Dans une étude menée à l’Institut européen d’oncologie, en Italie, des scientifiques ont découvert que le risque et la durée d’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) réduisaient considérablement après la vaccination contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Étude : Une probabilité plus faible et une durée plus courte des infections après le vaccin Covid-19 sont en corrélation avec les IgG circulantes anti-SRAS-CoV-2. Crédit d’image : Andy Dean Photography/Shutterstock
Une version préimprimée de l’étude est disponible sur le site medRxiv* serveur pendant que l’article est soumis à une évaluation par les pairs.
Sommaire
Fond
La pandémie de COVID-19 a causé plus de 230 millions d’infections et 4,75 millions de décès dans le monde. Après l’introduction des vaccins, une réduction des taux d’infection et de mortalité a été observée dans de nombreux pays à travers le monde. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 5,9 milliards de doses de vaccins ont déjà été administrées.
Comme documenté dans la littérature, les vaccins COVID-19 induisent une immunité humorale et cellulaire robuste et protègent contre l’infection par le SRAS-CoV-2 et les maladies symptomatiques. Concernant la durée de l’immunité vaccinale, des études ont indiqué que l’efficacité des vaccins reste stable pendant au moins six mois. Cependant, des preuves récentes sur les infections à rupture vaccinale ont mis en évidence la possibilité d’une diminution de l’immunité vaccinale avec le temps.
Dans la présente étude, les scientifiques ont évalué le risque et la durée d’infection chez les travailleurs de la santé vaccinés et non vaccinés. De plus, ils ont déterminé la corrélation entre le risque d’infection et le niveau d’immunité humorale.
Étudier le design
L’étude a été menée sur les travailleurs de la santé, le personnel de soutien, le personnel administratif et le personnel de recherche travaillant à l’Institut européen d’oncologie, en Italie. Tous les participants ont été suivis pendant 14 mois.
Au cours de la période de pré-vaccination (avril 2020 à janvier 2021), un total de 1493 participants ont été testés pour l’infection par le SRAS-CoV-2 par transcription inverse-amplification en chaîne par polymérase (RTPCR). Les taux sériques d’anticorps IgG anti-spike receptor-binding domain (RBD) ont également été mesurés par dosage immuno-enzymatique (ELISA).
De même, un total de 2029 participants, y compris les participants de la période de pré-vaccination, ont ensuite été vaccinés et suivis pendant la période de post-vaccination.
Remarques importantes
Parmi les 2029 participants vaccinés, 1818 ont reçu le vaccin COVID-19 à base d’ARNm développé par Pfizer/BioNTech, et 133 ont reçu le vaccin à base de vecteur adénoviral développé par Oxford/AstraZeneca. À l’exception de 48 participants de chaque groupe vacciné, tous ont été complètement immunisés avec deux doses de vaccin.
Risque d’infection avant la vaccination
Parmi les 1493 participants non vaccinés, environ 18% ont développé une infection par le SRAS-CoV-2. Par rapport au personnel non médical, le personnel médical, y compris les infirmières et les médecins, a montré une susceptibilité significativement plus élevée à développer l’infection. Il est important de noter que les participants séropositifs ont montré un risque inférieur de 66 % de développer une infection.
Parmi les 266 participants devenus positifs pour le SRAS-CoV-2 au cours de la phase initiale de l’étude, huit ont développé une réinfection (3%). La réfection s’est produite chez cinq participants plus de 60 jours après l’infection précédente. Dans l’ensemble, les fréquences de réinfection parmi les participants séropositifs et séronégatifs étaient de 9 % et 25 %, respectivement.
Risque d’infection après la vaccination
Un taux sérique significativement élevé d’anticorps anti-RBD a été détecté chez presque tous les participants vaccinés une semaine après la vaccination. Seulement 1,9 % des participants n’ont pas répondu à la vaccination. Une corrélation inverse a été observée entre le taux d’anticorps et l’âge. Bien qu’il soit resté détectable quatre mois après la vaccination, une baisse progressive du niveau d’anticorps a été observée au fil du temps.
Parmi les 2029 participants vaccinés, seulement 30 ont développé des infections au cours de la période d’étude (1,5 %). Cela indique un risque d’infection significativement plus faible chez les participants vaccinés par rapport aux participants non vaccinés. La durée moyenne entre la dernière vaccination et la percée de l’infection était de 55 jours.
La durée moyenne de l’infection chez les participants vaccinés était de deux jours, ce qui était significativement plus court que la durée de l’infection naturelle (16 jours) ou de la réinfection (11 jours) chez les participants non vaccinés. De plus, tous les participants atteints d’infections par percée vaccinale sont restés asymptomatiques ou légèrement symptomatiques. Dans l’ensemble, ces résultats soulignent davantage l’efficacité de la vaccination (durée d’excrétion virale plus courte et protection contre une maladie grave).
Corrélation entre le niveau d’anticorps et l’infection
Une fréquence d’infection significativement plus faible (1,4 %) a été observée chez les participants séropositifs vaccinés par rapport à celle des participants séropositifs non vaccinés (9 %) et des non-répondeurs séronégatifs au vaccin (5,7 %).
Parmi les 30 participants atteints d’infections vaccinales percées, 27 présentaient des taux plus faibles d’anticorps anti-RBD et trois ne répondaient pas à la vaccination. Dans l’ensemble, ces résultats indiquent que les personnes vaccinées avec des titres d’anticorps élevés sont moins susceptibles de développer des infections à percée.
Importance de l’étude
L’étude met en évidence l’importance de la vaccination COVID-19 dans la réduction du risque et de la durée de l’infection. Cependant, un petit pourcentage de cas de percée vaccinale observés dans l’étude indique que même les personnes vaccinées devraient utiliser des mesures de contrôle non pharmaceutiques (port de masque, distanciation sociale, etc.) pour une protection supplémentaire.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.