Les modifications de la fonction intestinale causées par la prise de poids sont associées à une augmentation de la gravité de l’asthme, selon une étude qui sera présentée à la conférence annuelle de la Society for Endocrinology à Harrogate. L’étude rapporte une association significative entre l’augmentation du poids corporel et des niveaux plus élevés d’inflammation, des signes de perméabilité intestinale et un moins bon contrôle de l’asthme. Ces résultats suggèrent non seulement que la perte de poids pourrait améliorer les symptômes des patients souffrant d’asthme sévère, mais mettent également en évidence l’intestin comme cible thérapeutique alternative potentielle pour améliorer le contrôle de l’asthme chez les patients obèses.
Il a déjà été démontré que la prise de poids modifie la composition des bactéries intestinales, ce qui peut entraîner une augmentation de la perméabilité intestinale. Avoir un «intestin qui fuit» peut permettre à des bactéries nocives de pénétrer dans la circulation sanguine, déclenchant des réponses inflammatoires dans tout le corps. L’asthme est une maladie inflammatoire chronique connue pour être exacerbée chez les patients obèses. Bien qu’il soit courant, s’il est mal contrôlé, il peut entraîner de graves complications, notamment de la fatigue, des infections pulmonaires et un risque accru de crises d’asthme graves, pouvant mettre la vie en danger. La manière dont l’augmentation de la perméabilité intestinale peut affecter le contrôle de l’asthme n’a pas été étudiée auparavant.
Cristina Parenti et ses collègues de l’Université de Nottingham Trent ont examiné la relation entre le poids corporel et la perméabilité intestinale avec les symptômes de 98 patients souffrant d’asthme sévère. Les patients avec un indice de masse corporelle (IMC) maigre à obèse ont rapporté leurs symptômes à l’aide du questionnaire de contrôle de l’asthme-6. Des tests sanguins ont été effectués pour mesurer les niveaux de marqueurs de perméabilité intestinale (protéine de liaison aux lipopolysaccharides (LPB)) et de calprotectine), ainsi que des marqueurs de l’inflammation liée à l’asthme (granzyme-A, IL-5, IL-6, CCL-4). Les patients souffrant d’asthme mal contrôlé présentaient des niveaux significativement plus élevés de lombalgie et les niveaux de lombalgie augmentaient avec l’augmentation du poids corporel. L’augmentation des concentrations de LBP était également corrélée à des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires liés à l’asthme.
Nous avons trouvé un lien significatif entre la perméabilité intestinale, le surpoids et le mauvais contrôle de l’asthme, en particulier chez les personnes obèses. Cela suggère que les interventions diététiques visant à améliorer la fonction de barrière intestinale peuvent constituer une cible de traitement alternative efficace pour les patients asthmatiques en surpoids ou obèses. »
Cristina Parenti, chercheuse principale
L’étude actuelle n’incluait qu’un petit nombre de patients souffrant d’asthme sévère non contrôlé. L’équipe prévoit maintenant de recruter plus de patients pour l’étude et d’étudier les effets chez les participants souffrant d’asthme bien contrôlé, sur une gamme d’IMC, ainsi que d’examiner si le ciblage de l’intestin peut améliorer le contrôle de l’asthme chez les patients affectés.
Cristina Parenti conclut : « Nos premiers résultats montrent qu’une perméabilité intestinale accrue est susceptible d’être un facteur d’aggravation des symptômes de l’asthme chez les patients obèses, il sera donc intéressant de voir si les interventions diététiques peuvent améliorer les symptômes chez ces patients.