Dans une étude récente publiée dans Immunologie et biologie cellulaireles scientifiques examinent l’efficacité protectrice des anticorps muqueux induits par le vaccin contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) contre les variantes préoccupantes (COV) du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2).
Étude: Réponses en anticorps des muqueuses après la vaccination par Vaxzevria. Crédit d’image : PHOTOS D’ANDRES MENA/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Les muqueuses des yeux, du nez, de la bouche et de la gorge constituent la première ligne de défense contre les agents pathogènes respiratoires envahissants, tels que le SRAS-CoV-2. Des études antérieures ont indiqué que les anticorps d’immunoglobuline muqueuse A (IgA) spécifiques à la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 peuvent fournir une forte protection contre les infections révolutionnaires au COVID-19 et les nouvelles variantes virales.
Il a été démontré que les vaccins contre la COVID-19 à base de vecteur adénoviral administrés par voie intramusculaire induisent de faibles réponses immunitaires des muqueuses chez les individus naïfs d’infection. Dans ce contexte, une étude récente a rapporté que le vaccin contre la COVID-19 à vecteur adénoviral Vaxzevria induit des taux plus élevés d’anticorps IgG et IgA muqueux chez les individus guéris du COVID-19 par rapport aux individus naïfs d’infection.
Dans la présente étude, les scientifiques comparent respectivement les niveaux d’anticorps plasmatiques et muqueux provenant d’échantillons de salive et de larmes. La capacité de ces anticorps à induire des fonctions effectrices Fc et à réagir de manière croisée avec les variants du SRAS-CoV-2 parmi les individus vaccinés par Vaxzevria avec ou sans infection préalable par le SRAS-CoV-2 a également été déterminée. En outre, les chercheurs ont évalué l’impact de l’exposition virale sur les réponses anticorps des muqueuses après la vaccination par Vaxzevria.
Observations importantes
Les individus guéris du COVID-19 ont présenté des réponses IgG dans les échantillons de salive et de plasma après une dose unique du vaccin Vaxzevria, par rapport aux individus naïfs d’infection qui ont reçu deux doses de vaccin. De plus, les individus guéris du COVID-19 ont présenté des engagements spécifiques aux pics des récepteurs Fc et des réponses salivaires IgA1 spécifiques aux pics significativement plus élevés après la première dose de vaccin.
La réponse en anticorps salivaires et plasmatiques et l’engagement des récepteurs Fc chez les individus guéris du COVID-19 après la deuxième vaccination n’ont pas réussi à atteindre les niveaux observés deux semaines après la première dose de vaccin. Cependant, les niveaux d’anticorps et l’engagement des récepteurs Fc dans la salive après la deuxième dose de vaccin sont restés significativement plus élevés que les réponses pré-vaccinales contre les antigènes de pointe des COV du SRAS-CoV-2.
Contrairement aux individus vaccinés guéris du COVID-19, les individus vaccinés naïfs d’infection ont présenté de faibles réponses en anticorps salivaires et plasmatiques après la première et la deuxième vaccination. Cependant, ces personnes ont présenté une induction significative des réponses plasmatiques d’engagement des IgG et Fc après avoir reçu une troisième dose de rappel d’un vaccin COVID-19 à base d’acide ribonucléique messager (ARNm). Néanmoins, cette dose de rappel n’a provoqué que des changements modestes dans la réponse en anticorps salivaires chez ces individus.
Dans l’ensemble, ces résultats indiquent que les réponses d’engagement des récepteurs Fc médiés par les anticorps et les IgA salivaires diminuent après une deuxième dose de vaccin chez les individus guéris du COVID-19. Ceci met en valeur la nécessité de doses de rappel capables d’induire une solide immunité muqueuse anti-SARS-CoV-2.
Réponse en anticorps neutralisants au niveau de la muqueuse
Les résultats du test de neutralisation du virus ont révélé que les première et deuxième vaccinations contre le COVID-19 ne pouvaient pas induire une réponse neutralisante salivaire suffisante chez la plupart des individus guéris du COVID-19.
En revanche, les individus guéris du COVID-19 et naïfs d’infection ont présenté de larges réponses neutralisantes dans le plasma contre les COV du SRAS-CoV-2 après la première vaccination et la vaccination de rappel, respectivement.
Les individus guéris du COVID-19 ont présenté des réponses d’engagement des récepteurs Fc médiées par les anticorps muqueux contre un large éventail de COV du SRAS-CoV-2 après la vaccination. Cependant, cette réponse était principalement ciblée contre la souche SARS-CoV-2 de type sauvage, avec une reconnaissance plus faible des variantes Omicron plus récentes.
Les IgA salivaires, plutôt que les IgA plasmatiques, présentaient une réaction croisée avec un large éventail de COV du SRAS-CoV-2 chez les individus guéris du COVID-19, en particulier après la première vaccination. Ainsi, l’induction d’IgA à réaction croisée au niveau de la muqueuse est cruciale pour développer une protection contre les variantes virales émergentes.
Fait intéressant, nos résultats montrent que les anticorps IgG présents dans le sang peuvent principalement reconnaître le virus d’origine, tandis que les anticorps IgA muqueux sont capables de cibler à la fois le virus ancestral et les variantes plus récentes.
Importance de l’étude
Le vaccin Vaxzevria administré par voie intramusculaire peut induire efficacement des réponses en anticorps systémiques et muqueuses chez les personnes guéries du COVID-19. De plus, les résultats de l’étude indiquent que les réponses muqueuses médiées par les IgG sont en grande partie non neutralisantes et spécifiques à la souche de type sauvage du SRAS-CoV-2 et, par conséquent, n’offrent pas une protection suffisante contre les infections révolutionnaires. En revanche, la réponse IgA muqueuse hautement croisée induite par le vaccin peut fournir efficacement une protection contre les variantes virales émergentes.
Ces résultats indiquent qu’une exposition antérieure au SRAS-CoV-2 par la voie muqueuse peut être nécessaire pour améliorer la protection localisée des anticorps au niveau des surfaces muqueuses.