Cibler les programmes de vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS) sur les personnes âgées souffrant de problèmes de santé sous-jacents est un moyen rentable de réduire la maladie, selon une nouvelle étude de modélisation https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.240452 dans JAMC (Journal de l'Association médicale canadienne).
Les infections par le VRS sont à l’origine de maladies graves, en particulier chez les nourrissons et les personnes âgées, et les taux d’infection augmentent avec l’âge. Il existe désormais des vaccins pour prévenir les maladies causées par le VRS chez les adultes, et les campagnes de vaccination pourraient réduire l’incidence chez les personnes âgées et les coûts de santé associés.
Pour comprendre l’impact potentiel des vaccinations contre le VRS, les chercheurs ont créé un modèle pour évaluer le rapport coût-efficacité des programmes de vaccination dans différentes tranches d’âge présentant différents risques médicaux. La plupart des études de rapport coût-efficacité existantes se sont concentrées sur les adultes de 60 ans et plus, mais dans cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur les adultes de 50 ans et plus. Ils ont analysé une combinaison de stratégies de vaccination basées uniquement sur l’âge, uniquement sur le risque médical et sur l’âge et le risque médical.
Les stratégies axées sur les adultes souffrant de pathologies sous-jacentes qui les exposent à un risque accru de contracter le VRS sont plus susceptibles d'être rentables que les stratégies générales basées sur l'âge. Nous avons constaté que la vaccination des personnes âgées peut être moins coûteuse et plus efficace que l'absence de vaccination et que la vaccination des personnes de 70 ans et plus souffrant de pathologies chroniques est susceptible d'être rentable sur la base des seuils de rentabilité couramment utilisés.
Dre Ashleigh Tuite, Centre des programmes d'immunisation de l'Agence de la santé publique du Canada et École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto, Toronto, Ontario, avec ses coauteurs
L'équipe de recherche note que dans certains contextes où le risque de maladie et les coûts des soins de santé sont plus élevés, comme les communautés éloignées du nord du Canada, des programmes de vaccination plus larges dans tous les groupes d'âge peuvent être rentables.
L'étude a été menée par des chercheurs de l'Agence de la santé publique du Canada, à Ottawa; de l'École de santé publique Dalla Lana, à l'Université de Toronto, à Toronto; de la Faculté des sciences de la santé, à l'Université McMaster, à Hamilton; de l'École d'épidémiologie et de santé publique, à l'Université d'Ottawa, à Ottawa; de Santé publique Ontario, à Toronto; et de l'Institut national de santé publique du Québec, à Québec.
Un deuxième article https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.240906 fournit aux cliniciens un ouvrage de référence facile sur les points clés de la vaccination contre le VRS chez les personnes âgées. En particulier, le Comité consultatif national de l’immunisation recommande la vaccination contre le VRS pour les adultes âgés de 75 ans et plus et les adultes âgés de 60 ans et plus qui résident dans des maisons de retraite et d’autres établissements de soins chroniques. Il a été démontré qu’une dose d’un vaccin contre le VRS offre une protection contre la maladie pendant au moins deux saisons de virus respiratoires.