Dans une revue récente publiée dans Nutrimentsles chercheurs ont examiné le potentiel du thé noir dans la prévention et la gestion du cancer, mettant en évidence ses mécanismes et ses perspectives d’avenir.
Sommaire
Arrière-plan
L’augmentation des cas de cancer et des décès qui y sont associés est alarmante, le cancer étant désormais la principale cause de mortalité à l’échelle mondiale. Les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2020 ont enregistré 19,3 millions de nouveaux cas et 10 millions de décès, les cancers du poumon, du sein, de l’intestin et de la prostate étant les plus répandus.
D’ici 2040, les nouveaux cas de cancer dans le monde pourraient atteindre 27,5 millions par an, sous l’influence de nombreux facteurs, notamment le mode de vie et la génétique. Certaines études suggèrent que le thé, en particulier le thé noir, pourrait offrir des bienfaits protecteurs contre le cancer.
Thés noirs, comme le thé Yunnan Pu’er (Pu’er) et le thé Hunan Fubrick (Fu brick), possèdent des propriétés uniques et des principes actifs bénéfiques pour la santé. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre de manière globale les mécanismes anticancéreux précis et les limites potentielles du thé noir.
Composés bioactifs du thé noir
Le thé noir contient une gamme de composés bioactifs : catéchines, acides phénoliques, flavonols et alcaloïdes, pour n’en nommer que quelques-uns. Les saveurs uniques et les bienfaits pour la santé proviennent de la fermentation microbienne, ce qui le distingue des autres thés comme le vert et le oolong.
Les composés clés comprennent les polyphénols (qui jouent un rôle anti-oxydant et anti-inflammatoire) et des acides aminés comme la théanine qui renforcent l’immunité et la mémoire. De plus, les alcaloïdes tels que la caféine favorisent la santé cardiovasculaire, tandis que les polysaccharides régulent l’immunité et la santé intestinale. Un composé remarquable est la théabrowine, connue pour ses propriétés antioxydantes et anticancéreuses.
Pouvoir anticancéreux du thé noir
La recherche confirme que les composants du thé noir, tels que les polysaccharides du thé en brique noire, ont des propriétés anticancéreuses qui entravent la croissance des cellules cancéreuses du poumon et du foie. La théabrownine supprime la prolifération des cellules cancéreuses du poumon, tandis qu’un dérivé du thé noir Anhua stimule l’apoptose des cellules cancéreuses du poumon.
De plus, les extraits de thé noir inhibent la croissance des cellules cancéreuses du pancréas, du côlon et de la langue, et notamment, la théophylline présente dans le thé noir freine également la croissance des cellules cancéreuses du sein et du col de l’utérus.
Thé noir : mécanismes contre le cancer
Les effets anticancéreux du thé noir sont évidents, l’inflammation jouant un rôle central. L’inflammation chronique conduit souvent au cancer, la voie du facteur nucléaire kappa B (NF-κB) influençant la transcription des oncogènes. Le thé noir présente des propriétés anti-inflammatoires, inhibant spécifiquement la voie NF-κB.
Lors d’expériences, l’extrait de thé Pu’er a réduit les protéines et les facteurs inflammatoires, suggérant son efficacité dans la lutte contre l’inflammation intestinale. Dans les cas d’inflammation induite par les graisses, le thé noir réduit les facteurs pro-inflammatoires, ce qui suggère son rôle potentiel dans la prévention du cancer, et de futures études devraient explorer davantage les effets anti-inflammatoires du thé noir sur d’autres organes.
Propriétés antioxydantes du thé noir
Le stress oxydatif et ses implications
Le stress oxydatif survient lorsqu’il existe un déséquilibre dans la production et l’élimination des radicaux libres d’oxygène dans l’organisme. Ce stress est lié à diverses maladies, notamment en favorisant la transformation et la prolifération des cellules cancéreuses.
L’activité antioxydante du thé noir
Le thé noir présente des propriétés antioxydantes qui réduisent potentiellement le risque de cancer en neutralisant le stress oxydatif. Recherches approfondies utilisant diverses expériences, comme l’acide 2,2′-Azino-bis (3-éthylbenzothiazoline-6-sulfonique) (ABTS), le pouvoir antioxydant réducteur ferrique (FRAP) et le 2,2-diphényl-1-picrylhydrazyl (DPPH) , a confirmé le caractère antioxydant du thé noir.
