Lorsque des personnes atteintes de maladies rénales chroniques à des degrés divers qui n’étaient pas sous dialyse ont répondu à des questionnaires annuels sur leurs symptômes, les chercheurs ont découvert qu’un tiers pouvait être classé comme ayant un « score de symptômes pire et une trajectoire d’aggravation » des symptômes. Comme rapporté dans CJASNces patients présentaient des risques particulièrement élevés de nécessiter ultérieurement une dialyse et de mourir avant le début de la dialyse.
Pour l’étude, Moustapha Faye, MD (CHRU Nancy, Université Cheikh Anta Diop de Dakar) et ses collègues, enquêteurs de l’étude de cohorte CKD-REIN, ont évalué les symptômes chaque année à l’aide du questionnaire Kidney Disease Quality of Life-36 qui a été rempli par 2 787 adultes en France atteints d’IRC non dialysés.
La prévalence de chaque symptôme variait de 24 % (douleur thoracique) à 83 % (fatigue) et 98 % des participants ont signalé au moins un symptôme. Après un suivi médian de 5,3 ans, 690 participants ont commencé une thérapie de remplacement du rein (KRT) telle que la dialyse, et 490 sont décédés avant la KRT. L’équipe a identifié deux profils de trajectoires de symptômes : un « score pire des symptômes et trajectoire d’aggravation » chez 31 % des participants, caractérisé par un score initial faible des symptômes qui s’est aggravé de plus de 10 points (sur une échelle de 0 à 100) au fil du temps, et un « Meilleur score de symptômes et trajectoire stable » chez 69% des participants, caractérisé par un score initial élevé et stable dans le temps.
Les participants de la catégorie « Pire score des symptômes et aggravation de la trajectoire » présentaient plus de facteurs de risque de progression de l’IRC au départ, une moins bonne qualité de vie et un risque plus élevé de TRC et de décès avant la TRC que les autres participants.
En plus des classifications déjà existantes de l’IRC, il est possible de surveiller activement les symptômes et de classer les patients selon leur progression. Cette surveillance doit impliquer les praticiens et les patients. Ce suivi actif des symptômes permettra de planifier des interventions thérapeutiques précoces pour aider à gérer différents symptômes. »
Dr Moustapha Faye, MD (CHRU Nancy, Université Cheikh Anta Diop de Dakar)
Un éditorial d’accompagnement note que « en plus de la gestion de la maladie, Faye et al. fournissent une preuve supplémentaire de la nécessité de prendre en charge les symptômes désagréables qui causent de la souffrance et affectent le bien-être des patients atteints d’IRC avancée »