Dans une étude récente publiée dans JAMAles chercheurs évaluent les réponses individuelles de la pression artérielle (TA) aux variations du sodium alimentaire et tiennent compte de la TA de base et de l’utilisation de médicaments antihypertenseurs dans une population diversifiée.
Étude: Effet du sodium alimentaire sur la tension artérielle : un essai croisé. Crédit d’image : Brainslav Nenin/Shutterstock.com
Arrière-plan
Aux États-Unis, les adultes, en particulier les personnes d’âge moyen et les personnes âgées, consomment souvent en moyenne 3,5 grammes de sodium par jour, ce qui dépasse les recommandations du ministère américain de la Santé et des Services sociaux, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’American Heart Association.
Cette habitude, associée à une augmentation des décès liés au sodium, affecte la tension artérielle de manière variable, ce qui rend difficile la gestion personnalisée du sodium alimentaire. De plus, de nombreuses études excluent souvent les personnes prenant des médicaments antihypertenseurs, ce qui complique encore davantage la compréhension.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre la variabilité individuelle des réponses de la tension artérielle au sodium alimentaire, en particulier chez les personnes prenant des médicaments antihypertenseurs. Il est également crucial d’affiner la définition et l’impact de la sensibilité au sel dans diverses populations présentant différents statuts d’hypertension.
À propos de l’étude
L’étude CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) a été conçue pour explorer les effets du sodium alimentaire sur la tension artérielle. Tous les participants qui faisaient partie de cette cohorte d’observation communautaire, prospective et multicentrique ont fourni leur consentement éclairé et ont été rémunérés pour leur participation.
L’étude, menée entre 2021 et 2023, comprenait un groupe diversifié de participants de diverses villes américaines, équilibrés en termes de sexe, de race, d’âge et d’éducation. La cohorte comprenait des individus âgés de 50 à 75 ans et comprenait à la fois des participants CARDIA et non CARDIA de Birmingham, Alabama, et de Chicago, Illinois.
Les participants ont suivi un régime riche et pauvre en sodium pendant une semaine et ont été surveillés par des collectes ambulatoires de tension artérielle et d’urine pendant 24 heures. Les régimes, adaptés aux besoins caloriques de chaque participant, suivaient les directives alimentaires américaines axées sur le potassium et le calcium. Le protocole d’étude nécessitait quatre visites à l’Université de l’Alabama à Birmingham ou aux centres de terrain de l’Université Northwestern, chacune à une semaine d’intervalle.
Une analyse complète des sous-groupes basée sur divers facteurs démographiques et cliniques a été réalisée. Les chercheurs ont également cherché à identifier les événements indésirables que les participants pourraient subir au cours de l’intervention diététique.
Résultats de l’étude
Dans la présente étude, 281 personnes ont consenti à participer, dont 232 répondaient aux critères d’éligibilité. Parmi ces personnes, 228 ont assisté à la visite initiale et 213 ont complété les deux phases de l’étude impliquant des régimes pauvres et riches en sodium.
L’alimentation quotidienne des participants était riche en sodium, qui était encore augmenté par le régime riche en sodium et réduit par le régime pauvre en sodium. Le régime riche en sodium a augmenté l’apport en sodium par rapport aux régimes pauvres en sodium et aux régimes habituels. Cet aspect de l’étude a mis en évidence les schémas alimentaires typiques et leur potentiel de modification.
Le principal résultat de l’étude, la sensibilité au sel pour la pression artérielle moyenne (SSBP), a révélé une augmentation médiane de quatre mm Hg lorsque l’on compare les effets des régimes pauvres et riches en sodium. Cette réponse est restée constante dans les différents sous-groupes de participants, quelles que soient les différences de tension artérielle diastolique de base. Il est intéressant de noter que la SSBP ne variait pas en fonction de l’ordre dans lequel les régimes étaient administrés.
La PASS chez les individus présentant différents statuts d’hypertension a également été explorée, y compris celles souffrant de normotension, d’hypertension contrôlée, d’hypertension non traitée et d’hypertension non contrôlée. La réponse aux modifications du sodium alimentaire est restée similaire dans ces groupes, indiquant ainsi un effet universel de l’apport en sodium sur la tension artérielle.
L’enquête sur la relation entre les différentes classes d’antihypertenseurs et la SSBP n’a révélé aucune association significative. Cette observation suggère que l’impact du sodium alimentaire sur la tension artérielle n’est pas significativement influencé par ces médicaments.
Un résultat important de l’étude est que la majorité des membres de la cohorte ont connu une baisse de la pression artérielle moyenne lors du passage d’un régime riche en sodium à un régime pauvre en sodium. En utilisant des critères établis pour la sensibilité au sel, environ 46 % des participants ont été classés comme sensibles au sel, alors qu’une plus petite partie de la cohorte présentait une sensibilité inverse au sel.
En comparant le régime alimentaire habituel des participants avec le régime pauvre en sodium, on a constaté une réduction notable de l’apport quotidien en sodium. Cette réduction était associée à une diminution de la pression artérielle systolique chez la plupart des participants. En comparaison, tout en augmentant l’apport en sodium, le régime riche en sodium n’a pas entraîné de changements significatifs dans la tension artérielle.
Une analyse en groupes parallèles a révélé que les personnes ayant commencé avec un régime pauvre en sodium présentaient une tension artérielle systolique significativement inférieure à la fin de la première semaine par rapport à celles ayant commencé avec un régime riche en sodium. Cet effet est resté cohérent dans différents sous-groupes, notamment le sexe, l’âge, la race, la tension artérielle de base et le statut diabétique.
Le régime riche en sodium était associé à des symptômes tels que des maux de tête, des malaises gastro-intestinaux et des œdèmes, tandis que le régime pauvre en sodium était associé à des crampes et à une faiblesse. Cependant, ces événements étaient relativement peu fréquents, car ils touchaient moins de 10 % des participants suivant l’un ou l’autre régime. Cela suggère que les changements alimentaires dans l’apport en sodium, qu’ils soient élevés ou faibles, étaient généralement bien tolérés par la cohorte diversifiée de l’étude.