Les composants actifs tels que les polyphénols, les flavonoïdes et les polysaccharides du thé contribuent de manière significative à cette action antioxydante.
Études antioxydantes in vitro et in vivo
Diverses études ont montré que les extraits de thé noir, notamment de thé Pu’er, diminuent les marqueurs de stress oxydatif dans les cellules. Des expériences in vivo ont confirmé la capacité du thé noir à réduire les niveaux d’espèces réactives de l’oxygène (ROS), améliorant ainsi le taux de survie dans certaines conditions défavorables.
Mécanismes derrière les effets antioxydants
Les propriétés antioxydantes du thé noir sont largement attribuées aux polyphénols, aux flavonoïdes et aux polysaccharides du thé. Bien que de nombreuses études aient porté sur ses effets antioxydants, des connaissances plus approfondies sur les voies et les mécanismes de ces antioxydants sont nécessaires.
Le rôle du thé noir dans la gestion du cancer
Inhibition de la prolifération des cellules cancéreuses
Le thé noir bloque la croissance des cellules cancéreuses, notamment en arrêtant le cycle cellulaire à différentes phases. Le premier blocage de la phase lacune (G1) dans certaines cellules, par exemple les cellules de la lignée cellulaire du carcinome hépatocellulaire (HepG2), par le thé Pu’er a été attribué à l’activation de voies spécifiques.
Promotion de l’apoptose des cellules cancéreuses
Les composants du thé noir, en particulier après fermentation microbienne, peuvent induire l’apoptose de diverses cellules cancéreuses. Les mécanismes comprennent l’induction d’un déséquilibre réduction-oxydation (REDOX) dans les cellules ou l’activation de voies de signalisation spécifiques telles que la protéine kinase activée par le mitogène/kinase N-terminale c-Jun (MAPK/JNK).
Le thé noir est prometteur dans la prévention et le traitement du cancer en supprimant la prolifération cellulaire, les métastases et en favorisant l’apoptose. Alors que les études cellulaires et animales dominent la recherche actuelle, davantage d’études basées sur la population humaine sont nécessaires.
L’obésité et sa relation avec le cancer
L’obésité devient rapidement un problème de santé majeur en raison de facteurs tels que l’alimentation, les anomalies métaboliques et la génétique. Sa prévalence a augmenté récemment et des liens entre l’obésité et certains cancers ont été établis. De manière significative, une étude a montré que les patients ayant subi une chirurgie bariatrique ont connu une réduction notable de l’incidence du cancer par rapport à ceux qui n’en ont pas subi. En outre, l’obésité sévère est liée à un risque plus élevé de cancers comme le cancer du côlon et du sein, la tumorigenèse étant souvent alimentée par des réponses inflammatoires.
Propriétés bénéfiques du thé noir
Le thé noir a démontré son potentiel dans la lutte contre l’obésité et, indirectement, contre le cancer. Des études sur le thé Fu Brick et le thé Pu’er ont révélé leur capacité à réduire les taux de lipides sériques, ce qui peut aider au traitement et à la prévention du cancer.
De nombreux efforts de recherche, allant de l’examen de la réduction des lipides dans le thé Pu’er aux effets du thé Liupao sur les souris obèses, soulignent les propriétés hypolipidémiantes de ces thés. L’impact du thé noir s’étend également aux études sur les humains.
Il a été démontré que la consommation régulière d’extrait de thé Pu’er réduit considérablement le poids corporel et améliore le statut lipidique du sang chez les personnes hyperlipidémiques. De plus, la consommation quotidienne de thé, en particulier les variétés foncées, a été associée à un risque plus faible de diabète parmi divers groupes démographiques.
L’impact du thé noir sur la flore intestinale
Les déséquilibres de la flore intestinale peuvent entraîner de nombreux problèmes de santé, notamment le cancer. Cependant, il a été démontré que le thé noir, en particulier ses polyphénols, module le microbiote intestinal. Ce thé augmente la diversité du microbiote intestinal, bénéficiant ainsi aux personnes obèses et diabétiques en renforçant la présence de bactéries bénéfiques. Par exemple, le thé Pu’er peut réguler les microbes intestinaux chez les souris atteintes de colite, augmentant ainsi l’abondance de bactéries bénéfiques, ce qui, à son tour, pourrait réduire les risques de cancer du côlon.
Cependant, les variations individuelles de la modulation de la flore intestinale et les mécanismes exacts par lesquels les extraits de thé noir influencent la flore intestinale nécessitent des recherches plus approfondies.