendélienne (MR) et d’études d’association pangénomique (GWAS).
Étude: Le rôle des acides gras polyinsaturés dans l’arthrose : aperçus d’une étude de randomisation mendélienne. Crédit d’image : KucherAV/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’arthrose touche plus de 500 millions de personnes dans le monde et constitue une maladie articulaire chronique très répandue, en particulier au niveau des articulations du genou et de la hanche. Cette estimation, qui représente environ 7 % de la population mondiale, devrait augmenter considérablement d’ici 2050.
La prévalence croissante et les limites des traitements actuels, principalement les chirurgies terminales, soulignent la nécessité d’approches alternatives. Les interventions nutritionnelles, les AGPI comme les oméga-3 et les oméga-6, se sont révélées bénéfiques en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires.
Bien que les oméga-3 soient prometteurs dans la gestion de l’arthrose, le rôle des oméga-6 reste moins clair. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider les avantages potentiels des AGPI dans le traitement et la prévention de l’arthrose, compte tenu de la forte prévalence mondiale de l’arthrose, de l’efficacité limitée des médicaments actuels et des résultats incohérents des études précédentes sur les acides gras oméga-3 et oméga-6.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont utilisé l’IRM, en exploitant les données GWAS, pour étudier la relation entre les AGPI, en particulier les oméga-3 et oméga-6, et l’arthrose, en se concentrant sur l’arthrose du genou et de la hanche.
Ils ont adhéré aux principes fondamentaux de la MR : association significative des variantes génétiques avec les AGPI, aucun impact direct des variantes sur l’arthrose sauf via les AGPI, et aucune corrélation de confusion. L’équipe a rigoureusement sélectionné des variables instrumentales (IV) fortement liées aux AGPI et indépendantes des facteurs de confusion.
Ils ont également effectué des contrôles d’élagage et de déséquilibre de liaison (LD) du polymorphisme mononucléotidique (SNP), ainsi que l’évaluation du biais d’instrument faible à l’aide de la statistique F.
Les chercheurs ont obtenu des données récapitulatives SNP sur les AGPI auprès de la Nightingale Health UK Biobank Initiative, fournissant des informations sur les acides gras oméga-6 et oméga-3. Les variables génétiques instrumentales pour ces acides gras ont été dérivées de l’étude Biobank du Royaume-Uni (Royaume-Uni) impliquant plus de 100 000 individus européens.
L’étude a utilisé une plate-forme métabolomique de résonance magnétique nucléaire (RMN) haute performance pour l’analyse d’échantillons de plasma. Pour l’arthrose, les données ont été obtenues du projet Arthritis Research UK Osteoarthritis Genetics (arcOGEN) et de l’étude UK Household Longitudinal Study (UKHLS), impliquant des centaines de milliers d’individus.
L’analyse MR a été réalisée à l’aide du package R TwoSample MR, en utilisant la méthode pondérée par variance inverse (IVW) à effets aléatoires comme technique principale, complétée par les méthodes MR-Egger et médiane pondérée pour l’estimation.
Ces méthodes tenaient compte de l’invalidité potentielle des variantes génétiques et de la pléiotropie horizontale. Les résultats ont été présentés sous forme de rapports de cotes avec intervalles de confiance, et la correction de Bonferroni a été appliquée à plusieurs tests.
Les chercheurs ont également effectué des analyses de sensibilité, notamment des tracés en entonnoir, le test Q de Cochran, l’interception MR-Egger et des analyses sans intervention. Ces tests ont évalué l’hétérogénéité et la pléiotropie, validant l’étude des résultats. Les associations significatives ont été soigneusement interprétées, en tenant compte du potentiel d’associations suggestives et de pléiotropie directionnelle.
Résultats de l’étude
Dans l’étude, les chercheurs ont effectué des analyses de régression MR-Egger et IVW pour évaluer l’hétérogénéité des effets causals des acides gras oméga-3 sur l’arthrose du genou (KOA) et l’arthrose de la hanche (HOA).
Ils ont observé une hétérogénéité dans les analyses MR pour KOA et HOA, ce qui a conduit à utiliser une estimation IVW à effets aléatoires. Les résultats de l’IVW ont systématiquement soutenu une relation causale entre les acides gras oméga-3 et le risque de KOA.
De plus, les tests d’interception MR-Egger n’ont montré aucune pléiotropie horizontale dans les analyses, comme l’indiquent les valeurs de p supérieures à 0,05. Des nuages de points ont illustré les impacts estimés des SNP sur les acides gras oméga-3 et l’arthrose, et une analyse sans exception a confirmé qu’aucune variable instrumentale aberrante n’a influencé de manière significative les résultats globaux.
Le tracé en entonnoir n’a indiqué aucune pléiotropie horizontale apparente, montrant une variation symétrique de la taille de l’effet autour de l’estimation ponctuelle.
L’étude a également exploré les effets causals des acides gras oméga-6 sur le KOA et le HOA. Les chercheurs ont sélectionné respectivement 61 et 59 LD-IV parmi les GWAS pour KOA et HOA. La méthode IVW a suggéré une association potentielle entre les acides gras oméga-6 génétiquement prédits et un risque réduit de KOA, avec des résultats significatifs similaires obtenus à partir de l’analyse médiane pondérée.
L’analyse MR-Egger a montré des résultats cohérents mais non significatifs, et ces résultats ont indiqué une possible relation causale entre les acides gras oméga-6 et une diminution du risque de KOA. Pour HOA, la méthode IVW a montré que les acides gras oméga-6 étaient associés à un risque réduit, une conclusion étayée par des résultats significatifs dans les méthodes MR-Egger et médiane pondérée.
Compte tenu de l’hétérogénéité observée dans les analyses IRM des oméga-6 pour le KOA et le HOA, l’étude a utilisé la méthode IVW à effets aléatoires. Cette approche a également confirmé la relation causale entre les oméga-6 et l’arthrose.
Les analyses n’ont montré aucune pléiotropie horizontale, comme le confirment les interceptions avec des valeurs p supérieures à 0,05. Des nuages de points affichant les estimations causales individuelles ont été présentés et les résultats ont été confirmés par des tests sans intervention. Les tracés en entonnoir pour les analyses des oméga-6 et de l’arthrose ont démontré la cohérence et la fiabilité des résultats.
Conclusion
Dans l’ensemble, l’étude a fourni la preuve d’une relation causale potentielle entre les acides gras oméga-3 et oméga-6 et le risque de développer une KOA et une HOA, suggérant que ces nutriments pourraient jouer un rôle dans la gestion et la prévention de l’arthrose.
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