Sommaire
Le problème de santé
L’apnée du sommeil, ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), touche 4 % de la population. Cette maladie se caractérise par des épisodes anormalement fréquents d’interruption (apnée) ou de réduction (hypopnée) de la respiration durant le sommeil. Au moins cinq fois par heure, ces pauses de dix à trente secondes, voire plus, sont dues à des obstructions répétées des conduits respiratoires de l’arrière-gorge provoquant un manque d’oxygène. La personne se réveille brièvement pour reprendre sa respiration, sans en avoir nécessairement conscience. Le sommeil perturbé et saccadé suscite un ronflement nocturne et des méfaits sur la vie diurne : difficulté de concentration, fatigue chronique, somnolence, vigilance amoindrie, perte de mémoire, trouble de l’humeur. À long terme, ce syndrome favorise l’hypertension artérielle, des problèmes cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, augmentant le risque de mort prématurée. Très souvent associé à des anomalies des graisses dans le sang empêchant le bon fonctionnement des voies respiratoires, le SAHOS a comme facteur de risque majeur le surpoids dont souffrent 70 % des personnes atteintes.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité d’un programme spécifique d’activités physiques adaptées (APA) chez des malades du SAHOS sur la base de huit essais randomisés incluant deux cent vingt-huit participants. Elle montre une amélioration significative des indicateurs du sommeil et des symptômes associés à ce syndrome.
Descriptif de la méthode
Décrit dans un essai randomisé, le programme spécifique d’APA se déroule sur quatre semaines en milieu hospitalier sous surveillance médicale. Il comprend vingt-quatre séances de deux heures d’exercices supervisées. Les quinze premières minutes sont consacrées à un échauffement musculaire, suivi de quarante-cinq minutes d’entraînement d’endurance sur un cycloergomètre. Le participant poursuit par une demi-heure de renforcement musculaire, puis quinze minutes d’étirement pour finir avec un quart d’heure d’exercices posturaux, d’équilibre et d’étirement.
Les mécanismes d’action
Chez les sujets en surpoids, l’INM diminue le nombre d’apnées en réduisant le dépôt de graisse autour des voies respiratoires. L’exercice limite particulièrement l’accumulation de graisse viscérale abdominale qui altère la respiration. Cela s’explique par la libération de catécholamines, des composés organiques dont la capacité à dissoudre les corps gras est plus importante au niveau viscéral. La régulation de l’activité hormonale va également agir. Chez les sujets sans surpoids, l’action de l’entraînement physique sur l’apnée du sommeil n’est pas encore bien comprise, mais des hypothèses sont émises, notamment une résistance accrue des muscles dilatateurs des voies respiratoires et des changements dans la répartition corporelle de la masse grasse.
Bénéfices
En limitant la fréquence et la durée des apnées, l’INM diminue la sévérité de la maladie. La qualité du sommeil est améliorée, et la somnolence diurne moindre. Des améliorations sont aussi obtenues sur les symptômes dépressifs et la fatigue, donc sur la qualité de vie.
Quels sont les risques ?
En contexte hospitalier, cette INM n’a pas conduit à des effets secondaires délétères. L’intensité de l’effort est toutefois à surveiller chez les patients souffrant d’un trouble cardiovasculaire ou risquant d’en avoir.
Conseils pratiques
La régularité et la progressivité des efforts physiques sont essentielles dans cette thérapie. Organisez-vous pour pouvoir réaliser ces six séances intensives par semaine durant un mois. Si besoin, votre médecin peut vous prescrire un séjour d’un mois dans un établissement de soins de suite et de réadaptation où vous pourrez séjourner pour vous concentrer totalement sur votre thérapie.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute ou un enseignant en APA formé à cette INM, après prescription médicale.