Dans un article récent publié dans le JAMA médecine interne Journaldes chercheurs du Missouri aux États-Unis (États-Unis) ont réalisé une étude de cohorte observationnelle à l’aide des bases de données de soins de santé du Département américain des anciens combattants (VA).
L’étude visait à examiner si le traitement au nirmatrelvir pendant la maladie à coronavirus aiguë 2019 (COVID-19) réduisait le risque de maladie post-COVID-19 (PCC), également appelée longue COVID.
Sommaire
Arrière-plan
Le long COVID englobant les séquelles post-aiguës de l’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) (PASC), a touché des millions d’humains dans le monde. Bien que la prévention du CCP soit une priorité urgente de santé publique, il n’existe aucun médicament approuvé pour sa prévention ou son traitement.
Des études ont montré que le nirmatrelvir antiviral oral, en association avec le ritonavir, commercialisé sous le nom de Paxlovid, réduit le risque de progression vers un COVID-19 sévère et, par la suite, le risque de développer un PCC. Cependant, l’effet de Paxlovid est maximal lorsqu’il est initié dans les cinq jours suivant l’apparition du COVID-19.
Depuis décembre 2021, date à laquelle le nirmatrelvir oral a reçu une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) aux États-Unis (États-Unis), des millions de personnes ont reçu un traitement par le nirmatrelvir. Pourtant, les études ont à peine étudié l’effet de ce traitement sur la réduction du risque de PCC.
Il existe un besoin urgent de plus de données sur l’utilisation de Paxlovid dans les cas non hospitalisés de COVID-19 qui présentent un risque plus élevé de progression vers une maladie grave. Cela aidera à orienter les nouvelles approches de traitement des infections par le SRAS-CoV-2 et à optimiser les stratégies actuelles de prévention et de traitement du PCC.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont d’abord identifié les patients atteints d’une infection aiguë par le SRAS-CoV-2 avec au moins un facteur de risque préexistant pour développer une COVID-19 sévère. L’étude a examiné 281 793 personnes qui répondaient aux critères prédéfinis suivants, comme suit :
i) a reçu un diagnostic confirmé positif au COVID-19 entre le 3 janvier 2022 et le 31 décembre 2022 ;
ii) n’ont pas été hospitalisés à partir du jour où ils ont été testés positifs au COVID-19 ;
iii) avaient au moins un facteur de risque de développer une COVID-19 grave ; et
iv) ont survécu au diagnostic initial de 30 jours après la COVID-19.
L’équipe a divisé les participants à l’étude en deux cohortes. La première cohorte comprenant 35 717 patients a reçu un traitement par nirmatrelvir par voie orale dans les cinq jours suivant le test positif au COVID-19. La deuxième cohorte, composée de 246 076 patients, n’a reçu aucun traitement antiviral pendant la phase aiguë de la maladie.
Le principal résultat de l’étude était une estimation des hospitalisations, des décès ou des PCC liés au traitement par le nirmatrelvir après la phase aiguë de la maladie. L’équipe a utilisé un modèle de survie pondéré par probabilité inverse pour récupérer ces estimations.
Ils ont enregistré si les participants avaient l’un des 13 composants pré-spécifiés du PCC (ou des séquelles post-aiguës) sur une échelle relative, enregistrés en tant que risque (RR) ou rapport de risque (HR), et leur réduction du risque en pourcentage à 180 jours (ARR) comme une mesure absolue.
Résultats
Le premier traitement au nirmatrelvir, initié dans les cinq jours suivant la réception d’un test SARS-CoV-2 positif, a réduit le risque de 10 des 13 séquelles post-aiguës. Son utilisation était également associée à une diminution de 26 %, 47 % et 24 % du risque de PCC, de décès post-aigu et d’hospitalisation post-aiguë, respectivement.
L’ampleur de la réduction du risque sur l’échelle absolue due au traitement par le nirmatrelvir était également significative. Soit 0,65, 1,72 et 4,51 cas de moins de décès post-aigus, d’hospitalisations post-aiguës et de PCC pour 100 personnes ayant reçu un traitement médicamenteux au nirmatrelvir par voie orale entre 30 et 180 jours après l’apparition des symptômes.
De plus, le traitement au nirmatrelvir a été efficace dans divers sous-groupes, quels que soient leur statut vaccinal et leurs antécédents de COVID-19.
L’étude fournit suffisamment de preuves pour lancer des essais cliniques randomisés afin d’évaluer les avantages du nirmatrelvir chez les personnes ne présentant aucun facteur de risque de progression vers une maladie grave (qui ne remplissent actuellement pas les conditions requises pour recevoir un traitement par le nirmatrelvir selon les directives actuelles de l’EUA aux États-Unis).
Les études devraient également évaluer les effets d’un traitement de plus longue durée par le nirmatrelvir, d’une dose plus élevée ou des deux sur la réduction du risque de CCP. Cela pourrait conduire à la découverte de nouvelles informations car différents mécanismes moléculaires interviennent dans différentes séquelles post-aiguës ; ainsi, certains pourraient ne pas être affectés par la réception d’antiviraux, tels que le nirmatrelvir.
Enfin, les études devraient également examiner d’autres antiviraux ayant une efficacité comparable à celle du nirmatrelvir, par exemple le molnupiravir. Cela pourrait aider les chercheurs à comprendre si la connotation rapportée dans ce travail s’applique à d’autres antiviraux et à réduire la dépendance à un seul médicament, en particulier avec une émergence croissante de la résistance aux antiviraux.
conclusion
L’étude de cohorte actuelle a démontré que le traitement au nirmatrelvir initié dans les cinq jours suivant l’infection par le SRAS-CoV-2 chez les personnes présentant au moins un facteur de risque de progression vers une maladie grave était associé à un risque réduit de PCC sur l’ensemble du spectre de risque examiné dans cette cohorte.
En effet, ces résultats ont souligné la multitude d’avantages du nirmatrelvir s’étendant à la phase post-aiguë de COVID-19.