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Le problème de santé
La douleur est le premier motif de consultation des médecins généralistes. Près de 30 % de la population souffre de douleurs chroniques ou persistantes, chiffre qui augmente avec l’âge. Affectant davantage les femmes, ces douleurs concernent principalement le dos, le cou, les épaules, les membres, la tête et le ventre. Elles sont souvent associées à la dépression, l’anxiété et les troubles du sommeil. Aiguë ou chronique, la douleur nécessite le recours au système de soins.
L’étude de référence
Une revue systématique a évalué la thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and Commitment Therapy, ou ACT) sur la douleur chronique de l’adulte en s’appuyant sur onze essais randomisés. Les résultats montrent une efficacité sur l’acceptation de la douleur, et un effet moindre sur l’anxiété et la dépression. L’intensité de la douleur reste toutefois inchangée, et les effets positifs s’estompent avec le temps pour les douleurs sévères.
Descriptif de la méthode
La thérapie ACT vise à développer la flexibilité psychologique afin d’accepter sans jugement les pensées négatives, ce qui inclut les perceptions douloureuses. Elle s’appuie sur six principes : dé-fusion cognitive, acceptation, focalisation sur le moment présent, observation de soi, analyse des valeurs et engagement dans l’action. Le thérapeute amène le patient à évoluer dans ses tentatives pour contrôler la douleur en passant de la lutte à l’acceptation. Il devient ainsi plus apte à mener des actions qui soutiennent son bien-être fondées sur ses propres valeurs. La version ACT spécifique à la douleur, appelée ACT étendue, comprend neuf séances hebdomadaires de trois heures dans des groupes de quinze participants au maximum dirigés par deux thérapeutes. À cela s’ajoute un atelier collectif avec des exercices expérientiels, des discussions de groupe et une consultation individuelle afin d’améliorer la compréhension du patient et d’optimiser le traitement.
Les mécanismes d’action
La thérapie ACT est basée sur la théorie du cadre relationnel. Elle suggère que les compétences rationnelles utilisées par l’esprit humain pour résoudre des problèmes peuvent être inefficaces pour aider à surmonter sa douleur. La thérapie ACT a donc pour but d’apprendre que, même si la douleur est normale, nous pouvons apprendre à changer notre façon de la penser. Cette flexibilité psychologique peut s’obtenir après avoir exploré ses tentatives passées, accepté son expérience émotionnelle, choisi ses orientations de vie et adopté des comportements allant dans le sens de ses propres valeurs.
Bénéfices
Une revue systématique a montré l’efficacité de la thérapie ACT sur la réduction de la douleur dans la fibromyalgie, le syndrome du côlon irritable et la migraine. L’ACT a obtenu de meilleurs résultats que des interventions pharmacologiques et psychoéducatives.
Quels sont les risques ?
Les données sur les effets secondaires sont limitées mais ils ne semblent pas majeurs. Il existe en revanche des contre-indications pour les personnes ayant des altérations des fonctions cognitives, des troubles de la mémoire, des troubles psychotiques aigus et nécessitant une aide médicale d’urgence.
Conseils pratiques
Lorsque l’on ressent des émotions douloureuses telles que l’anxiété, la méthode ACT apprend à s’ouvrir, à respirer, à leur faire place en leur permettant de rester là, telles qu’elles sont, sans les exacerber ou les minimiser. L’ACT n’essaie pas de changer ou d’arrêter une pensée anxieuse ou une douleur, mais encourage à développer avec elle une relation d’acceptation nouvelle et bienveillante. Cette stratégie implique un positionnement différent de celui de la thérapie cognitivo-comportementale classique qui cherche à contrôler les pensées, les sentiments et les symptômes douloureux.
À qui s’adresser ?
Un psychologue clinicien, un médecin ou un psychiatre. Il n’y a pas de certification officielle, mais il reste important de demander si le praticien est bien formé à cette INM.