Dans une étude récente publiée dans le Journal international de l’obésitéles chercheurs ont examiné les effets du cannabis sur des mesures anthropométriques.
L’obésité reste un problème de santé publique mondial important, avec environ 650 millions d’adultes touchés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’obésité entraîne des changements métaphysiques et des maladies chroniques qui réduisent l’espérance de vie. Les complications liées à l’obésité sont liées à un excès de graisse corporelle, une maladie inflammatoire qui perturbe le fonctionnement de l’organisme, entraînant des dysfonctionnements cardiaques, vasculaires, hémodynamiques, squelettiques et cérébraux.
Étude : Effet du cannabis et de ses sous-produits sur les mesures anthropométriques : une revue systématique et une méta-analyse. Crédit d’image : oatawa/Shutterstock
Diverses stratégies ont été décrites pour réduire la masse grasse et donc l’obésité. Il s’agit notamment d’améliorations des normes d’activité physique, de l’adoption de directives en matière d’alimentation saine, d’interventions médicamenteuses et d’interventions chirurgicales. Au cours des dernières années, Cannabis sativa a été utilisé pour traiter/soulager les symptômes de certaines maladies.
Bien qu’il soit bien toléré dans certaines conditions, des effets indésirables ont été fréquemment rapportés pour des troubles psychiatriques lors d’une utilisation à long terme. Diverses maladies ont été liées à l’usage thérapeutique ou récréatif du cannabis. Néanmoins, les effets du cannabis et de ses sous-produits sont mal compris.
À propos de l’étude
La présente étude a évalué les effets du cannabis et de ses dérivés sur des mesures anthropométriques. Les chercheurs ont recherché dans les bases de données Medline, Cochrane Library, Web of Science et Embase des essais contrôlés randomisés évaluant la consommation de cannabis et les changements anthropométriques chez les adultes obèses. Revues, éditoriaux, protocoles, animaux ou in vitro études, et celles portant sur des populations de moins de 18 ans ont été exclues.
L’intervention consistait à utiliser du cannabis ou ses sous-produits comme agents thérapeutiques. Les résultats étaient des changements dans le poids corporel, le tour de taille (WC), l’indice de masse corporelle (IMC) et le pourcentage de graisse corporelle. Les données sur la conception de l’étude, la durée du suivi, les caractéristiques des participants, la posologie du cannabis, les changements dans les indices ou indicateurs d’obésité, les méthodes d’acquisition de données, les résultats et les limites ont été extraites des études éligibles. Le risque de biais a été évalué à l’aide de l’outil d’évaluation critique du Joanna Briggs Institute.
L’équipe a réalisé une méta-analyse à l’aide d’un modèle à effets aléatoires pour examiner la relation entre la consommation de cannabis et les changements dans les indices ou indicateurs anthropométriques. Le test Cochran Q et la statistique I-carré ont été utilisés pour évaluer l’hétérogénéité des études. Des parcelles forestières ont été utilisées pour visualiser les effets du traitement. De plus, des analyses de sous-groupes ont été effectuées selon le type de cannabis et la durée du suivi.
Résultats
La recherche préliminaire a donné 2 620 résultats. Après déduplication et sélection des titres/résumés, 2 560 articles ont été exclus. Au total, 27 études ont été sélectionnées pour une revue systématique ; parmi eux, 12 ont été inclus dans la méta-analyse. Les études comprenaient 4 394 participants âgés de 18 à 70 ans et ont eu un suivi allant jusqu’à 1 338 jours.
Les études ont été réalisées en France, au Royaume-Uni (UK), aux États-Unis (US), au Canada, en Finlande, en Argentine, au Portugal, en Suède, en Iran, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suisse. Les produits à base de cannabis comprenaient, entre autres, le rimonabant, l’huile de chanvre, le cannabidiol, le β-caryophyllène et le Δ9-tétrahydrocannabinol (THC) et ses analogues. Des études ont testé différentes doses de produits à base de cannabis.
Cependant, certaines études n’ont pas précisé le dosage de l’huile de chanvre, du β-caryophyllène, du cannabidiol et du Δ9-tétrahydrocannabivarine (THCV). Les participants qui consommaient du cannabis et ses produits avaient perdu du poids de 1,87 kg et du WC de 2 cm. En revanche, l’IMC a légèrement diminué, tandis que la graisse corporelle a augmenté de 0,58 %. Il y a eu une perte de poids plus élevée dans un sous-groupe ayant utilisé un antagoniste/agoniste des récepteurs cannabinoïdes 2 (CB2) et dans les études avec un suivi plus long (> un an).
De même, une réduction plus élevée de l’IMC était évidente chez les participants ayant utilisé un antagoniste/agoniste CB1 et dans les études avec un suivi de plus d’un an. Le sous-groupe utilisant un antagoniste/agoniste CB1 a montré une diminution plus importante du WC. De plus, la consommation d’huile de cannabis a entraîné une faible réduction de la graisse corporelle, alors que d’autres produits à base de cannabis ont augmenté la graisse corporelle, en particulier l’antagoniste/agoniste du CB1.
Conclusions
Dans l’ensemble, la consommation de cannabis et de sous-produits a réduit le poids corporel et le poids corporel. Les analyses de sous-groupes ont indiqué une réduction plus élevée de l’IMC avec un suivi plus long. Les modifications de la graisse corporelle n’étaient pas cohérentes d’une étude à l’autre en raison du nombre réduit d’études disponibles. Dans l’ensemble, même si les réductions du tour de taille, du poids corporel et de l’IMC étaient évidentes avec la consommation de cannabis, les résultats doivent être interprétés avec prudence, compte tenu des limites méthodologiques. Des recherches plus approfondies sur les effets du cannabis en conjonction avec des interventions diététiques ou une activité physique peuvent offrir des informations supplémentaires sur la prévention de l’obésité.