Les scientifiques ont identifié des neuromarqueurs de la dérégulation affective et cognitive liée à la consommation de drogues qui aideraient les professionnels de la santé à déterminer les vulnérabilités psychophysiologiques individuelles pour appliquer des traitements personnalisés.
L’étude a été publiée dans le Neurosciences de la toxicomanie Journal.
Étude: Vers des neuromarqueurs pour des traitements de sevrage tabagique sur mesure. Crédit d’image : SOLOVEVAANASTASIIA/Shutterstock.com
Arrière-plan
La recherche compulsive de drogue et le manque de contrôle sur la consommation de drogue sont les traits caractéristiques des troubles liés à l’usage de substances. Toute dérégulation des réseaux neuronaux liée à la récompense et au contrôle exécutif est la principale cause des comportements liés à la consommation de substances.
Alors qu’une saillance excessive des incitations aux stimuli liés à la consommation de drogue contribue aux comportements compulsifs de recherche de drogue, le manque de contrôle exécutif supprime la capacité de contrôler la consommation de drogue.
L’identification de neuromarqueurs liés à la saillance incitative et au contrôle exécutif via l’évaluation de l’activité cérébrale est devenue un domaine actif majeur de la recherche en neurosciences addictives.
Dans cette étude, les scientifiques ont discuté des paradigmes méthodologiques qui évaluent avec précision à quel point la saillance élevée des incitations aux stimuli liés à la drogue et le manque de contrôle exécutif influencent la susceptibilité individuelle à développer des troubles liés à l’utilisation de substances.
Les scientifiques ont proposé deux recommandations essentielles pour identifier les neuromarqueurs appropriés liés aux comportements de consommation de substances. La première recommandation porte sur la prise en compte de la réactivité individuelle à des stimuli motivationnels non liés à la drogue tout en évaluant la réactivité individuelle aux stimuli liés à la drogue.
La deuxième recommandation souligne la mesure de l’activité cérébrale pendant que les participants prennent des décisions liées à la drogue avec des conséquences immédiates. De plus, ils ont mentionné que la validation des neuromarqueurs potentiels par rapport aux comportements liés à la drogue est toujours importante au lieu des envies autodéclarées, car elles ne peuvent pas être évaluées objectivement.
Observations importantes
Les scientifiques ont validé la pertinence clinique de leurs recommandations en utilisant le trouble de l’usage de la nicotine comme modèle. Ils ont adopté ces recommandations lors de la conception de la méthodologie de l’étude pour identifier les neuromarqueurs potentiels de la dérégulation affective et cognitive liée à la consommation de drogues.
Les résultats ont indiqué l’importance clinique de ces recommandations dans l’identification de neuromarqueurs réplicables de vulnérabilité à l’auto-administration de nicotine et à la rechute tabagique lors d’une tentative d’arrêt.
En utilisant l’amplitude du potentiel positif tardif (LPP), les scientifiques ont mesuré les réponses neurologiques aux stimuli liés à la nicotine et non liés à la drogue (images agréables) chez 180 fumeurs lors d’une tentative d’arrêt. LLP est un neuromarqueur des réponses affectives modulées par l’intensité émotionnelle d’un stimulus donné.
Ils ont analysé les réponses LPP et identifié deux profils de réactivité neuroaffective, SCR+ et SCR-. Le profil SCR+ indiquait des réponses LPP plus importantes aux stimuli liés à la nicotine que les images agréables. En revanche, le profil SCR indiquait des réponses LPP plus importantes aux images agréables qu’aux stimuli liés à la nicotine.
Les fumeurs appartenant au profil SCR+ ont montré une fréquence de rechute significativement plus élevée que les fumeurs appartenant au profil SCR-. Cette observation indique que ces profils neuroaffectants peuvent déterminer efficacement les différences individuelles de vulnérabilité aux comportements de recherche de drogue induits par des stimuli.
Sur la base de ces résultats, les scientifiques ont mentionné que les professionnels de la santé pourraient utiliser ces neuromarqueurs pour identifier les individus les plus susceptibles de développer des comportements addictifs répétés. Cela les aiderait davantage à offrir des traitements personnalisés aux personnes à haut risque.
Les scientifiques ont organisé un essai clinique portant sur la thérapie de remplacement de la nicotine ou la varénicline, un nouvel agent pharmacologique qui réduit les envies de nicotine et les symptômes de sevrage et prévient les récompenses liées au tabagisme.
Les résultats préliminaires de l’essai ont révélé que la varénicline est plus efficace pour les fumeurs avec le profil SCR- que pour ceux avec le profil SCR+.
Selon la deuxième recommandation, les scientifiques ont mesuré les activités cérébrales des fumeurs (modèles de réponse aux ondes thêta) à l’aide de l’électroencéphalographie lors de la présentation de stimuli visuels (liés à la drogue et non liés à la drogue) et après la délivrance de récompenses réelles.
Les scientifiques ont identifié deux profils neurocognitifs basés sur les modèles d’ondes thêta. Les fumeurs ayant des réponses thêta plus élevées lors de la prise de décision liée à la nicotine étaient plus vulnérables à l’auto-administration de nicotine que les fumeurs ayant le profil neurocognitif opposé.
Importance de l’étude
L’étude identifie des biomarqueurs neuroaffectifs et neurocognitifs spécifiques qui peuvent être utilisés pour développer des traitements personnalisés pour divers troubles liés à l’utilisation de substances, y compris les troubles liés à l’usage du tabac, les troubles liés à la consommation d’alcool et les troubles liés à la consommation de cocaïne.
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a récemment approuvé la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) pour arrêter de fumer.
Les scientifiques pensent que les neuromarqueurs identifiés dans l’étude peuvent être utilisés pour personnaliser les protocoles SMTr inhibiteurs et excitateurs conçus pour réduire la réactivité aux stimuli liés aux médicaments ou augmenter le contrôle cognitif.